La Situation mondiale de l’alimentation et de l’agriculture 2024

L’édition de cette année de « La Situation mondiale de l’alimentation et de l’agriculture 2024 » s'appuie sur les conclusions du rapport 2023, et propose une analyse approfondie en s’appuyant sur la comptabilisation du coût complet des systèmes agroalimentaires et en identifiant les interventions politiques nécessaires à leur transformation.

Les coûts cachés générés chaque année au sein des systèmes agroalimentaires à l’échelle mondiale s’élèvent à quelque 12 000 milliards d’USD, selon le rapport « La Situation mondiale de l’alimentation et de l’agriculture 2024 » intitulé « Pour une transformation des systèmes agroalimentaires axée sur la valeur » publié par l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) en novembre 2024. Sur ce montant, environ 70 pour cent (8 100 milliards d’USD) résultent d’une mauvaise alimentation et sont liés à des maladies non transmissibles, comme les maladies cardiaques, les accidents vasculaires cérébraux et le diabète, qui constituent une menace alarmante et engendrent des coûts largement supérieurs à ceux causés par la dégradation de l’environnement et les inégalités sociales.

C'est la première fois que la publication se concentre sur le même thème pendant deux années consécutives, ce qui témoigne de l’urgence qu’il y a à transformer les systèmes agroalimentaires afin d’assurer un avenir durable. Dans le prolongement de l’édition 2023, le rapport propose une analyse encore plus poussée en s’appuyant sur la comptabilisation du coût complet pour mettre en lumière l’ensemble des coûts et avantages qui découlent de la production, de la distribution et de la consommation alimentaires, y compris ceux qui ne sont pas reflétés dans les prix du marché, autrement dit les «coûts et avantages cachés». Le rapport présente une estimation actualisée de ces coûts, analyse leur répartition entre différents types de systèmes agroalimentaires et trace la voie à suivre pour transformer nos systèmes agroalimentaires en profondeur.

Après avoir examiné les incidences sanitaires des systèmes agroalimentaires, les auteurs du rapport ont dégagé 13 facteurs de risque liés à l’alimentation — dont la consommation insuffisante de céréales entières, de fruits et de légumes, la consommation excessive de sodium et la forte consommation de viande rouge et de viande transformée –, tout en observant d’importantes disparités dans les différents systèmes agroalimentaires.

Outre les risques liés à l’alimentation, les pratiques agricoles non durables contribuent pour beaucoup au fardeau des coûts cachés du fait de leurs incidences environnementales. Les coûts associés aux émissions de gaz à effet de serre, au ruissellement de l’azote, aux changements d’affectation des terres et à la pollution de l’eau sont particulièrement importants dans les pays dotés de systèmes agroalimentaires en voie de diversification (marqués par une croissance économique rapide sur fond d’évolution des modes de consommation et de production) puisque ces coûts s’élèveraient, selon les estimations, à 720 milliards d’USD. Les systèmes agroalimentaires en voie de structuration et industriels sont eux aussi confrontés à des coûts environnementaux non négligeables. C’est toutefois dans les pays en situation de crise prolongée que ces coûts pèsent le plus lourd puisqu’ils représentent 20 pour cent de leur produit intérieur brut (PIB).

De manière générale, le rapport préconise une transformation des systèmes agroalimentaires qui soit axée sur la valeur, pour faire en sorte que ces systèmes deviennent plus durables, plus résilients, plus inclusifs et plus efficaces. Cela suppose de sortir du cadre des indicateurs économiques traditionnels tels que le PIB, en s’appuyant sur la comptabilisation du coût complet pour prendre la mesure des coûts cachés. Grâce à cette approche, les décideurs seront à même de faire des choix plus éclairés qui leur permettront d’accroître la valeur des systèmes agroalimentaires pour la société, et de mettre ainsi en évidence leur rôle essentiel pour la sécurité alimentaire, la nutrition, la conservation de la biodiversité et l’identité culturelle. Pour concrétiser cette transformation, il faudra également combler les fossés sectoriels, harmoniser les politiques dans les domaines de la santé, de l’agriculture et de l’environnement et veiller à ce que les avantages et les coûts du changement soient équitablement répartis entre toutes les parties prenantes.

(FAO/ile)

Pour en savoir plus et télécharger le rapport, consulter le site Internet de la FAO

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