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L’assistance alimentaire dans le monde en 2017
Le rapport « L’assistance alimentaire dans le monde en 2017 : état des lieux et perspectives » analyse les mesures mises en œuvre par des acteurs intervenant à l’échelle nationale, régionale et internationale pour faire face aux crises alimentaires, s’y préparer et les prévenir ; au cours de la seule année 2017, ces crises ont fait basculer 108 millions de personnes à travers le monde dans une situation d’insécurité alimentaire grave. Les auteurs du rapport visent à faire mieux comprendre l’ampleur et la portée de ces mesures d’ « assistance alimentaire » et les différents éléments qui les composent, dans le temps et dans l’espace ; les défis et les possibilités actuels et en devenir auxquels sont confrontés ceux qui apportent une assistance alimentaire et ceux qui y prennent part; et les différentes possibilités d’élaborer des politiques et de financer des investissements propres à favoriser la pertinence et l’impact de l’assistance alimentaire dans le cadre du Programme de développement durable à l’horizon 2030.
Le rapport vise à répondre à trois questions :
1. Quels sont le niveau, l’évolution et les caractéristiques de l’assistance alimentaire à l’échelle mondiale, régionale et nationale ?
2. Quels sont les principaux défis à relever en matière de conception et de mise en œuvre de l’assistance alimentaire dans différents contextes de fonctionnement des systèmes alimentaires ?
3. Comment ces défis sont-ils relevés ? Autrement dit, quels types d’innovations en matière d’assistance alimentaire a-t-on entrepris de mettre au point pour s’y attaquer ?
Les coûts ont explosé
Le rapport souligne également les coûts énormes qui sont liés à un accès humanitaire insuffisant, à l’instabilité et à des systèmes alimentaires peu performants dans une période où les besoins humanitaires augmentent en flèche face à des urgences complexes et multiples partout dans le monde. À titre d’exemple, le Programme alimentaire mondial (PAM), qui est l’agence d’assistance alimentaire la plus grande au monde, a vu ses coûts augmenter de plus de 140 pour cent sur une période de sept ans, passant de 2,2 milliards USD en 2009 à 5,3 milliards USD en 2015. Deux régions, l’Afrique de l’Est et l’Afrique centrale, d’une part, et le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord, d’autre part, sont confrontées à des crises alimentaires à la fois complexes et considérables et absorbent 70 pour cent des dépenses du PAM.
Selon le rapport, l’amélioration de l’accès humanitaire permettrait de réduire les coûts du PAM de près d’un milliard d’USD chaque année. Si les quelque 80 pays dans lesquels intervient le PAM étaient mieux préparés à affronter les crises climatiques, politiques et économiques, 2,2 milliards USD supplémentaires pourraient être économisés chaque année. Et, si les systèmes alimentaires, c’est-à-dire les réseaux qui doivent produire des denrées alimentaires, les transformer et faire en sorte qu’elles parviennent aux personnes qui ont faim, pouvaient être améliorés dans ces pays, il serait possible d’économiser 440 millions USD supplémentaires par an. Si des solutions ou des améliorations pouvaient être trouvées pour répondre à ces défis, les économies de coûts pour le PAM pourraient s’élever à 3,5 milliards USD.
Un plaidoyer pour mettre fin aux guerres et aux conflits
« Plus que toute autre chose, le monde doit se réveiller et mettre fin à ces guerres et à ces conflits pour que nous puissions véritablement progresser vers l’éradication de la famine », explique David Beasley, directeur exécutif du PAM. « Environ 800 millions de personnes, soit une personne sur neuf dans le monde, vont se coucher le ventre vide. Mais les conflits provoqués par l’homme et les autres troubles font qu’il est difficile d’aider ceux qui en ont le plus besoin. La réduction de ces obstacles aplanirait la voie vers des solutions à long terme ».
Le secteur de l’assistance alimentaire internationale a considérablement évolué entre 2009 et 2016. Au niveau du PAM, la part des transferts alimentaires en nature a reculé, passant de 54 pour cent à moins de 40 pour cent. Inversement, la part des transferts de type monétaire s’est envolée, puisqu’elle est passée de moins de 1 pour cent en 2009 à 20 pour cent en 2016.
Un autre aspect mis en lumière par le rapport est que les investissements collectifs dans l’assistance alimentaire des gouvernements nationaux sont d’une ampleur bien supérieure à ceux des acteurs internationaux. L’Inde, où un système subventionné de distribution de vivres soutient quelques 800 millions de personnes, en est un exemple parlant. La part des dépenses du PAM consacrées à l'assistance technique a également augmenté, passant de moins de 1 pour cent à 8 pour cent, ce qui reflète bien le besoin de soutenir ces efforts.
(WFP/sri)
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