Dynamiques du développement en Afrique 2021

La transformation digitale offre de grandes opportunités aux pays africains. Mais l'écart entre les zones rurales et urbaines en matière d'accès à l'internet reste important. Les zones rurales sont à la traîne, la diffusion de l'innovation numérique au-delà des grandes villes est nécessaire.

Selon la dernière édition des Dynamiques du développement en Afrique lancée par l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) en janvier 2021, la riposte à la crise du COVID-19 est l’occasion d’accélérer la numérisation de l’Afrique pour surmonter la pandémie et créer davantage d’emplois productif.

La pandémie de COVID-19 est le choc le plus violent qu'aient subi les économies africaines en 25 ans. Dans ce contexte, le secteur numérique, en plein essor en Afrique, offre aux gouvernements une occasion d’aider à impulser un nouveau cycle de croissance post-COVID-19, selon le rapport. En favorisant la diffusion des données et technologies numériques et l’interconnexion dans tous les secteurs, à commencer par les soins de santé, les pays africains peuvent accélérer la transformation de leurs économies et la création d’emplois productifs, dans le droit fil des aspirations qu'incarne l’Agenda 2063 de l’Union africaine.

Seuls 26 pour cent des habitants des zones rurales utilisent régulièrement l'Internet


En l’espace de seulement dix ans, la capacité totale de la bande passante internationale entrante de l’Afrique a été multipliée par plus de 50, le réseau opérationnel de fibre optique couvre une zone 4 fois plus étendue, le nombre d’abonnés à la téléphonie cellulaire mobile a plus que doublé et environ 58 pour cent de la population vivent désormais dans des zones couvertes par la 4G.

On dénombre en Afrique plus de 480 millions de comptes de paiement mobile, plus que dans toutes les autres régions en développement réunies. Plus de 500 entreprises africaines proposent des innovations technologiques dans le domaine des services financiers (fintech). La valorisation de certaines start-ups africaines dépasse le milliard d’USD. Plus de 640 technopoles sont actives sur le continent.

Au-delà du développement des infrastructures numériques, les « success stories » du numérique demeurent toutefois exceptionnelles. Les innovations ne se répercutent guère dans l'économie réelle et ne créent pas suffisamment d’emplois. Seulement 26 pour cent des habitants des zones rurales utilisent régulièrement l'Internet, contre 47 pour cent en milieu urbain. Dans 37 pays d’Afrique, plus de 50 pour cent de la population ne peuvent pas assumer le coût d'1 Go de données mobiles par mois. Seulement 31 pour cent des entreprises africaines ont leur propre site web.

Promouvoir la diffusion des innovations numériques au-delà des grandes villes

 
Le rapport recommande aux pouvoirs publics d'accélérer la transformation numérique et la création d’emplois dans l’ensemble des secteurs économiques au moyen de quatre actions :

  • Promouvoir la diffusion des innovations numériques au-delà des grandes villes. Seulement 35 pour cent des villes intermédiaires sont connectées à des réseaux de fibre optique terrestres. Leur connexion peut avoir un effet multiplicateur notable, puisque 73 pour cent des Africains vivront dans des villes intermédiaires et des zones rurales d’ici 2040.
     
  • Investir dans le développement des compétences de la main-d'œuvre africaine et offrir une protection sociale aux collaborateurs mobiles (iWorkers) du secteur informel. Des enquêtes récentes montrent que nombre de ces collaborateurs mobiles reçoivent une rémunération sans aucune prévisibilité et inférieure au salaire minimum national, et qu'ils ne bénéficient pas des normes de conditions de travail qui existent dans l’emploi formel.
     
  • Éliminer les obstacles qui empêchent les petites entreprises de soutenir la concurrence et de prospérer à l’ère du numérique. Le financement en capital-risque des start-up africaines a été multiplié par sept entre 2015 et 2019, mais l'écosystème du financement des entreprises demeure fragile et inadéquat. Cinq villes seulement -- Le Cap, Lagos, Johannesburg, Nairobi et Le Caire -- abritent la moitié des start-up les plus dynamiques.
     
  • Actualiser les réglementations et les harmoniser aux niveaux régional et continental. À ce jour, seulement 28 pays d’Afrique se sont dotés d'une législation de protection des données personnelles, et 11 pays ont adopté des règles juridiques de fond sur la cybercriminalité.

(OCDE/ile)

Pour en savoir plus et télécharger le rapport Dynamiques du développement en Afrique 2021 sur le site internet de l’OCDE

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