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Perspectives économiques en Afrique 2017
Les gouvernements africains doivent s’appuyer davantage sur les entrepreneurs du continent pour industrialiser leurs économies, d’après les Perspectives économiques en Afrique (PEA) 2017 publiées en mai 2017. Les Perspectives économiques en Afrique sont publiées tous les ans par la Banque africaine de développement (BAfD), le Centre de développement de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) et le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD).
La croissance économique en Afrique a marqué le pas en 2016, à 2,2 pour cent du fait du recul des cours des produits de base, de la faiblesse de la reprise mondiale et de conditions climatiques défavorables qui ont affecté la production agricole dans certaines régions. Elle devrait toutefois rebondir à 3,4 pour cent en 2017 et 4,3 pour cent en 2018, si le redressement des cours des matières premières, la reprise de l’économie mondiale et la mise en œuvre, dans la durée, de réformes macroéconomiques à l’échelon national se confirment.
L’évolution de la situation du continent présente des perspectives encourageantes. La croissance de l’Afrique repose de plus en plus sur des facteurs intérieurs, ainsi qu’en atteste le dynamisme de la consommation privée et de la consommation publique qui, à elles deux, ont contribué à hauteur de 60 pour cent à la croissance du PIB en 2016.
Cette croissance s’accompagne également d’avancées sur le plan du développement humain : 18 pays africains avaient atteint un niveau de développement humain moyen ou élevé en 2015. Enfin, l’investissement direct étranger, attiré par les marchés émergents du continent et son urbanisation rapide, s’est maintenu à 56,5 milliards USD en 2016 et devrait atteindre 57 milliards USD en 2017, selon les projections.
Les décideurs politiques africains doivent créer des emplois plus nombreux et de meilleure qualité
Les gouvernements des pays africains doivent intensifier leur soutien à la création d’emplois en prenant des mesures plus ambitieuses et mieux ciblées, disent les auteurs. Malgré une décennie de progrès, 54 pour cent de la population de 46 pays africains sont toujours piégés dans une situa-tion de pauvreté multidimensionnelle – au regard des indicateurs de la santé, de l’éducation et du niveau de vie. Avec une population active qui devrait augmenter de 910 millions entre 2010 et 2050, la création d’emplois plus nombreux et de meilleure qualité reste un défi majeur pour les responsables africains de l’action publique.
Pour faire du défi démographique une chance pour l’Afrique, celle-ci devra impérativement réussir sa nouvelle révolution industrielle. À l’heure actuelle, vingt-six pays d’Afrique se sont dotés d’une stratégie d’industrialisation. La plupart mettent toutefois l’accent sur les grandes entreprises manufacturières plutôt que sur les chefs d’entreprise des secteurs présentant un potentiel de croissance élevée et de création d’emplois, notamment les start-ups et les petites et moyennes entreprises.
Or, ce sont les entreprises de moins de 20 salariés et de moins de cinq années d’expérience qui créent la majorité des emplois dans le secteur formel en Afrique. En outre, l’avènement des technologies numériques et de nouveaux modèles d’activité estompe les frontières entre le secteur manufacturier et les secteurs des services. Les stratégies d’industrialisation doivent par conséquent soutenir les autres secteurs dans lesquels les économies africaines disposent d’avantages comparatifs, tels que l’agro-alimentaire, les services marchands et les énergies renouvelables. Les nouvelles stratégies doivent en outre éviter de dépendre des activités non respectueuses de l’environnement.
D’après les Perspectives, les entrepreneurs sont pour l’Afrique un atout essentiel mais largement inexploité. Dans les 18 pays africains pour lesquels des statistiques sont disponibles, les entrepreneurs qui ont créé leur entreprise afin d’exploiter des opportunités spécifiques représentent 11 pour cent de la population en âge de travailler, une proportion supérieure à celle des pays en développement d’Amérique latine (8 %) et d’Asie (5 %).
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