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Au Malawi, différents aliments sont présentés et leur préparation expliquée par des hommes.
Photo: © GIZ

Projet de la GIZ « Sécurité alimentaire et renforcement de la résilience » : la nutrition n’est pas une question exclusivement féminine

Lorsque les femmes ont le contrôle des ressources et gèrent les revenus du ménage, la famille bénéficie souvent d’un régime alimentaire plus équilibré et plus sain. Mais le pouvoir de décision revient généralement aux hommes. Comment lutter contre cette inégalité de genre?

La malnutrition, sous toutes ses formes, touche plus fréquemment les femmes et les filles. C’est pourquoi les mesures axées sur la sécurité alimentaire doivent s’efforcer de renforcer ce groupe cible. De nombreuses interventions destinées à autonomiser les femmes ne parviennent pourtant pas à lutter contre les causes sous-jacentes des inégalités de genre.

Les hommes possèdent généralement le pouvoir de décision et le contrôle sur les ressources du ménage. Sans compter que ce sont souvent eux qui achètent les aliments et les biens de consommation au marché et qui gèrent les revenus de la famille.

En plus de promouvoir le droit humain à une alimentation adéquate, le projet mondial « Sécurité alimentaire et renforcement de la résilience » de la Deutsche Gesellschaft für Internationale Zusammenarbeit (GIZ) met donc l’accent sur des concepts de sensibilisation au genre et de transformation. Les hommes sont directement ciblés en tant que bénéficiaires indirects de la mise en œuvre du projet.

L’inclusion des hommes et d’autres membres du foyer (grands-parents, belles-mères, etc.) est donc une condition préalable essentielle pour aboutir à une modification durable des habitudes d’hygiène et de diversité alimentaire au sein du ménage.

Plusieurs interventions précédentes montrent que l’intégration des hommes joue un rôle clé lorsque l’on veut lutter durablement contre les stéréotypes et les rôles de genre, autonomiser les femmes et créer ainsi des bases solides pour atteindre les objectifs du projet. Les approches transformatrices de genre doivent être ancrées dans la structure du programme. Il est également important d’améliorer et de pouvoir mesurer les changements de comportement afin de vérifier les effets de ces actions.

Les exemples de projets suivants ont pour but d’illustrer certains des concepts mis en œuvre.

Burkina Faso : sensibiliser avec des « feuilletons télévisés » et des « écoles pour les hommes »
 

Au Burkina Faso, les feuilletons sont utilisés pour atteindre un large public et sensibiliser de manière claire aux principaux messages des approches transformatrices de genre. Cette méthode est très efficace car les scènes sont inspirées de la vie quotidienne des communautés. Le film déclenche le rire et stimule la réflexion. Il encourage les hommes à participer à la promotion des bonnes pratiques de nutrition et d’hygiène. Il les incite également à autonomiser leurs femmes, par exemple en participant aux processus décisionnels du ménage et en contribuant à la culture des terres destinées à la production alimentaire.

Une autre approche utilisée au Burkina Faso porte sur les « écoles pour les hommes ». Ce type d’éducation par les pairs est également utilisé sous une forme similaire au Malawi, au Togo et en Zambie. Les échanges ouvrent un espace de réflexion et de décision entre les modèles de rôle masculin communautaires et les autres hommes du village pour les encourager à adopter des habitudes positives.

Les membres de l’« École des maris » se rencontrent régulièrement et participent à des sessions de formation sur des thèmes choisis. Ensemble, ils identifient de « petites actions faisables » qui ont un impact positif sur le ménage, par exemple, contribuer à nourrir la famille, planter un potager et d’autres tâches ménagères. Ils sont également encouragés à accompagner leur partenaire lorsqu’elle se rend dans un centre de santé.

« Groupes Father2father » : repenser les stéréotypes de genre
 

Au Malawi, les « groupes Father2Father » encouragent d’autres hommes à réfléchir aux stéréotypes de genre. Des volontaires de la communauté sont formés pour animer des dialogues sur le genre destinés aux hommes et aux femmes. L’objectif est de remettre en question les croyances, les normes et les pratiques associées aux rôles, aux responsabilités et au pouvoir décisionnel au sein du ménage.

Les groupes organisent également des démonstrations de cuisine, présentées par des hommes, au cours desquelles les hommes découvrent différents aliments et apprennent à préparer des repas individuels.

Ce genre d’intervention est également expérimenté au Togo. Des hommes préalablement formés sensibilisent leurs parents et leurs connaissances, particulièrement les autres hommes du village, à la nutrition. Il est toutefois rapidement apparu que ces hommes avaient peu d’impact pour changer les comportements des autres hommes. À l’avenir, le projet impliquera donc un plus grand nombre de personnes dépositaires de l’autorité locale (chef de village, leader communautaire, etc.).

Autre problème, l’éducation à la nutrition proposée aux hommes n’était pas suffisante pour stimuler un changement de comportement. Depuis, des campagnes de sensibilisation ont été organisées sur plusieurs jours. Bien que ces résultats puissent, au premier abord, être ressentis comme négatifs, l’incapacité à conceptualiser un objectif s’est avérée riche d’enseignements. Ces derniers devront donc être incorporés au développement continu des interventions.

En Zambie, des expérimentations de groupes pilotées par des hommes pour des hommes ont été créées pour promouvoir les changements de comportement. Soigneusement sélectionnés, certains membres des communautés villageoises, appelés « défenseurs du genre », sont spécialement formés pour animer des discussions de groupe trimestrielles portant sur les inégalités de genre et les pratiques culturelles nocives. L’objectif est de contribuer au partage des décisions, en favorisant une meilleure compréhension des rôles et des responsabilités, et à une alimentation saine.

 

Autrice : Julia Kummer, Deutsche Gesellschaft für Internationale Zusammenarbeit (GIZ) GmbH, Programme mondial « Sécurité alimentaire et nutritionnelle, renforcement de la résilience » , Bonn, Allemagne

Cet article est une synthèse de l’article « Nutrition is not just a women’s issue » (la nutrition n’est pas une question exclusivement féminine) qui a paru dans le bulletin “Food4transformation”

 

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