Agriculture & Elevage

L’année 2014 a été déclarée Année internationale de l’agriculture familiale. Ce qui fait toute l’importance des exploitations agricoles familiales, c’est que ce sont elles qui produisent la majeure partie des produits alimentaires consommés localement, dans les pays développés comme dans les pays en développement. Le monde entier compte environ 525 millions d’exploitations agricoles familiales qui assurent nettement plus de la moitié de la production agricole mondiale. Elles jouent donc un rôle primordial dans le maintien de la sécurité alimentaire à l’échelle mondiale. Sensibiliser le public à leur importance, mais aussi montrer aux gouvernements et à la société en général ce qu’ils doivent faire pour aider les exploitations agricoles familiales à assumer ce rôle important, c’est ce qui constitue la notion même de la proclamation, par les Nations unies, de l’Année internationale de l’agriculture familiale.

Au cours des dernières décennies, les notions de développement agricole et par conséquent de politiques agricoles ont changé selon les circonstances et les idées déterminant les politiques mondiales. Beaucoup se sont avérées fausses sinon désastreuses pour les régions rurales et ont eu des résultats à l’opposé de ce qu’ils étaient censés être. Les auteurs rendent compte des enseignements tirés et de ce qui semble aujourd’hui être la bonne approche.

L’agriculture biologique, qui ne tend pas à maximaliser les rendements, est-elle capable de nourrir une population mondiale croissante ou restera-t-elle toujours un créneau, certes excellent, mais petit?  Les petits agriculteurs des pays du Sud peuvent-ils obtenir des revenus stables en convertissant leur exploitation à l’agriculture biologique ? Ou est-ce même faire preuve de négligence grossière que de les inciter à s’intégrer aux marchés, il est vrai en forte expansion, des produits biologiques dans la mesure où ils ne seront peut-être jamais en mesure d’y pénétrer du fait de normes de qualité et de coûts d’entrée élevés ?  Bien que nos auteurs n’aient pas de réponses simples à apporter à ces questions, leurs articles sont très instructifs.

Au plus tard depuis la crise mondiale des prix alimentaires de 2007/2008, la communauté internationale a, sans relâche, réaffirmé le rôle déterminant que jouent le secteur agricole et les zones rurales dans les efforts déployés pour combattre la faim et la pauvreté. Il importe à présent de remédier aux nombreuses années de négligence du secteur dans la coopération internationale ainsi que dans nombre des politiques adoptées par les pays affectés eux-mêmes. Des fonds importants ont été promis et, dans le meilleur des cas, ont été mis en œuvre. Mais, ceux à qui ces fonds sont destinés, notamment les petits exploitants agricoles et les ruraux pauvres, profiteront-ils vraiment de tous ces investissements ?

Il est facile de trouver des arguments en faveur d’un accroissement de la mécanisation agricole. Il est tout aussi facile de trouver des exemples de concepts ambitieux de mécanisation ayant lamentablement échoué. Nos auteurs montrent pourquoi et comment certaines régions du monde se sont  développées différemment en termes de mécanisation et donnent des exemples de concepts vraiment tournés vers l’avenir, c’est-à-dire des concepts durables compte tenu du changement climatique et de la rareté des ressources naturelles, et surtout qui conviennent aux petits exploitants agricoles.