- Lisez cet article en version anglaise
- Share this article
- Abonnez-vous à notre newsletter
La « faim invisible » malgré des excédents de fruits et légumes
En Afrique orientale, jusqu’à 50 pour cent des fruits et légumes cultivés sont inutilisés. L’une des raisons en est qu’ils s’abîment trop rapidement avant ou après la récolte. En même temps, la population souffre d’une carence en micronutriments, qu’on appelle également « faim invisible », une situation qui pourrait être atténuée par une plus grande consommation de fruits et légumes.
Le projet de recherche international FruVaSe (fruits et légumes en toutes saisons) dont l’université de Göttingen, en Allemagne, a la charge, a cherché à savoir si des variétés locales de fruits et légumes, ayant à ce jour fait l’objet de peu de recherche, peuvent être transformées en produits non périssables, de sorte qu’une plus grande proportion de la récolte soit disponible à la consommation. L’équipe du projet a présenté les résultats et les produits créés dans une édition spéciale, en juin, du magazine « Ernährung im Fokus » et dans d’autres revues.
Au Kenya, des fruits locaux, tels que la goyave, pourrissent en partie sous les arbres pendant la saison, alors que le jus de goyave est obtenu à partir de fruits importés. Un des objectifs du projet FruVaSe était d’obtenir des produits fruitiers non périssables, riches en nutriments, pouvant également contribuer à une alimentation équilibrée hors saison.
Au Kenya, dans le cadre du projet, un jus de goyave enrichi de feuilles de moringa a ainsi été produit, de même qu’une soupe instantanée à base de niébé. En Tanzanie, les chercheurs ont modélisé la contribution de divers fruits et légumes parmi ceux que consomment les femmes et les enfants du pays et ont démontré qu’avec les fruits et légumes non périssables nouvellement transformés, les carences en nutriments pouvaient être comblées et que le coût des aliments pouvait même, en partie, être réduit.
Utilisation de produits résiduels pour l’alimentation des animaux
De plus, l’équipe a déterminé la demande des consommateurs et l’utilisation de déchets de transformation comme aliments pour animaux et pour la production de biogaz et de biocharbon. Comme contribution à un concept de cycle de vie durable, les chercheurs ont pu démontrer qu’en Ouganda, les restes de la transformation du jacquier pouvaient servir à fabriquer du biocharbon qu’on peut ensuite utiliser comme engrais pour la culture de légumes. Les résultats du projet sont actuellement disponibles sous forme de manuels, de dépliants et d’affiches dans les communautés locales du Kenya, de la Tanzanie et de l’Ouganda.
Dr Gudrun Keding, coordinatrice du projet, département des sciences des plantes, université de Göttingen, déclare qu’en plus de la diffusion des technologies de transformation, notamment dans les zones rurales, un autre objectif important du projet de recherche est la formulation de recommandations pour les fruits et légumes nutritifs transformés pouvant être adoptées dans les directives alimentaires nationales.
Des chercheurs du Kenya, de la Tanzanie et de l’Ouganda, ainsi que de l’université des sciences appliquées d’Erfurt et de l’université de Göttingen ont coopéré à la réalisation du projet FruVaSe qui a été financé par le ministère fédéral allemand de l’Alimentation et de de l’Agriculture.
(University of Göttingen/wi)
Pour en savoir plus :
Ajoutez un commentaire
Soyez le premier à faire un commentaire