- Share this article
- Abonnez-vous à notre newsletter
Lutte biologique contre la légionnaire d’automne
En avril 2019, des chercheurs de CAB International (CABI) ont annoncé que l’ooparasitoïde Telenomus remus pourrait s’avérer être une importante arme biologique de lutte contre la dévastatrice légionnaire d’automne en Afrique. La légionnaire d’automne est un ravageur originaire des Amériques, dont la présence sur le continent africain a initialement été signalée à Sao Tomé-et-Principe vers janvier 2016.
Telenomus remus est le principal ooparasitoïde de la légionnaire d’automne dans les Amériques où il est déjà utilisé dans le cadre de programmes de lutte biologique augmentative. Selon les chercheurs, en Amérique latine, la libération sur le terrain de Telenomus remus dans des cultures de maïs peut entraîner 80 à 100 pour cent de parasitisme, assurant ainsi un contrôle total de la légionnaire d’automne.
Ils viennent de confirmer la présence de Telenomus remus au Bénin, en Côte d’Ivoire, au Kenya, au Niger et en Afrique du Sud, ce qui offre une belle opportunité d’élaborer des méthodes de lutte biologique augmentative et d’enregistrer le parasitoïde de la légionnaire d’automne. Il faudrait réaliser des études complémentaires dans toute l’Afrique pour estimer la diffusion et l’impact actuels de Telenomus remus sur le continent.
Les chercheurs admettent ne pas savoir comment, ni quand, Telenomus remus est arrivé en Afrique, mais ils sont convaincus qu’il est arrivé avant la découverte du premier spécimen de la légionnaire d’automne au Kenya, en 1988. Selon eux, la présence de Telenomus remus pourrait ne pas avoir été constatée sur d’autres plantes hôtes pendant de nombreuses années.
La préférence aux solutions de lutte biologique
Pour les chercheurs, Telenomus remus pourrait être un outil essentiel d’une stratégie de gestion intégrée de la légionnaire d’automne qui – selon des estimations préliminaires effectuées dans 12 pays producteurs de maïs en Afrique – pourrait entraîner des pertes de rendement pouvant atteindre 20,6 millions de tonnes par an.
Selon les chercheurs, il faudrait envisager des solutions de lutte biologique augmentative faisant appel au parasitoïde et mener une lutte biologique classique axée sur l’importation de parasitoïdes larvaires depuis les Amériques. Ils font remarquer que la lutte biologique peut offrir une alternative économiquement et écologiquement préférable aux insecticides synthétiques actuellement utilisés pour lutter contre la légionnaire d’automne.
Selon les chercheurs, le principal obstacle à une plus large utilisation de Telenomus remus pour lutter contre la légionnaire d’automne tient à la nécessité de disposer d’un produit financièrement abordable pour les agriculteurs africains. La production de masse sur ses hôtes naturels est coûteuse, mais il est possible d’élaborer des systèmes de reproduction sur des hôtes factices.
(CABI / ile)
Plus d’informations :
Ajoutez un commentaire
Soyez le premier à faire un commentaire