Erlinda Pillajo est une agricultrice équatorienne qui a formé plusieurs de ses pairs à l’agriculture organique.
Photo: ©IFOAM

Alimentation et agroécologie de montagne – une approche de solution

Dans de nombreux pays du Sud global, la malnutrition est une question transversale qui entraîne des conséquences économiques, sociétales et environnementales. Dans le cadre d’un projet de la Direction du développement et de la coopération (DDC) mis en œuvre par IFOAM – Organics International, des centaines d’agriculteurs de montagne ont été formés à une agriculture plus diversifiée et respectueuse de l’environnement, qui améliore les conditions de vie et réduit la malnutrition.

Janet Duran Barrios vit à Ollabamba, une communauté montagnarde proche des Andes péruviennes, à plus de 700 km de Lima, la capitale du pays. Elle n’est pas peu fière de sa récolte et déclare qu’elle peut désormais produire plus de 50 variétés de maïs en utilisant des méthodes et des engrais naturels ne présentant aucun risque pour l’environnement. Ces dernières années, grâce à des activités financées par la DDC, cette agricultrice a bénéficié du soutien et des conseils de ses pairs sur les moyens les plus efficaces de diversifier ses cultures, et sur les pratiques plus durables visant à faire en sorte que ses produits soient plus sains et mieux adaptés au marché. 

Le projet de nutrition dans les agroécosystèmes de montagne (Nutrition in Mountain Agroecosystems – NMA), c’est quoi au juste ? 


Les régions isolées, telles que celle dans laquelle vit Janet Duran Barrios, sont très sensibles aux conditions climatiques, aux catastrophes naturelles et à l’érosion du sol. Leurs habitants vivent essentiellement de la terre et leurs conditions de vie (pauvreté et insécurité alimentaire chronique, par exemple) sont difficiles. Pour faire face à cette situation, et à l’initiative de la Direction du développement et de la coopération de la Confédération helvétique (DDC), IFOAM a élaboré un projet visant à réduire les disparités économiques et alimentaires entre les plaines et les hauts-plateaux dans huit régions montagnardes spécifiques du Népal, du Pakistan, du Kirghizistan, de l’Éthiopie, de l’Inde, du Tadjikistan, de l’Équateur et du Pérou. 

Lancé en 2014 et achevé fin 2021, le projet NMA se proposait de lutter contre la malnutrition des populations pauvres en offrant aux agriculteurs et agricultrices des formations sur des méthodes de production répondant aux problèmes de nutrition tout en respectant la nature dans les difficiles conditions environnementales locales. 

Cette approche mettait les aliments riches en éléments nutritifs, les régimes alimentaires diversifiés et l’enrichissement des aliments au cœur de la lutte contre la malnutrition et les carences en micronutriments. Le programme encourageait les discussions et le partage des connaissances tout en offrant aux petits exploitants agricoles la possibilité de vendre leurs produits sur des marchés élargis. Il renforçait la résilience des populations concernées et facilitait l’échange des compétences entre pairs. 

Les producteurs ruraux sont mieux connus 


Au Pérou, pays natal de Janet, comme dans les autres pays où il a été mis en œuvre, le projet NMA a fait l’objet de commentaires positifs. Grâce au soutien de IFOAM, ces petits agriculteurs souvent oubliés sont désormais mieux connus, localement, mais aussi au plan régional et national. À Lima, grâce aux efforts de certains d’entre eux, le moratoire national sur les organismes génétiquement modifiés (OGM) a été étendu à 2035, ce qui encourage les agriculteurs locaux à accorder plus d’importance aux méthodes agricoles naturelles. 

Le projet NMA a amélioré le capital social des populations marginalisées 


Comme le souligne Marleen Heeb, chargée de programme à la DDC, ce projet a eu un impact social sur les populations locales. « Il est évident qu’un certain nombre de groupes d’agriculteurs autrefois isolés sont aujourd’hui unis. Depuis le lancement du projet NMA, on a constaté une amélioration indiscutable de la perception sociale de ces agriculteurs, de leurs compétences et de leur influence générale, » déclare-t-elle. En aidant ces agriculteurs, qui travaillent la terre dans un isolement relatif, à se réunir pour discuter de pratiques agricoles plus saines et plus durables, on a contribué à briser le cloisonnement qui, récemment encore, les isolait. De nombreux agriculteurs imitent désormais leurs pairs et suivent la voie de l’agroécologie. « Il est risqué de changer de pratiques agricoles, mais ils l’ont fait, » conclut Marleen Heeb. 

(SDC/wi)

Pour en savoir plus :
Lire l’article dans son intégralité 
IFOAM Organics (en anglais)

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