QU Dongyu, directeur général de la FAO, à la cérémonie de clôture du Forum mondial de l’alimentation.
Photo : © FAO/Cristiano Minichiello

La transformation des systèmes agroalimentaires accélère l’action climatique

Pendant les cinq jours qu’il a duré, le Forum mondial de l’alimentation a présenté plus de 200 événements attirant l’attention sur l’engagement des jeunes, l’investissement, et le rôle de la science et de l’innovation dans les systèmes agroalimentaires.

En 2023, l’événement phare du Forum mondial de l’alimentation (WFF) s’est déroulé du 16 au 20 octobre au siège de l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) à Rome, Italie – ainsi qu’en ligne. Le thème de l’événement de cette année était le suivant : « La transformation des systèmes agroalimentaires accélère l’action climatique ». 

Abordant les questions pressantes associées aux systèmes agroalimentaires et visant à créer de nouvelles voies vers un avenir plus durable, résilient, inclusif et ignorant la faim, l’événement a accueilli plus de 5 000 personnes en présentiel et plus de 20 000 en distanciel. 

Le Forum mondial de la jeunesse, le Forum de la science et de l’innovation de la FAO, et le Forum de l’investissement Main dans la main de la FAO constituent l’événement phare du WFF. Ce dernier insiste sur la nécessité d’instaurer un dialogue intergénérationnel entre les leaders et les partenaires des systèmes agroalimentaires.

La bioéconomie – catalyseur de la transformation des systèmes agroalimentaires 
 

Dans son discours inaugural de l’événement intitulé Bioeconomy: the catalyst for agrifood systems transformation (la bioéconomie – catalyseur de la transformation des systèmes agroalimentaires), QU Dongyu, directeur général de la FAO, a souligné qu’il est important de promouvoir une bioéconomie inclusive et adaptée aux contextes locaux. Cet événement a été une des huit réunions mettant l’accent sur la bioéconomie lors du Forum de la science et de l’innovation de cette année. 

Selon la FAO, la bioéconomie peut être un catalyseur des moyens de lutte contre l’actuelle crise climatique et de la durabilité agroalimentaire mondiale grâce à une gestion plus efficace et plus responsable de nos ressources naturelles.

Elle offre des possibilités allant bien au-delà de la réduction des émissions de gaz à effet de serre et de la restauration de la biodiversité. Elle ouvre de nouvelles opportunités au développement et aux emplois verts dans l’agriculture et dans d’autres secteurs, améliorant de ce fait la sécurité alimentaire et la nutrition, les moyens de subsistance en milieu rural, la vie des populations autochtones et des communautés locales, et l’innovation à tous les niveaux de la société.

Selon une projection, une bioéconomie circulaire peu gourmande en ressources pourrait valoir jusqu’à 7 700 milliards de dollars US d’ici 2030. Une soixantaine de pays et de régions appliquent déjà des stratégies apparentées à la bioéconomie, et 10 autres en développent actuellement une.

Il peut toutefois y avoir des compromis à faire. Par exemple, cultiver une plante pour la bioénergie et non pas pour la consommation humaine ou animale pourrait avoir une incidence négative sur les moyens de subsistance locaux, ainsi que sur la sécurité alimentaire humaine ou animale. De même, tout ce qui est considéré comme de la bioéconomie n’est pas durable. 

Intelligence artificielle et outils numériques au service des agriculteurs 
 

L’événement intitulé AI and Digital Tools for Climate Resilient Agrifood Systems (IA et outils numériques au service de systèmes agroalimentaires résilients au changement climatique) et entrant dans le cadre de l’axe « Science et innovation » du Forum mondial de l’alimentation, visait à donner un coup de projecteur sur des exemples concrets d’innovations technologiques qui contribuent déjà à moderniser et à révolutionner l’agriculture.  

Dans son discours inaugural, l’économiste en chef de la FAO, M. Máximo Torrero, a attiré l’attention sur certains outils numériques particulièrement intéressants qui ont été mis au point par la FAO. L’un des plus récents s’appelle FLAPP (FAO Food Loss App), une application qui permet de mieux analyser où se produisent les pertes de produits alimentaires et pour quelles raisons, ce qui donne la possibilité d’intervenir de manière plus ciblée pour réduire les gaspillages.  

Il a également parlé de l’impact sur le terrain de l’outil numérique « Ugani Kiganjani » à la disposition des agriculteurs en Tanzanie. Cette application mobile leur offre des services de prévisions météorologiques et des conseils leur permettant de préparer le sol ou de récolter en conséquence. 

Najat Mokhtar, directrice générale adjointe et cheffe du département des sciences et des applications nucléaires de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), a évoqué le recours à des humidimètres à neutrons de rayons cosmiques, solution innovante mise au service de l’agriculture. Ces outils, qui constituent un domaine de travail du Centre mixte FAO/AIEA (Techniques nucléaires dans l’alimentation et l’agriculture), permettent aux scientifiques de suivre la trajectoire des neutrons dans l’atmosphère pour déterminer la quantité d’eau déjà présente dans le sol. Cette information, qui est mise à la disposition des agriculteurs, peut ensuite les aider à savoir quand irriguer ou non.

Forum de l’investissement Main dans la main 
 

Des États de deux régions en situation critique, le couloir de la sécheresse (Amérique centrale) et le Sahel (Afrique), ont présenté des dizaines de projets destinés à stimuler la production agricole et la sécurité alimentaire de manière durable et rentable à l’occasion de l’édition 2023 du Forum de l’investissement Main dans la main.

Lors de cet événement, les gouvernements participants ont rencontré des donateurs traditionnels, des banques de développement multilatérales et des représentants du secteur privé et de fondations.

Quelque 31 pays ont présenté des projets d’investissement dans les systèmes agroalimentaires correspondant à des priorités nationales, qui bénéficiaient tous des compétences techniques spécialisées de la FAO en matière d’analyse et d’investissement. Toutefois, une attention considérable a été accordée à deux initiatives régionales auxquelles participent plusieurs pays confrontés aux mêmes difficultés. Ces deux initiatives ont permis de mobiliser 6 milliards d’USD grâce à 110 investissements (réseaux d’irrigation à petite échelle, installations de stockage de l’eau, cartographie numérique des sols ou encore mesures visant à stimuler le commerce régional), lesquels profiteront à 149 millions de bénéficiaires.

Le couloir de la sécheresse et le Sahel sont confrontés à des problématiques analogues, en particulier la sécheresse et la mauvaise gestion des ressources hydriques, qui provoquent des conflits et des migrations forcées. C’est pourquoi l’élaboration de solutions conjointes peut permettre d’aider les membres à attirer des partenaires et des investisseurs.

(FAO/ile)

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