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Moins d’engrais, zéro herbicide, et même rendement ?
En novembre 2019, des chercheurs de l’université de Göttingen, Allemagne, ont annoncé qu’il était possible de produire de l’huile de palme de manière plus respectueuse de l’environnement, en utilisant moins d’engrais, en renonçant aux herbicides et en préservant les profits. Telles sont les premières conclusions des deux premières années d’une étude à grande échelle de gestion du palmier à huile. Les résultats de l’étude ont été publiés dans Frontiers in Forests and Global Change.
En 2016, dans la province de Jambi, Sumatra, le centre germano-indonésien de recherche collaborative « Ecological and Socioeconomic Functions of Tropical Lowland Rainforest Transformation Systems (EFForTS) » a entrepris une expérience dans une plantation de palmiers à huile, en collaboration avec la compagnie nationale indonésienne PTPN6.
L’apport d’engrais a été fixé à un niveau parmi deux : soit un niveau bas, compensant la perte de nutriments due à la récolte, soit un niveau élevé (environ deux fois plus), correspondant à la norme d’utilisation des engrais dans ce secteur. La lutte contre les mauvaises herbes s’est effectuée mécaniquement ou avec l’utilisation d’herbicides chimiques courants tels que le glyphosate. Les groupes de chercheurs ont examiné les palmiers à huile, le sol et la biodiversité en mesurant des variables telles que la biomasse microbienne, l’activité aviaire, la saturation basique du sol, la teneur en azote, et l’indice de surface foliaire du palmier à huile.
Deux ans après la mise en œuvre de ces traitements, les chercheurs n’avaient toujours pas détecté une réduction du rendement. De fait, les profits étaient supérieurs du fait de la réduction des dépenses en engrais. L’impact sur les fonctions liées au sol et sur les nutriments était soit négligeable, soit positif. Selon certaines mesures, grâce au désherbage mécanique, la biodiversité s’est améliorée en raison de l’accroissement de la couverture végétale qui a elle-même stimulé la biodiversité animale.
EFForTS prévoit de poursuivre le contrôle des parcelles expérimentales pendant encore quatre ans. En effet, les chercheurs font remarquer que le palmier à huile peut mettre des années avant de réagir. Il est donc primordial de poursuivre l’expérience et de voir si cette tendance positive va perdurer.
Une étude ultérieure fera la synthèse des résultats à long terme de l’expérience, tiendra compte des émissions de gaz à effet de serre et réalisera une modélisation économico-écologique permettant de faire des recommandations claires aux parties prenantes.
(University of Göttingen/ile)
Plus d’informations (en anglais) :
Publication initiale : Kevin Darras et al. Reducing fertilizer and avoiding herbicides in oil palm plantations – ecological and economic valuations (2019). Frontiers in Forests and Global Change. DoI: 10.3389/ffgc.2019.00065 : https://www.frontiersin.org/articles/10.3389/ffgc.2019.00065/full
Site Internet de l’université de Göttingen :
www.uni-goettingen.de/en/3240.html
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