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Pleins feux sur la sécurité et la durabilité alimentaires
Il y a de plus en plus de personnes sous-alimentées dans le monde et le nombre de celles qui souffrent d’une insuffisance en oligo-éléments dépasse les deux milliards. Par ailleurs, les taux de mortalité infantile atteignent des niveaux inacceptables. Dans ce contexte, il importe d’axer les efforts des chercheurs sur la résolution de ces problèmes et de créer un comité international de la sécurité alimentaire et de l’agriculture chargé de préparer les décisions politiques. Tels sont les constats et les conclusions de Joachim von Braun, de l’université de Bonn /Allemagne, de Robin Fears, du Conseil consultatif européen des académies des sciences (European Academies Science Advisory Council – EASAC), et de Volker ter Meulen, président du partenariat interacadémies (InterAcademy Partnership – IAP), dans la revue spécialisée Science Advances.
Les chercheurs expliquent que l’insuffisance d’aliments sains et la mauvaise gestion des systèmes agricoles, d’une part, et la consommation et le gaspillage alimentaires excessifs, d’autre part, nuisent à la planète et constituent « une menace sans précédent pour la sécurité alimentaire mondiale ». Selon eux, à l’échelle de la planète, les responsables politiques de premier plan ont déjà pris conscience des défis à relever.
Des académies des sciences, de médecine et de technologies ont récemment uni leurs forces en constituant le réseau mondial InterAcademy Partnership (IAP). Un projet de l’IAP cherche à mettre en commun les interfaces de la sécurité alimentaire et de la santé environnementale de la planète. Cette organisation demande aux réseaux d’experts africains, asiatiques, américains et européens d’analyser les systèmes alimentaires dans le contexte du changement environnemental à l’échelle mondiale.
Investir dans l’infrastructure de recherche
Les auteurs soulignent le besoin urgent d’investir dans l’infrastructure de recherche afin d’obtenir des données fiables sur l’état de santé de la population ainsi que sur la nutrition, les pratiques agricoles, le changement climatique, les écosystèmes, la durabilité et le comportement humain. Les décideurs politiques doivent faire en sorte que le financement de la recherche alimentaire et agricole augmente.
Ils soulignent que si on dispose déjà de vastes connaissances scientifiques sur l’alimentation et la faim, il importe néanmoins de combler les lacunes restantes en intensifiant la collaboration internationale. Celle-ci concernerait également des questions de sciences humaines telles que la transformation du comportement des consommateurs et des agriculteurs et l’introduction de cultures jusqu’à présent négligées. Il faudrait également que les résultats de la recherche soient intégrés de manière cohérente quant à la mise en œuvre des objectifs de développement durable (ODD).
Les auteurs proposent la création d’un comité international de la sécurité alimentaire et de l’agriculture chargé de préparer les décisions politiques. « Ce comité pourrait s’appuyer sur la vaste communauté scientifique à laquelle ces questions sont associées et serait en mesure de résoudre les questions alimentaires et agricoles les plus importantes, » ont-ils écrit. Les tâches de ce comité pourraient aller de la façon d’équilibrer les objectifs alimentaires et environnementaux, à l’analyse de la manière dont les consommateurs pourraient être incités à adopter une alimentation saine et durable.
(idw/wi)
Publication initiale :
R. Fears, V. ter Meulen, J. von Braun, Global food and nutrition security needs more and new science. Sci. Adv. 5, eaba2946 (2019), DOI: 10.1126/sciadv.aba2946
https://advances.sciencemag.org/content/5/12/eaba2946
Pour en savoir plus sur l’Academy Partnership (IAP)
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