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Comment assurer le développement durable à l’échelle mondiale ?
Selon le premier rapport mondial quadriennal sur le développement durable (Global Sustainable Development Report) préparé par un groupe indépendant de chercheurs nommés par le secrétaire général des Nations unies, le modèle de développement actuel n’est pas durable. Intitulé « Le futur, c’est maintenant : la science au service du développement durable », ce rapport a été publié à la mi-septembre 2019 et évalue les progrès réalisés dans la mise en œuvre de l’Agenda 2030 du développement durable.
Selon les chercheurs, les progrès réalisés au cours des deux dernières décennies risquent d'être anéantis par l'aggravation des inégalités sociales et le déclin, potentiellement irréversible, de l'environnement naturel qui nous nourrit. Un futur nettement plus optimiste est encore possible, mais il faudra pour cela opérer un changement radical des politiques, incitations et actions en faveur du développement.
Le rapport démontre qu’une meilleure compréhension des interdépendances qui existent entre chacun des objectifs de développement durable (ODD) pris individuellement et les systèmes concrets qui définissent la société d’aujourd’hui est essentielle pour élaborer des politiques capables de gérer de difficiles compromis.
Nécessité de transformer des domaines essentiels d’activités humaines
La croissance économique par la seule augmentation de la consommation de biens matériels n’est plus une option viable au niveau mondial : les projections indiquent que l’utilisation mondiale de matériaux devrait pratiquement doubler entre 2017 et 2060, passant de 89 à 167 gigatonnes, ce qui entraînerait une augmentation correspondante des émissions de gaz à effet de serre et d’autres effets toxiques tels que ceux qui proviennent des activités minières et d’autres sources de pollution.
Selon les scientifiques, le monde doit transformer un certain nombre de domaines clés des activités humaines, notamment l’alimentation, l’énergie, la consommation, la production, et le développement urbain. Dans son « appel à l’action », le rapport identifie vingt interventions susceptibles de créer des progrès, de transformer les trajectoires de développement et d’accélérer la réalisation de multiples ODD et de leurs cibles au cours de la prochaine décennie.
Ces transformations doivent être le fruit d'une action coordonnée des gouvernements, des entreprises, des communautés, de la société civile et des individus. La science a un rôle particulièrement important à jouer – un rôle qu’il est possible de renforcer en augmentant les investissements dans la science au service de la durabilité et dans les institutions de sciences naturelles et sociales basées dans les pays en développement.
Les pays développés doivent changer leurs modes de production et de consommation
Le rapport souligne que la réalisation des ODD nécessite de dissocier la croissance économique des activités qui conduisent à la dégradation de l’environnement, tout en réduisant, parallèlement, les inégalités sociales et de genre en termes de richesses, de revenus et d’accès aux opportunités.
Les pays développés doivent modifier leurs modes de production et de consommation, notamment en limitant l'utilisation des combustibles fossiles et des plastiques. Ils doivent par ailleurs encourager les investissements publics et privés allant dans le sens de la réalisation des ODD.
Les scientifiques suggèrent que les Nations unies encouragent la création d’un nouveau label pour les investissements favorisant le développement durable, avec des paramètres et des lignes directrices clairs. Ce label encouragera et récompensera les investissements dans les industries et sur les marchés financiers qui font progresser le développement durable et découragera les investissements dans ceux qui ne le font pas.
Les importantes transformations nécessaires ne seront pas faciles à mettre en œuvre et le rapport suggère que des connaissances scientifiques approfondies seront nécessaires pour anticiper et atténuer les tensions et les compromis inhérents aux profonds changements structurels nécessaires.
La science de la durabilité et les partenariats pluridisciplinaires
Le rapport plaide pour un changement d’orientation des actuelles priorités de la recherche et pour le soutien d’approches innovantes de la science de la durabilité, en mettant l’accent sur les partenariats pluridisciplinaires et en offrant un soutien et des ressources aux institutions scientifiques, notamment dans l’hémisphère sud.
Les budgets d’aide au développement doivent donner la priorité à la stimulation des capacités scientifiques et à leur accès dans l’hémisphère sud. Les États membres de l’Organisation des Nations unies, les consortiums et les bibliothèques de recherche doivent coopérer pour améliorer la collaboration scientifique transfrontalière et pluridisciplinaire dans le but de réaliser les ODD.
(UN/ile)
Plus d’informations (en anglais) : https://sustainabledevelopment.un.org/globalsdreport/2019
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