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16e Conférence des ministres de l’Agriculture de Berlin
Les ministres de l’Agriculture d’une cinquantaine de pays se sont réunis à l’occasion de la 16e Conférence des ministres de l’Agriculture de Berlin consacrée aux « systèmes alimentaires de demain : œuvrer ensemble pour un monde sans faim » et organisée à Berlin, Allemagne, le 20 janvier 2024. Sous la présidence de Cem Özdemir, ministre fédéral allemand de l’Agriculture, les ministres de l’Agriculture ont convenu de poursuivre le passage nécessaire à des systèmes agricoles et alimentaires durables et par conséquent résilients. Dans leur communiqué final, les ministres ont souligné que c’était-là le seul moyen de faire du droit à une alimentation suffisante une réalité pour tous les habitants de la planète. Ils ont reconnu que les crises auxquelles le climat et la biodiversité sont confrontés ont déstabilisé le monde et ils ont décidé d’encourager les pratiques et les technologies agricoles favorisant la production alimentaire durable. Ils ont par ailleurs clairement indiqué que la guerre d’agression illégale de la Russie contre l’Ukraine a considérablement augmenté la faim dans le monde.
« Une personne sur dix va se coucher avec la faim au ventre. Cela devrait inciter la communauté internationale, c’est-à-dire nous, à resserrer les rangs alors que le monde risque au contraire d’éclater en factions séparées. Nous, les ministres de l’Agriculture, avons envoyé un message clair selon lequel nous ne pouvons pas accepter cela et nous ne l’accepterons pas. La politique agricole est également une question de diplomatie agricole – ce n’est qu’en collaborant que nous garantirons la sécurité alimentaire », a déclaré le ministre fédéral Cem Özdemir à la conclusion de la conférence. « Nous nous voyons comme des constructeurs de ponts qui peuvent travailler ensemble pour résoudre des problèmes apparemment contradictoires. Nous ne pourrons pas faire du droit à l’alimentation une réalité si nous nous en remettons uniquement à l’augmentation de la production, sans tenir compte de la crise climatique et de l’extinction des espèces – qui, toutes les deux, menacent déjà les bases de nos secteurs agricoles. »
Lors de la Conférence des ministres de l’Agriculture de Berlin, des représentants de haut niveau de onze organisations internationales se sont joints aux ministres de l’Agriculture pour chercher à savoir comment faire du droit à une alimentation suffisante une réalité.
Principaux résultats de la 16e Conférence des ministres de l’Agriculture de Berlin :
- Mise en œuvre du droit à une alimentation suffisante
Une alimentation suffisante doit être disponible, accessible et abordable pour tous. Les ministres visent à renforcer la mise en œuvre des Directives volontaires sur le droit à l’alimentation de l’Organisation des Nations-Unies pour l’alimentation et l’agriculture et à les faire connaître.
- Transformation durable et résiliente des systèmes alimentaires
Les ministres ont décidé d’accélérer le passage à une agriculture durable, locale, adaptée au site et résiliente afin de réaliser l’ODD 2 « faim zéro » et d’autres objectifs de durabilité de l’Agenda 2030.
- Gestion du climat et biodiversité
Les approches agroécologiques, l’agriculture biologique, les systèmes d’agroforesterie et l’économie circulaire contribueront à atténuer la crise climatique et la perte de biodiversité. Les ministres se proposent de soutenir les cycles régionaux, les chaînes d’approvisionnement régionales et la consommation durable.
- Renforcement des groupes vulnérables
Les groupes vulnérables sont particulièrement touchés par l’insécurité alimentaire, la malnutrition et les multiples crises et seront par conséquent renforcés. L’égalité de participation, notamment pour la génération des jeunes et pour les femmes, a une importance capitale.
- Renforcement du rôle des femmes dans le secteur agricole
Les ministres visent à réduire l’inégalité de traitement des femmes dans l’agriculture – y compris aux postes de direction – et à améliorer leur accès à la terre et aux intrants.
- Renforcement de la gouvernance
La durabilité a besoin de structures fonctionnelles. Cela vaut en particulier pour les droits à la propriété foncière, l’accès à des semences de qualité et le juste accès au financement et aux infrastructures rurales. Les ministres visent à créer une approche systémique s’appuyant sur la coordination intersectorielle et la cohérence des mesures politiques.
- Réduction de moitié des déchets alimentaires mondiaux
L’objectif consiste à réduire considérablement les pertes et les déchets alimentaires tout le long de la chaîne de valeur d’ici à 2030. Pour l’atteindre, les objectifs spécifiques doivent être complétés par des mesures efficaces, les pertes et les déchets alimentaires doivent être mesurés, et toutes les parties prenantes doivent s’engager à prendre des mesures appropriées – de la production primaire à la consommation des ménages.
- Amélioration de la gestion des produits fertilisants et phytosanitaires
Les ministres souhaitent renforcer la production et l’utilisation durables d’engrais pour stabiliser les rendements et éviter les pénuries mondiales. La gestion des engrais fera partie de la gestion intégrée et durable des terres. Les ministres se proposent d’aider les pays de l’hémisphère sud à produire des engrais de façon durable.
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Commentaires :
Congo, et reconnue officiellement sous N°JUST.113/S-KV/290/94 du 30 Juillet 1994.
Notre commentaire porte sur:
1° La Gestion du climat et de biodiversité.
Certes, les approches agroécologiques, l'agriculture biologique et les systèmes d'agroforesterie contribueront localement à atténuer la crise climatique et la perte de biodiversité dans nos régions agricoles à exploitation familiale où les paysans pratiquent le système de l'agriculture sur brûlis. Car, ce système entraine à l'instant la déforestation favorisant la perte de biodiversité dans nos milieux forestiers , et le changement climatique dans ces régions agricoles à exploitation familiale conduisant à la famine, la faim et la malnutrition.
2° Renforcement de la gouvernance
Les peuples autochtones de la région ont droit à leur terre d'héritage, et les allochtones jouissent des terres de métayage.
Autrement, ils n'ont pas tous accès à des semences de qualité ni au finance ou aux infrastructures rurales qui les permettraient de travailler la terre à bon escient, et d'en produire la nourriture.
3° Renforcement des groupes vulnérables.
Il est vrai que les groupes vulnérables locaux sont particulièrement touchés par l'insécurité alimentaire, la malnutrition et les multiples crises. Pour matérialiser votre idée de renforcer ce groupes vulnérables que nous sommes, l'appui directe à des organisations de la population agricole locale serait une solution pour la gestion du climat et de biodiversité, ainsi que que pour la sécurité alimentaire et la bonne nutrition de la population pauvre.
Ir Butikima Bugoma Dieudonné
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