Photo de couverture du Livre blanc « Build back better in a post-COVID-19 world – Reducing future wildlife-borne spillover of disease to humans ».
Photo: © FAO

Maladies transmises par la faune sauvage : quelles actions mettre en œuvre?

Comment les maladies se propagent-elles de la faune sauvage à l’être humain ? Quelles actions mettre en œuvre pour limiter les risques et l’impact sur les sociétés ? Un livre blanc et un policy brief proposent des réponses permettant de prévenir, détecter les maladies et y réagir rapidement.

Environ 75 pour cent des maladies infectieuses émergentes aujourd’hui sont transmises à l’homme par des animaux, notamment la faune sauvage. Le SARSCov2 en est le parfait exemple, tout comme le virus Ebola ou le virus de Lassa.

Les recherches montrent que ces épidémies de maladies d’origine animale sont plus fréquentes, en raison principalement de la dégradation de l’environnement et de l’intensification de la production et du commerce d’animaux domestiques ou sauvages. Le développement des populations humaines, de l’urbanisation et des activités économiques contribue également à accroitre les interactions entre l’homme, la faune et les animaux domestiques.

Dans le cadre d’une étude approfondie financée par l’Union européenne, les décideurs politiques et les scientifiques ont examiné et analysé les informations issues de la recherche sur les causes des zoonoses et leur diffusion. 

Les résultats sont présentés dans un livre blanc et une note politique « policy brief » qui ont été produits par l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), le Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement (CIRAD), le Centre pour la recherche forestière internationale (CIFOR) et la Société pour la Conservation de la Vie sauvage (WCS), dans le cadre de leur programme Sustainable Wildlife Management (SWM). Ils ont été présentés lors du Global Landscape Forum, le 28 octobre 2020.

Les deux documents explicitent les raisons de la propagation des maladies de la faune sauvage vers l’être humain. Ils éclairent sur les actions à mettre en œuvre, notamment aux interfaces entre l’être humain, la faune et le bétail, à travers le triptyque : PRÉVENIR – DÉTECTER - RÉAGIR.

Ces trois principaux domaines d’actions nécessitent un soutien politique et des investissements.

PRÉVENIR
Les actions principales à entreprendre pour réduire les risques d’exposition de la faune sauvage aux agents pathogènes sont les suivantes :

  • Préserver l’intégrité des écosystèmes.
  • Réduire la demande urbaine en viande d’animaux sauvages.
  • Renforcer les contrôles du commerce des espèces sauvages.
  • Promouvoir la sécurité alimentaire et les normes d’hygiène.
  • Développer les systèmes alimentaires locaux durables et sûrs.

DÉTECTER
Afin de détecter et signaler les futurs foyers de zoonoses, il est recommandé de :

  • Renforcer l’évaluation et la cartographie des risques pour mieux cibler les stratégies de surveillance.
  • Développer des systèmes de surveillance efficaces et pérennes pour une détection précoce des émergences et une réponse rapide, basés sur la participation de tous les acteurs, y compris les communautés locales et le secteur privé.

RÉPONDRE
La réponse doit se faire au travers d’approches efficaces de type « Une seule Santé ». Elle intègre le fait que la santé humaine et la santé animale sont interdépendantes et liées à la santé des écosystèmes dans lesquels elles coexistent. 

Les actions principales à entreprendre sont les suivantes :

  • Mettre en place à l’échelon national des cadres de concertation et de planification intersectoriels impliquant l’ensemble des acteurs concernés : santé, élevage, faune, forêt, environnement, aménagement du territoire, etc.
  • Soutenir la collaboration, la coordination, la planification et les réponses communes de ces différents acteurs.
  • Renforcer les cadres juridiques en particulier ceux relatifs à la santé animale, à la gestion de la faune sauvage et à la sécurité alimentaire.
  • Promouvoir la formalisation des régimes fonciers afin d’améliorer la gestion communautaire des terres et des ressources naturelles, et des politiques d’aménagement du territoire inclusives.
  • Renforcer l’engagement politique face aux zoonoses.

Le livre blanc souligne en outre la nécessité de prendre en compte et d’impliquer les populations, y compris autochtones, qui dépendent des espèces sauvages pour leur alimentation, leurs revenus et leur identité culturelle. Il s’agit de mettre en place une approche globale fondée sur les risques.

(CIRAD/wi)

Reférence:
FAO, CIRAD, CIFOR and WCS. 2020. White paper: Build back better in a post-COVID-19 world – Reducing future wildlife-borne spillover of disease to humans: Sustainable Wildlife Management (SWM) Programme. Rome, FAO. https://doi.org/10.4060/cb1503en

Pour en savoir plus:
The Sustainable Wildlife Management (SWM) Programme

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