Sans l’eau du Nil, aucune activité agricole ne serait possible en Égypte. La recrudescence des prélèvements dans la région du Nil supérieur pourrait être source de conflits entre les pays riverains. La clé réside dans le dialogue.
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Éviter les conflits liés à l’eau – coopération transfrontalière entre les bassins fluviaux

La baisse constante des ressources en eau associée à une augmentation de la demande est un problème mondial. La coopération transfrontalière entre les bassins fluviaux, que ce soit en Afrique ou en Asie, est donc essentielle pour éviter les conflits. C’est ainsi que la Deutsche Gesellschaft für Internationale Zusammenarbeit (GIZ) GmbH participe à des projets dans le bassin du Nil et le long des rivières Amou-Daria et Syr-Daria en Asie centrale.

Semblable à un ruban bleu, le Nil serpente à travers les paysages désertiques du Soudan et de l’Égypte. Dans cette région, l’eau est une ressource rare. Plus en amont, en Éthiopie, les eaux du Nil Bleu alimentent la plus grande centrale hydroélectrique du continent africain.

Le fleuve majestueux traverse pas moins de onze pays dont la population croît régulièrement et qui ont donc intérêt à utiliser cette ressource le plus efficacement possible. Les eaux du Nil irriguent de vastes étendues de terres agricoles. Elles font également tourner de nombreuses centrales hydroélectriques qui alimentent les ménages et l’industrie en électricité. Il arrive cependant que les barrages construits pour retenir l’eau soient également source de tensions entre les pays traversés.

Malte Grossmann, de la Deutsche Gesellschaft für Internationale Zusammenarbeit (GIZ) GmbH, vit dans la région et dirige un projet destiné à promouvoir la collaboration transfrontalière. « La pluie tombe dans le Nil supérieur, tandis que le Nil inférieur est désertique. Une partie du bassin fluvial alimente donc l’autre partie en eau », explique-t-il. Le Nil prend sa source dans les hauts plateaux éthiopiens et autour du lac Victoria. Il traverse ensuite de nombreux pays d’Afrique de l’Est avant d’atteindre l’Égypte via le Soudan. La croissance démographique, le développement économique et le changement climatique conduisent les populations à prélever des quantités d’eau de plus en plus importantes dans le fleuve.

Coopération – rouage essentiel de la paix et de la sécurité
 

Le rôle de la GIZ fait partie d’une stratégie plus large du gouvernement allemand, qui vise à promouvoir la stabilité dans la région du Nil. La GIZ a été mandatée par le ministère fédéral de la Coopération économique et du Développement (BMZ) et par le ministère fédéral des Affaires étrangères (AA) pour faciliter le dialogue entre les pays du bassin du Nil. Elle apporte ainsi son soutien à l’Initiative du bassin du Nil, un partenariat intergouvernemental qui réunit des spécialistes des différents pays afin qu’ils contrôlent les volumes d’eau. Soixante stations de mesure modernes fournissent des données qui sont ensuite analysées conjointement par les experts nationaux, ce qui permet à tous les pays du bassin du Nil d’être informés de la disponibilité en eau du fleuve. « La confiance en sort renforcée », explique Malte Grossmann.

L’initiative est la première plateforme utilisée par les pays du bassin du Nil pour partager des informations sur leurs plans de gestion de l’eau, par exemple sur l’emplacement des futurs barrages, et pour tenter de prévoir l’impact de ces projets sur les volumes d’eau. « Nous défendons de multiples intérêts et pas uniquement les nôtres, explique un membre de l’Initiative du bassin du Nil. C’est une étape importante qui devrait nous permettre de gérer les différences de point de vue et d’éviter les conflits. » 

Asie centrale – stabilité et cohésion dans la région
 

La situation est similaire en Asie centrale. Là aussi, les ressources en eau sont communes à de nombreux pays. Et pourtant, les volumes d’eau disponibles diminuent. Le changement climatique constitue un immense défi pour la région qui est confrontée au rétrécissement des glaciers dans les zones montagneuses et à la formation de déserts dans les vallées. Il est ainsi quasiment impossible de prévoir où et quand les ressources en eau seront disponibles. Masturakhon Saifutdinova cultive des grenades sur un lopin de terre le long des fleuves Amou-Daria et Syr-Daria. « Personne ne peut vivre sans eau. Nous devons faire très attention aux quantités que nous utilisons », dit-il.

Pour contribuer à diffuser ce message tout en atténuant les tensions régionales, la GIZ est présente dans la région depuis plus de dix ans, au nom du BMZ et du ministère fédéral des Affaires étrangères, pour soutenir les efforts engagés par le Kazakhstan, le Kirghizstan, le Tadjikistan, le Turkménistan et l’Ouzbékistan pour gérer leurs ressources communes en eau.

Comme dans la région du Nil, le rôle de la GIZ consiste à réunir les pays autour d’une table, à faciliter le dialogue et à standardiser les données de mesure. De leur côté, les pays collaborent avec la GIZ par-delà les frontières nationales pour élaborer des modèles et des prévisions qui leur permettent notamment de calculer la quantité d’eau sur laquelle ils peuvent tabler sans pour autant limiter l’approvisionnement de leurs voisins. Même si cette approche ne permet pas d’augmenter les quantités d’eau disponibles, elle contribue à réduire les tensions.

(GIZ/wi)

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