La légionnaire d’automne attaque une centaine d’espèces végétales, mais c’est le maïs qu’elle préfère.
Photo: ©CABI

Une étude du CABI propose des solutions plus sûres pour lutter contre la légionnaire d’automne

Des chercheurs du Centre pour l’agriculture et les biosciences internationales (CABI) ont actualisé la première étude majeure sur les agents potentiels de lutte biologique qui pourraient être utilisés pour lutter contre une chenille dévastatrice, la légionnaire d’automne, en Afrique. L’étude apporte de nouvelles connaissances sur leur efficacité sur le terrain et sur leur disponibilité croissante comme produits commerciaux.

Publiée en février dans le Journal of Applied Entomology, la nouvelle étude réalisée par des chercheurs du CABI, « Updated assessment of potential biopesticide options for managing fall armyworm (Spodoptera frugiperda) in Africa », fait état de nombreux produits de lutte biologique figurant aujourd’hui sur le portail BioProtection du CABI – un outil en ligne gratuit qui permet aux utilisateurs de trouver des informations sur les produits de lutte biologique et les biopesticides homologués dans le monde entier.

La légionnaire d’automne (Spodoptera frugiperda) attaque une centaine d’espèces végétales mais a une préférence pour le maïs. Elle a déjà fait des dégâts considérables dans les cultures vivrières de petits exploitants agricoles dans de nombreuses régions d’Afrique.

La chercheuse principale, la docteure Dr Melanie Bateman, des collègues du CABI et des chercheurs du Centre international de physiologie et d’écologie des insectes (ICIPE), à Nairobi/Kenya, et de l’université de Lancaster/R.-U., indiquent que la liste révisée des principes actifs des biopesticides – qui ont été homologués dans au moins un des 30 pays ayant fait l’objet de l’étude pour la gestion de la légionnaire d’automne – comporte désormais 41 entrées.

Le document actuel s’appuie sur la première évaluation (Bateman et al, 2018) en décrivant quatre principes actifs supplémentaires, à savoir Aspergillus oryzae, le nucléopolyhédrovirus multiple Autographa californica (AcMNPV), le nucléopolyhédrovirus Spodoptera littoralis (SpliNPV) et l’huile de thym.

« De nombreux petits exploitants agricoles continuent d’utiliser des pesticides pour lutter contre la légionnaire d’automne mais nous considérons que le recours à des solutions sans risque, durables et efficaces, telles que les biopesticides, devrait être un élément clé des plans de gestion intégrée des parasites, » a déclaré Melanie Bateman. « C’est particulièrement important lorsqu’on sait que de nombreux agriculteurs utilisent des pesticides extrêmement dangereux sans équipement de protection individuelle et que l’utilisation de pesticides à large spectre peut avoir un impact négatif sur les ennemis naturels de la légionnaire d’automne. »

Les chercheurs du CABI ajoutent que depuis la première évaluation, des essais d’efficacité sur le terrain ont été réalisés pour huit principes actifs (A. oryzae, azadirachtine, B. thuringiensis subsp. aizawai, maltodextrine, phéromones sexuelles FAW, spinosad, nucléopolyhédrovirus multiple Spodoptera frugiperda et nucléopolyhédrovirus Spodoptera littoralis), ce qui a entraîné l’homologation de produits dans certains pays d’Afrique. 

Le nombre de principes actifs de pesticides homologués par pays a doublé 


« Les conclusions de cette mise à jour sont encourageantes. Dans le temps relativement court qui s’est écoulé depuis la dernière évaluation, le nombre de principes actifs des biopesticides homologués par pays et pouvant potentiellement être utilisés pour contrôler la légionnaire d’automne a plus que doublé et on a constaté des augmentations similaires du nombre de produits homologués, » a déclaré le docteur Steve Edgington, coauteur du document et responsable des données « produits » sur le portail BioProtection de CABI. « Encore faut-il que les exploitants sachent quels produits sont réellement disponibles et comment correctement les utiliser. » 

Le chercheur recommande aux agriculteurs et aux conseillers agricoles de se tenir au courant des derniers produits pesticides disponibles dans leur région pour lutter contre la légionnaire d’automne, mais aussi contre un large éventail d’autres parasites, en utilisant des outils tels que le portail BioProtection de CABI.

Les chercheurs ont ajouté que d’autres études pourraient chercher à mettre au point la méthode la plus efficace d’utilisation de nombreux principes actifs pour lutter contre la légionnaire d’automne. 

(CABI/wi)

Référence:
Bateman ML, Day RK, Rwomushana I, et al. Updated assessment of potential biopesticide options for managing fall armyworm (Spodoptera frugiperda) in Africa.
J Appl Entomol. 2021;00:1–10. https://doi.org/10.1111/jen.12856


Pour en savoir plus (en anglais) :

La première étude publiée en 2018 : 
Assessment of potential biopesticide options for managing fall armyworm (Spodoptera frugiperda) in Africa


Voir également, sur le site Internet de CABI, un article sur la légionnaire d’automne 

Consulter le portail BioProtection de CABI 

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