La situation des femmes dans les systèmes agroalimentaires

La lutte contre les inégalités liées au genre dans les systèmes agroalimentaires et l’autonomisation des femmes contribuent à faire reculer la faim, à stimuler l’économie et à renforcer la résilience face aux chocs tels que le changement climatique et la pandémie de covid-19, explique ce rapport.

Le rapport «The status of women in agrifood systems» (La situation des femmes dans les systèmes agroalimentaires), publié par l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) en avril 2023, dépasse le cadre de l’agriculture pour donner une vue d’ensemble complète de la situation des femmes qui travaillent dans les systèmes agroalimentaires — de la production à la consommation en passant par la distribution.

Le rapport souligne qu’à l’échelle mondiale, ces systèmes concentrent 36 pour cent de la population active féminine et 38 pour cent de la population active masculine. Cependant, les femmes y occupent en général une place marginale et doivent composer avec des conditions de travail souvent plus difficiles que celles des hommes, dans la mesure où elles sont cantonnées à des emplois occasionnels ou à temps partiel, informels, peu qualifiés et à forte intensité de main-d’œuvre. De même, les femmes qui occupent un emploi salarié dans l’agriculture gagnent 82 centimes pour chaque dollar gagné par les hommes.

Les femmes ont en outre des droits fonciers plus précaires sur les terres agricoles, accèdent moins facilement au crédit et à la formation et doivent travailler avec des technologies qui ont été conçues pour les hommes. Conjuguées aux discriminations, ces inégalités engendrent un écart de productivité de 24 pour cent entre agriculteurs et agricultrices, à taille d’exploitation égale. 

L’étude souligne par ailleurs que les systèmes agroalimentaires constituent une source de moyens d’existence plus importante pour les femmes que pour les hommes dans de nombreux pays. Par exemple, en Afrique subsaharienne, 66 pour cent des emplois occupés par des femmes le sont dans ce secteur, contre 60 pour cent de ceux occupés par des hommes. En Asie du Sud, les femmes travaillent en grande majorité dans les systèmes agroalimentaires (71 pour cent des femmes contre 47 pour cent des hommes), bien qu’elles soient moins nombreuses que les hommes dans la population active.

L’étude explique en effet que la résorption des disparités qui existent entre les femmes et les hommes en ce qui concerne la productivité agricole et les salaires perçus dans l’agriculture ferait grimper le produit intérieur brut mondial de près de 1 000 milliards d’USD et réduirait de 45 millions le nombre de personnes exposées à l’insécurité alimentaire.

De même, les projets qui visent spécifiquement à autonomiser les femmes ont des retombées plus importantes que les projets dans lesquels on se contente d’intégrer les problématiques liées au genre. Les auteurs expliquent que si la moitié des petits producteurs bénéficiaient d’interventions de développement axées en priorité sur l’autonomisation des femmes, cela permettrait d’accroître de manière notable les revenus et de renforcer la résilience de respectivement 58 millions et 235 millions de personnes supplémentaires.

Le rapport indique par ailleurs que lorsque la situation économique se dégrade, les emplois féminins sont les premiers à en faire les frais. À l’échelle mondiale, 22 pour cent des femmes ont perdu leur emploi dans les segments non agricoles des systèmes agroalimentaires durant la première année de la pandémie de covid-19, contre seulement 2 pour cent des hommes.

En outre, l’insécurité alimentaire des femmes s’est aggravée plus vite que celle des hommes pendant la pandémie, et il leur a fallu assumer davantage de tâches de soins, de sorte que, bien souvent, les filles ont davantage manqué l’école que les garçons. Les violences fondées sur le genre se sont également aggravées, en particulier les violences domestiques à l’encontre des femmes et des filles.  

L’étude confirme par ailleurs que les femmes sont plus vulnérables aux chocs climatiques et aux catastrophes naturelles, car les contraintes en matière de ressources et les normes discriminatoires liées au genre auxquelles elles sont confrontées peuvent rendre leur adaptation plus difficile. Par exemple, la charge de travail des femmes, y compris les heures travaillées dans le secteur agricole, tend à diminuer dans une moindre mesure que celle des hommes lors de chocs climatiques, comme en période de stress thermique.

(FAO/ile)

Pour en savoir plus et télécharger le rapport sur le site internet de la FAO

Commentaires sur les nouvelles

Ajoutez un commentaire

×

Le nom est requis!

Indiquez un nom valide

Une adresse e-mail valide est requise!

Indiquez une adresse email valide

Un commentaire est requis!

Google Captcha est obligatoire!

Vous avez atteint la limite de commentaires !

* Ces champs sont obligatoires.

Soyez le premier à faire un commentaire