La BAD et le CGIAR veulent exploiter le potentiel agricole de l'Afrique pour renforcer la sécurité alimentaire et nutritionnelle.
Photo: © Chess Ocampo/Shutterstock.com

La BAD et le CGIAR unissent leurs efforts

Le Groupe de la Banque africaine de développement (BAD) et le Consortium des centres internationaux de recherche agricole (CGIAR) se sont engagés à renforcer leur collaboration pour accroître la production alimentaire et assurer une meilleure nutrition à la population croissante de l’Afrique.

En janvier 2024, le président de la Banque africaine de développement (BAD), Dr Akinwumi Adesina, et les directeurs généraux du Consortium des centres internationaux de recherche agricole (CGIAR) se sont réunis pour discuter des moyens de garantir le financement à long terme des activités de recherche et d'améliorer l'efficacité du CGIAR sur le continent. Ils ont également abordé la question du renforcement des capacités des partenaires des services nationaux de recherche agricole, des jeunes scientifiques et des agents de vulgarisation, ainsi que des producteurs de semences du secteur privé, afin de produire des semences certifiées.

Alors que l’Afrique dispose de 65 % des terres arables non cultivées dans le monde, la Banque africaine de développement estime que le continent peut se nourrir lui-même et nourrir le reste du monde. Répartis sur l’ensemble du continent africain, les centres du CGIAR se focalisent sur le renforcement de la sécurité alimentaire et nutritionnelle, la réduction de la pauvreté et l’amélioration des ressources naturelles et des services écosystémiques. Ils sont essentiels pour assurer la sécurité alimentaire sur le continent, tout comme leurs homologues d’Asie du Sud-Est et d’Amérique latine ont joué un rôle déterminant dans l’accélération de la croissance agricole et de l’autosuffisance alimentaire.

La Banque a joué un rôle clé dans le processus de réforme du CGIAR afin de rendre son travail pertinent et durable en Afrique. « Je suis satisfait des réformes du CGIAR, et nous devons veiller à ce qu’il réponde de ses résultats, qui doivent être à grande échelle. Nous devons libérer le potentiel agricole de l’Afrique et déployer des technologies auprès de millions d’agriculteurs africains. Le CGIAR joue un rôle central à cet égard. »

M. Adesina a ajouté que la Banque africaine de développement, avec l’approbation de son conseil d’administration, pourrait envisager d’inclure le CGIAR dans son programme de prêts à long terme aux pays : « Les dirigeants du CGIAR possèdent des connaissances, une expérience et des réseaux locaux et sont mieux placés pour travailler avec les institutions nationales pour lutter contre le changement climatique et accroître la productivité et la sécurité alimentaire  », a-t-il ajouté.

La Banque est également désireuse de travailler avec le consortium pour étendre ses travaux sur le développement des capacités des jeunes scientifiques et des agriculteurs.

La délégation du CGIAR a exprimé sa volonté d’aider les pays africains à mettre en œuvre les résultats du Sommet de Dakar 2 sur l’alimentation qui a été conjointement organisé par la Banque, l’Union africaine et le gouvernement sénégalais (voir l’article publié dans Rural 21). Le sommet de janvier 2023 a réuni 34 chefs d’État et de gouvernement, 75 ministres et des dirigeants d’organisations partenaires au développement. À ce jour, plus de 70 milliards de dollars ont été mobilisés dans le cadre d’un effort mondial sans précédent.

À la tête de la délégation, M. Simeon Ehui, directeur régional du CGIAR pour l’Afrique continentale et directeur général de l’Institut international d’agriculture tropicale (IITA), a déclaré : « La Banque africaine de développement est un partenaire de longue date du CGIAR en matière de fourniture de technologies. Nous sommes convaincus que le soutien de la Banque africaine de développement se poursuivra et s’intensifiera. »

Le directeur général du Centre AfricaRice et directeur régional du CGIAR pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre, M. Baboucarr Manneh, a salué la Banque africaine de développement pour avoir continué à soutenir l’institution avec des technologies basées sur le riz pour les agriculteurs : « Le soutien de la Banque aux variétés du Nouveau riz pour l’Afrique (NERICA) a conduit à l’expansion de la production de riz dans certains pays africains. Nous avons maintenant plus de deux millions d’hectares de riz », a-t-il précisé.

M. Manneh a ajouté que la Banque avait également soutenu AfricaRice par le biais du Compact riz des Technologies pour la transformation de l’agriculture africaine (TAAT), qui a eu un impact considérable sur la productivité alimentaire dans de nombreux pays du continent.

TAAT est une approche éprouvée pour développer les technologies. Elle donne des résultats significatifs pour le blé en Éthiopie et au Soudan et pour le maïs au Kenya et en Afrique australe. À la suite du succès des phases I et II de TAAT, le président de la Banque africaine de développement a annoncé que la Banque prévoyait de déployer la phase III.

La Banque africaine de développement, en collaboration avec le centre AfricaRice, a récemment lancé le programme régional de développement du riz en Afrique de l’Ouest (Regional West Africa Rice Development — REWARD, en anglais) de 650 millions de dollars dans 15 pays d’Afrique de l’Ouest. Le programme impliquera un million d’agriculteurs qui cultiveront jusqu’à 750 000 hectares de terres pour produire 53 millions de tonnes de riz sur cinq ans.

Le directeur régional du CGIAR pour l’Asie centrale, l’Asie occidentale et l’Afrique du Nord et directeur général du Centre international de recherche agricole dans les zones arides (ICARDA), M. Aly Abousabaa, a évoqué les défis auxquels le nord est confronté en raison de la hausse des températures. Il a expliqué la manière dont son centre teste un système révolutionnaire d’induction de pluie pour aider les agriculteurs à accroître leurs rendements.


La directrice générale adjointe pour la recherche et le développement — génétique et alimentation du bétail à l’Institut international de recherche sur l’élevage (ILRI), Mme Siboniso Moyo, a souligné l’importance d’augmenter la productivité de l’élevage en Afrique, et la relation complémentaire entre les cultures et le bétail pour garantir aux animaux une alimentation de bonne qualité.

La directrice générale du Centre de recherche forestière internationale et du Centre mondial d’agroforesterie (CIFOR), Mme Eliane Ubalijoro, a parlé de la contribution essentielle des arbres à l’amélioration de la santé des sols : « Nous voulons également donner la priorité à la manière dont nous finançons l’agriculture et transformons les petits exploitants agricoles, afin de renforcer la sécurité alimentaire, améliorer la nutrition et accroître la biodiversité ».

(AfdB/ile)

Plus d’informations sont disponible ssur le site Web de la Banque africaine de développement 

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