Des propositions visant à autoriser le commerce limité de l’ivoire d’éléphants africains ont été rejetées. L’interdiction existante est maintenue.
Photo: ©FAO/Tony Karumba

La Conférence de la CITES – renforcement du régime international du commerce des espèces sauvages

Entre préservation et génération de revenu pour les communautés locales, les espèces menacées ont été au centre des débats lors de la Conférence mondiale sur la vie sauvage (CITES), à Genève, Suisse. Pendant deux semaines, les délégués de 169 nations ont examiné le niveau de protection d’un large éventail d’espèces animales et végétales menacées d’extinction.

La session triennale de la Conférence des Parties à la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction (CoP18 CITES) s’est déroulée du 17 au 28 août 2019 à Genève, Suisse. Cent soixante-neuf gouvernements signataires (plus l’UE) et environ 1 700 participants ont assisté à la CoP18. La Conférence a revu les règles commerciales applicables à plusieurs espèces de faune et de flore sauvages qui sont menacées par un commerce non durable lié à la surexploitation, la surpêche et la chasse excessive. Ces espèces allaient de poissons et d’arbres ayant une valeur commerciale considérable, à des mammifères, amphibiens et reptiles vendus comme animaux de compagnie exotiques. 

« Le statu quo n’est plus possible. La CITES protège notre monde naturel en veillant à ce que le commerce international de végétaux et d’animaux sauvages soit légal, durable et traçable, » a déclaré Ivonne Higuero, secrétaire générale de la CITES. Selon l’Institut international du développement durable, certains délégués ont constaté que la préparation de listes toujours plus longues d’espèces menacées avait un goût doux-amer. D’autres ont regretté « des divisions de plus en plus profondes » entre les programmes de conservation et de développement en Afrique.

Conservation des espèces sauvages et populations autochtones

De nombreux pays n’ont pas les capacités financières et institutionnelles nécessaires pour gérer et préserver durablement leurs espèces sauvages. La Conférence a pris des décisions en faveur du renforcement des capacités et d’autres activités visant à améliorer la gestion des espèces sauvages, la conformité aux règles commerciales et la mise en application de ces dernières. Par ailleurs, le rôle prépondérant des communautés locales et autochtones qui sont en première ligne dans la conservation et la gestion durable des espèces sauvages et leur besoin de disposer de revenus et de moyens d’existence suffisants ont été largement reconnus. 

Face à un large éventail de points de vue différents, la Conférence a demandé aux parties de commencer à réfléchir à la façon de mieux faire participer les populations autochtones et les communautés locales au processus décisionnel et aux modalités de mise en œuvre. Le but est de mieux atteindre les objectifs de la Convention tout en tenant compte des populations dont l’utilisation des espèces figurant sur les listes de la CITES contribue considérablement à leurs moyens d’existence. 

Les mammifères et la question brûlante de l’ivoire

Menacée par la perte de son habitat et éventuellement par le commerce d’animaux vivants, la loutre d’Asie à pelage lisse et à griffes courtes a été transférée de l’Annexe II à l’Annexe I qui interdit tout commerce des espèces figurant sur sa liste. Après avoir noté que la population de girafes avait diminué d’environ 40 pour cent au cours des trois dernières décennies en raison de la perte d’habitat et d’autres pressions, la Conférence a ajouté le plus grand animal du monde à l’Annexe II. Les parties ont créé un groupe de travail spécifique aux grands fauves chargé d’améliorer le respect des décisions, de s’attaquer au commerce illégal et de promouvoir la collaboration en matière de protection des tigres, lions, guépards, jaguars et léopards.

La Conférence a examiné les mesures applicables à l’exportation d’éléphants d’Afrique vivants vers des « destinations appropriées et acceptables », mesures selon lesquelles les exportations en dehors de leur aire de répartition naturelle ne seront autorisées que dans des « cas exceptionnels », après consultation des organes pertinents de la CITES et de l’IUCN, et seulement si elles présentent des « avantages de conservation in situ ». Par ailleurs, les décideurs n’ont pas accepté les propositions visant à autoriser le commerce limité d’ivoire d’éléphants africains, ce qui veut dire que l’actuelle interdiction reste en vigueur.

(CITES/IISD/db)

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