La plupart des 410 greniers de village soutenus par le PAM sont créés et gérés par des femmes.
Photo: J. Howard, WFP

Les greniers de village – Une assurance contre l’insécurité alimentaire

Au Cameroun, le Programme alimentaire mondial (PAM) des Nations unies, en coopération avec le Gouvernement, l’Union européenne et des ONG locales, a mis en place un système de greniers de villages destinés à minimiser les conséquences que peuvent avoir les hausses de prix, les sécheresses et autres catastrophes sur la sécurité alimentaire et la nutrition.

Les greniers de village sont de petits entrepôts servant à stocker des produits agricoles pour disposer de denrées alimentaires tout au long de l’année. La plupart des 410 greniers soutenus par le PAM sont créés et gérés par des femmes. Ils constituent un outil de développement local qui permet de responsabiliser les communautés locales et de faire en sorte que leur participation garantisse l’accès des personnes les plus vulnérables à des produits alimentaires pendant la mauvaise saison. C’est ainsi que 3 711 tonnes de céréales ont été fournies à plus de 2,7 millions de personnes de 2008 à 2010.

Un grenier de village est une réserve de céréales se présentant sous la forme d’un fonds renouvelable constitué pendant la période de récolte et stocké pour être vendu aux membres de la communauté à des prix abordables lorsque les céréales viennent à manquer et sont chères sur le marché local. Les villageois évitent ainsi d’avoir à dépendre de commerçants peu scrupuleux qui augmentent les prix lorsque les denrées de base viennent à manquer.
Les stratégies familiales de conservation, de planification et d’utilisation des récoltes vivrières remontent à la nuit des temps dans presque toutes les régions africaines écologiquement fragiles. La formule des greniers communautaires a été essayée ailleurs en Afrique de l’Ouest et est bien adaptée aux régions du nord du Cameroun, dont une partie se trouve dans la zone aride du Sahel.

Les villageois peuvent accéder au grenier de trois façons. Ils peuvent retirer des produits sous forme d’un prêt alimentaire durant la saison creuse (généralement de juillet à septembre) qu’ils « remboursent » plus tard avec le produit de leur propre récolte. Ils peuvent acheter des produits au grenier pendant la saison creuse à des prix abordables. Ou ils peuvent déposer une partie de leur récolte dans le grenier pour pouvoir bénéficier d’un petit prêt en espèces. Une fois ce dernier remboursé (avec un intérêt sous la forme d’une petite somme d’argent ou d’une petite quantité de céréales), ils récupèrent les denrées initialement déposées. Les familles n’ayant pas de céréales à déposer peuvent fournir d’autres formes de garanties (chèvres, moutons ou poulets, par exemple).

Le comité de gestion fixe les heures d’ouverture du grenier, les prix de vente et les conditions de prêts. C’est également lui qui détermine, parmi les membres de la communauté, ceux qui peuvent acheter des produits ou bénéficier de prêts. Les clés du grenier sont remises à deux ou trois membres respectés de la communauté qui jouent également le rôle de magasiniers. Il faut que deux d’entre eux (et parfois les trois) soient présents pour déverrouiller le grenier. Le PAM fournit un stock initial de 10 tonnes de céréales et la plupart des greniers de village ont une capacité de 20 à 40 tonnes. En moyenne, les groupes responsables du grenier comprennent une trentaine de membres, les femmes représentant 89 pour cent des membres des comités de gestion.

Le type de cultures vivrières stockées dépend des préférences et des habitudes de la population. En général, dans le nord du Cameroun, c’est soit du millet/sorgho, soit du maïs. Les recettes tirées des ventes sont placées dans des institutions locales de microfinancement. Pendant la période de récolte, lorsque les prix des céréales sont bas, le comité de gestion retire de l’argent et effectue des achats pour reconstituer le stock. Ce processus cyclique permet aux ménages de disposer de stocks de céréales toute l’année et d’éviter de devoir acheter à des prix exorbitants. Des ONG locales assurent le renforcement des capacités techniques, organisationnelles et administratives des membres du comité de gestion et les forment au stockage des denrées alimentaires, à la comptabilité, etc.


Les avantages tirés de ce processus saisonnier – d’achat, de stockage, de conservation, de vente et d’épargne – contribuent d’une part à accroître la sécurité alimentaire des villages, et d’autre part à réaliser des micro-investissements communautaires, sociaux et économiques (moulins à céréales, pompes à eau ou fournitures scolaires, par exemple) et à créer une activité rémunératrice pour le groupe.

Pour en savoir davantage : http://fr.wfp.org/histoires/des-villages-au-cameroun-trouvent-des-solutions-à-la-faim-saisonnière

Pour regarder une courte vidéo du projet, consulter le site : www.wfp.org/countries/Cameroon/Media/Saving-Up-For-A-Grainy-Day

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