Le Centre de recherche pour le développement (ZEF) a fêté ses 27 ans d’existence en octobre – l’occasion d’organiser un symposium.
Photo : ©Volker Lannert, University of Bonn

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Vingt-cinq ans de ZEF – le passé et l’avenir

Situé à Bonn/Allemagne, le Centre de recherche pour le développement (ZEF) a fêté ses 27 ans d’existence en octobre – l’occasion d’organiser un symposium de trois jours auquel ont assisté près de 100 doctorants venus de 40 pays, ainsi que de nombreux représentants des milieux politiques et de la recherche ayant accompagné le ZEF depuis sa création.

Le ZEF, université de Bonn, dont une des activités est consacrée à des programmes de doctorat pour les étudiants du monde entier, a été créé au cours des années 1990, à une époque où le gouvernement fédéral quittait Bonn pour Berlin, l’ancienne capitale de l’Allemagne, dans le cadre de ce qu’on a appelé la loi Bonn-Berlin, Bonn elle-même étant appelée à devenir un centre pour les questions d’intérêt mondial.

Dans un entretien accordé à l’occasion des 27 ans du Centre, son fondateur, le professeur Joachim von Braun, a décrit sa mise en place comme suit : 

« Le programme initial de recherche du ZEF était axé sur le développement, le changement et le renforcement des capacités. Cette recherche a été mise en œuvre dans le cadre d’un programme d’études doctorales faisant partie intégrante du programme de recherche du ZEF. L’objectif était de mettre le ZEF sur la carte internationale des principaux instituts de recherche pour le développement et des principaux groupes de réflexion en la matière. 

L’utilisation et la création de fondements théoriques sains, une base empirique pertinente, et la mise en œuvre de méthodologies de pointe, toujours dans le cadre d’approches inter- et transdisciplinaires, ont été parmi les stratégies du ZEF. Thématiquement, le ZEF s’est intéressé aux questions clés de la pauvreté et de l’inégalité, des problèmes environnementaux et écologiques, du genre, du changement comportemental, de la gouvernance et des conflits. » 

Le ZEF – recherche axée sur la durabilité et l’interdisciplinarité  

En plus des programmes de doctorat, les scientifiques et les universitaires du ZEF sont avant tout actifs dans la recherche interdisciplinaire. Les principaux domaines sont l’agriculture et la nutrition, la pauvreté et l’inégalité, les conflits d’utilisation des terres, la nature, le climat et la santé, le renforcement des capacités et la coopération Sud-Sud. Actuellement, environ 40 chercheurs expérimentés et 120 chercheurs débutants travaillent au ZEF, la plupart dans le contexte d’un programme de doctorat. Au cours des 25 dernières années, le ZEF a mis en œuvre environ 100 programmes de recherche dans plus de 80 pays, les travaux étant financés par une quarantaine d’organisations donatrices. 

Le programme de doctorat du ZEF peut être considéré comme unique en Allemagne. Comme l’explique von Braun, il existe de nombreux autres programmes de doctorat en langue anglaise portant sur des questions internationales, mais ce qu’il y a de différent avec le programme du ZEF, c’est qu’il « associe les perspectives ascendantes de chaque nouveau doctorant à l’orientation stratégique globale de l’institut. La recherche transdisciplinaire et les méthodes modernes sont au service de la transformation durable des systèmes économiques, sociaux et écologiques et peuvent préparer le terrain à des économies circulaires et des économies plus vertes. »

Conférence internationale – la recherche pour le développement et le 21e siècle

 L’examen rétrospectif de la recherche internationale effectuée pendant 25 ans et les perspectives d’avenir pour le 21e siècle ont été les pierres angulaires de la conférence à Bonn. Dans sa brève présentation, le professeur Matin Qaim, directeur du ZEF, a souligné à quel point le centre met l’accent sur les aspects d’interdisciplinarité et de durabilité auxquels ses travaux sont consacrés. Il a expliqué que les objectifs de la recherche s’appuient sur trois piliers – changement économique et technologique ; nutrition et santé planétaire ; écologie et gestion des ressources naturelles. 

À ce sujet, il attire l’attention sur trois projets majeurs dans lesquels la recherche du ZEF a joué un rôle primordial : 

  • Environment and Coffee Forest Forum (ECFF), en Éthiopie
  • West African Science Service Center on Climate change and Adapted Land Use (WASCAL)
  • Le programme de coopération avec l’institut de recherche brésilien EMBRAPA

Matin Qaim a déclaré que pendant les 27 années d’activité du ZEF, 479 étudiants originaires d’environ 80 pays ont obtenu leur doctorat et que soixante-treize pour cent des fonds ont été fournis par des donateurs externes.  

Les participants à un débat-conférence ont cherché à savoir de quoi demain serait fait. Ils sont tombés d’accord sur la nécessité d’internationaliser la recherche, c’est-à-dire d’intensifier les échanges entre les instituts de recherche des deux hémisphères tout en accentuant l’interdisciplinarité – en insistant sur la durabilité et l’environnement. 

Shenggen Fan, professeur à l’académie d’économie et de politique alimentaires mondiales à l’université agronomique de Chine, à Pékin, a insisté sur le potentiel considérable de développement des pays africains qui ont vu s’ouvrir, grâce à une meilleure éducation et à la formation à la recherche, de nouvelles perspectives de coopération Nord-Sud dans les domaines des infrastructures, de la santé, de la sécurité alimentaire, etc. 

La professeure Anna-Katharina Hornidge, directrice de l’Institut allemand du développement et de la durabilité (IDOS), s’est plainte de ce que les politiques gouvernementales à court terme et axées sur la recherche nationale, comme cela a été le cas en Allemagne, se sont opposées à de telles opportunités. « Nous avons besoin de plus de projets interdisciplinaires internationaux tels que le projet WASCAL en Afrique de l’Ouest, » a-t-elle déclaré à Bonn.  

Le professeur Ernest Aryeetey, Ghana, secrétaire général de l’Alliance des universités africaines de recherche (ARUA), a insisté sur la nécessité d’améliorer la formation et l’éducation continue axées sur la durabilité. Selon lui, le système éducatif africain doit être fondamentalement revu et les manuels scolaires doivent être adaptés aux conditions actuelles et au besoin de connaissances contemporaines. Les programmes de formation doivent être plus orientés sur les emplois proposés, comme cela a notamment été le cas en Inde où ils sont également adaptés aux exigences de l’emploi dans le « secteur vert ».

Tous les participants à la conférence ont attribué une importance primordiale à l’amélioration de l’éducation et de la formation de la jeune génération, à tous les niveaux, aussi bien politiquement qu’en termes des sujets concernés. Ils ont insisté sur le fait que c’est là que le programme de doctorat du ZEF pouvait se montrer très utile.

Angelika Wilcke, rédactrice, Rural21, Francfort-sur-le-Main, Allemagne

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