Au moins 100 millions d'hectares de terres saines et productives perdues chaque année.
Photo : © Buno Woche/Shutterstock.com

Augmentation de la dégradation des terres

Alors que la dégradation des terres s'accélère en Afrique, en Asie et en Amérique latine, la Convention des Nations unies sur la lutte contre la désertification (CNULCD) appelle d'urgence à une intensification des efforts de restauration.

En octobre 2023, la Convention des Nations unies sur la lutte contre la désertification (CNULCD) a publié un nouveau tableau de bord des données compilant les chiffres des rapports nationaux de 126 pays, révélant que la dégradation des terres progresse à un rythme stupéfiant dans toutes les régions du monde.

Entre 2015 et 2019, le monde a perdu chaque année plus de 100 millions d'hectares de terres saines et productives, soit deux fois la taille du Groenland. Ces statistiques soulignent la nécessité de mesures urgentes, car l'escalade de la dégradation des terres continue de déstabiliser les marchés, les communautés et les écosystèmes à travers le monde.

Le lancement du tableau de bord des données de la CNULCD intervient à un moment crucial, alors que les dirigeants et les experts du monde entier se réuniront à Samarcande, en Ouzbékistan, du 13 au 17 novembre 2023, pour la 21ème session du Comité d'examen de la mise en œuvre de la Convention de la CNULCD (CRIC 21). Les délégués examineront les progrès accomplis au niveau mondial afin de parvenir à la neutralité en matière de dégradation des terres (NDT) et se pencheront sur des questions urgentes telles que le renforcement de la résilience à la sécheresse, la promotion des droits fonciers des femmes et la lutte contre les tempêtes de sable et de poussière.

Importantes disparités régionales

Le tableau de bord des données de la CNULCD reflète une réalité alarmante à travers le monde et révèle des disparités significatives en ce qui concerne la proportion de terres dégradées par région du monde.

Les régions d'Asie orientale et centrale, d'Amérique latine et des Caraïbes connaissent la dégradation la plus sévère, affectant au moins 20 pour cent de leur superficie totale. 

Parallèlement, l’Afrique subsaharienne, l’Asie occidentale et méridionale, l’Amérique latine et les Caraïbes ont vu leurs terres se dégrader à un rythme plus rapide que la moyenne mondiale.

En particulier, en Afrique subsaharienne, en Amérique latine et dans les Caraïbes, 163 millions d'hectares et 108 millions d'hectares ont, respectivement, été touchés par la dégradation des terres depuis 2015.

Les « éclaircies » de la restauration des terres

Malgré un tableau mondial sombre, il existe des exemples de pays qui s'attaquent efficacement à la désertification, à la dégradation des terres et à la sécheresse. 

En Afrique subsaharienne, le Botswana a réduit la dégradation de ses terres, la superficie dégradée passant de 36 à 17 pour cent de son territoire. Le pays s'est engagé à parvenir à la neutralité en matière de dégradation des terres sur une superficie totale de 45,3 millions d'hectares, ce qui comprend à la fois des mesures visant à éviter la poursuite de la dégradation et des interventions de restauration dans certaines zones clés de terres dégradées. Le Botswana a également déclaré que 1,42 million d'hectares étaient des zones « d’éclaircies », c'est-à-dire des zones qui ont été réhabilitées grâce à la mise en œuvre d'activités de restauration appropriées.

En République dominicaine, la proportion de terres dégradées a diminué, passant de 49 à 31 pour cent entre 2015 et 2019, grâce aux efforts en cours pour restaurer 240 000 hectares dans le bassin du fleuve Yaque del Norte et dans les zones de production de cacao de la province de San Franscisco de Macoris.

L'objectif de neutralité en matière de dégradation des terres reste atteignable

Bien que les tendances en matière de dégradation des terres varient d'une région à l'autre, les données de la CNULCD avertissent que si les tendances actuelles persistent, le monde devra restaurer le nombre vertigineux de 1,5 milliard d'hectares de terres dégradées d'ici 2030 pour atteindre les objectifs de NDT inscrits dans les Objectifs de développement durable (ODD). 

Barron Orr, scientifique en chef de la CNULCD, a néanmoins déclaré : « Bien que les tendances mondiales aillent dans la mauvaise direction, il est encore possible non seulement d’atteindre, mais aussi de dépasser les objectifs de neutralité en matière de dégradation des terres. Cela peut se faire en mettant un terme à la dégradation tout en accélérant les efforts pour respecter les engagements existants pour restaurer un milliard d'hectares de terres d'ici 2030, le financement et l’action devant aller de pair. »

Dans un élan prometteur vers la construction d'un avenir plus résilient, 109 pays ont fixé des objectifs volontaires en matière de NDT pour 2030 et 21 autres sont sur le point de le faire. Entre 2016 et 2019, environ 5 milliards de dollars de financements bilatéraux et multilatéraux ont été injectés dans les efforts mondiaux de lutte contre la désertification, la dégradation des terres et la sécheresse. Cela a permis à 124 nations de mettre en œuvre un large éventail de projets visant à atteindre la neutralité en matière de dégradation des terres et à relever les défis posés par la désertification, la dégradation des terres et la sécheresse.

(CNULCD/ile)

Pour en savoir plus consultez le site Web du CNULCD

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