Au Brésil, les pertes de forêts primaires ont considérablement diminué en 2023 à l’initiative du président Luiz Inácio Lula da Silva.
Photo: © marcio isensee/Shutterstock.com

Réduction considérable des pertes de forêts au Brésil et en Colombie

Les nouvelles données disponibles montrent que le leadership politique et l’application de politiques rigoureuses contribuent à réduire les pertes forestières et pourtant la planète est en retard sur les objectifs fixée pour 2030 dans ce domaine. En 2023, les zones tropicales ont vu disparaître 3,7 millions d’hectares de forêts primaires.

En 2023, les pertes de forêts primaires ont considérablement diminué au Brésil et en Colombie même si, selon les nouvelles données collectées par le GLAD Lab de l’université du Maryland et publiées en avril 2024 sur la plateforme Global Forest Watch du World Resource Institute, le rythme des pertes n’a pratiquement pas changé ces dernières années. Les progrès considérables enregistrés au Brésil et en Colombie témoignent du rôle important que jouent la volonté politique et les changements de politiques dans la protection des forêts.  

La planète reste toutefois très en retard par rapport aux objectifs fixés pour 2030 – ainsi, en 2023, les zones tropicales ont vu disparaître 3,7 millions d’hectares de forêts primaires, soit une superficie légèrement inférieure à celle du Bhoutan. Cela équivaut à la perte de 10 terrains de football par minute. La réduction des pertes enregistrées au Brésil et en Colombie est contrebalancée par des augmentations en Bolivie, au Laos, au Nicaragua, et dans d’autres pays. Des augmentations exceptionnelles ont également été enregistrées hors des régions tropicales, notamment au Canada qui a connu des pertes record liées aux incendies.

Un nouveau leadership politique a permis de réduire la perte de forêts au Brésil et en Colombie

En 2023, sous la direction de son président Luiz Inácio Lula da Silva, le Brésil a enregistré une réduction de 36 pour cent des pertes de forêts primaires, soit une réduction record depuis le niveau atteint en 2015. Cela s’est traduit par une diminution considérable de la part globale du Brésil dans les pertes mondiales de forêts primaires – de 43 pour cent en 2022 à 30 pour cent en 2023. En Colombie, grâce à l’engagement du président Gustavo Petro Urrego, les pertes de forêts primaires ont diminué de moitié (49 pour cent) en 2023 comparativement à 2022.   
L’exemple du Brésil et de la Colombie témoigne d’une tendance, parmi les leaders politiques, à donner la priorité à la nature, mais la situation n’est pas la même partout dans le monde. Par exemple, la République démocratique du Congo et la Bolivie se situent immédiatement derrière le Brésil en tant que principaux responsables des pertes totales mondiales de forêts et, contrairement au Brésil, ces pertes ont augmenté en 2023. 

La situation de la République démocratique du Congo, qui a perdu plus d’un demi-million d’hectares de forêts primaires en 2023, est notable en ceci que le Bassin du Congo abrite la dernière forêt tropicale majeure jouant le rôle de puits de carbone, ce qui veut dire qu’elle absorbe plus de carbone qu’elle n’en produit. Si l’augmentation des pertes en 2023 n’a été que de 3 pour cent, la répétition de cet accroissement sur de nombreuses années finit par compter gros avec le temps.

La Bolivie au troisième rang des pays tropicaux en ce qui concerne les pertes de forêts primaires 

En Bolivie, la perte de forêts primaires a augmenté de 27 pour cent en 2023, atteignant ainsi son niveau record pour la troisième année consécutive. Elle se situe au troisième rang des pays tropicaux pour l’ampleur des pertes de forêts primaires alors que la superficie de sa forêt est inférieure à la moitié de celle de la République démocratique du Congo ou de l’Indonésie. En 2023, les pertes imputables aux incendies ont représenté un peu plus de la moitié (51 pour cent) des pertes totales de la Bolivie où des records de chaleur ont contribué à ce que des feux mis par l’homme se sont propagés dans les forêts. La production agricole – notamment celle du soja – est ainsi un grand responsable de la déforestation dans le pays.  

L’Indonésie a connu un accroissement de 27 pour cent de ses pertes de forêts primaires en 2023 (année El Niño), ce pourcentage restant historiquement faible comparativement à ceux du milieu des années 2010. Les conditions accompagnant le phénomène El Niño ont fait craindre que l’Indonésie connaisse une autre saison d’incendies comparable à celle de 2015, mais heureusement, en 2023, les incendies ont été moins violents que prévu. 

Par ailleurs, le Laos et le Nicaragua ont connu une augmentation des pertes de forêts primaires ces dernières années, notamment en 2023 où elles ont été exceptionnellement élevées compte tenu de la superficie de ces deux pays qui ont respectivement perdu 1,9 pour cent et 4,2 pour cent de leur forêt primaire. En ce qui concerne ces pays, l’augmentation est en grande partie due à l’expansion agricole. 

Ce sont encore les incendies qui ont été les causes principales des pertes forestières en dehors des zones tropicales, l’exemple le plus notable étant, pour 2023, celui du Canada. Comme dans de nombreuses régions de la planète, la sécheresse généralisée et l’accroissement des températures dus au changement climatique ont été notables au Canada qui a connu les pires épisodes d’incendies de son histoire, épisodes qui se sont soldés par une perte de couvert forestier multipliée par cinq entre 2022 et 2023. 

(WRI/ile)

Pour en savoir plus, consulter le site Web du World Resource Institute – Global Forest Review 

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