Transformer la gestion des terres pour rester dans les limites planétaires

Selon un nouveau rapport, il est urgent d'agir pour transformer l'utilisation des terres et l'agriculture afin de rester dans les limites de la planète, car six des neuf seuils critiques de la terre ont déjà été franchis.

Le rapport  « Retour au précipice : Transformer la gestion des terres pour rester dans les limites planétaires » (Stepping back from the precipice: Transforming land management to stay within planetary boundaries) trace une voie urgente pour corriger la manière dont le monde produit sa nourriture et utilise les terres, afin d’éviter de compromettre irrémédiablement la capacité de la Terre à soutenir le bien-être humain et environnemental. Il a été produit sous la direction du professeur Dr Johan Rockström de l’Institut de Potsdam pour la recherche sur l’impact climatique (PIK), en collaboration avec la Convention des Nations unies sur la lutte contre la désertification (CNULCD) et a été publié en décembre 2024.

Le rapport replace les problèmes liés à l’utilisation des terres et leurs solutions potentielles dans le cadre scientifique des limites planétaires, qui ont rapidement gagné en importance politique depuis leur introduction il y a 15 ans.

Ces limites définissent neuf seuils critiques essentiels à la stabilité de la Terre. L’utilisation ou la mauvaise gestion des terres par l’humanité affecte directement sept de ces limites, notamment le changement climatique, la perte d’espèces, la viabilité des écosystèmes, les systèmes d’eau douce et la circulation des éléments naturels tels que l’azote et le phosphore.

Fait alarmant : six de ces limites ont déjà été transgressées et deux autres approchent de leurs seuils critiques (l’acidification des océans et la concentration d’aérosols dans l’atmosphère). Seule la limite relative à l’ozone stratosphérique reste dans un espace « sûr », grâce au traité de 1989 visant à réduire les produits chimiques appauvrissant la couche d’ozone.

En contribuant à la déforestation, à l’érosion des sols et à la pollution, l’agriculture conventionnelle est la principale responsable de la dégradation des terres. Les pratiques d’irrigation non durables épuisent les ressources en eau douce, tandis que l’utilisation excessive d’engrais à base d’azote et de phosphore déstabilise les écosystèmes.

En même temps, le changement climatique, qui a déjà dépassé sa propre limite planétaire, accélère la dégradation des terres en déclenchant des événements météorologiques extrêmes, des sécheresses prolongées et des inondations plus intenses. La fonte des glaciers de montagne et la modification des cycles d’eau augmentent les vulnérabilités, particulièrement dans les régions arides.

Des actions transformatrices pour lutter contre la dégradation des sols sont nécessaires pour garantir le retour à un espace de fonctionnement sûr pour les limites planétaires terrestres. Tout comme les limites planétaires sont interconnectées, les actions visant à prévenir ou à ralentir leur transgression doivent l'être également, indique le rapport.

(CNULD/ile)

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