La légionnaire d’automne affecte principalement les cultures de maïs, mais s’attaque également au riz et au sorgho ainsi qu’au coton et à certains légumes.
Photo: ©natthawut ngoensanthia/Shutterstock BU:

Une grande partie du maïs africain menacée par la légionnaire

Le maïs africain est pratiquement entièrement cultivé sous des climats propices aux infestations saisonnières de légionnaires d’automne.

Selon une nouvelle étude, la quasi-totalité du maïs africain est menacée par la dévastatrice légionnaire d’automne (Spodoptera frugiperda), a indiqué le CABI sur son site Internet en février 2023. Il s’agit d’un environnement particulièrement risqué pour les producteurs de maïs africains.

La légionnaire d’automne est capable de se reproduire et de se multiplier toute l’année dans près de 92 % des régions africaines de culture du maïs. Il est préoccupant de constater que 95 % du maïs est cultivé sous des climats propices aux infestations de légionnaires d’automne et d’au moins trois autres ravageurs tels que le foreur de tige du maïs, la chrysomèle des racines du maïs et la goutte de sang (Striga asiatica).

Plus de la moitié (52,5 %) des régions de production de maïs africaines menacées par la légionnaire d’automne sont susceptibles d’être affectées par neuf autres nuisibles et plus d’un tiers (38,1 %) d’entre elles par 10 autres ravageurs.
Les premières invasions de légionnaires d’automne en Afrique ont été observées dans des champs de maïs du sud-ouest du Nigéria en janvier 2016, puis le ravageur a été repéré au Bénin, au Togo et à São Tomé-et-Príncipe. Depuis, le papillon s’est répandu dans plus de 40 pays africains, dont l’Éthiopie, le Kenya et la Tanzanie.

En 2021, des scientifiques du CABI ont réalisé la première étude détaillée sur l’impact économique d’une série d’espèces exotiques envahissantes (EEE) sur le secteur africain de l’agriculture, impact qui a été évalué à 65,58 milliards d’USD par an. D’après eux, la légionnaire d’automne, à elle seule, a engendré les pertes de rendement annuelles les plus importantes jamais constatées, à hauteur de 9,4 milliards d’USD.

 « Les climats adaptés à la production du maïs sont également propices aux infestations de légendaires d’automne, et pas seulement en Afrique. De fait, la légendaire d’automne peut se reproduire toute l’année dans la moitié environ des zones de production de maïs du monde, notamment dans les régions tropicales humides et chaudes, explique le Dr Roger Day, conseiller mondial en santé des plantes au CABI. Pour lutter contre la légionnaire d’automne ou contre tout autre parasite, il est préférable d’utiliser une stratégie multipérils, par exemple dans le cadre d’une pratique de lutte intégrée contre les ravageurs, plutôt qu’une approche distincte pour chaque nuisible. »

L’étude conclut en suggérant que les solutions génétiques et les moyens de lutte biologiques respectueux de l’environnement sont probablement meilleurs pour les cultures. En effet, ils nécessitent moins de longs trajets jusqu’aux marchés pour acheter les fongicides/insecticides nécessaires au moment des infestations saisonnières. Les auteurs de l’étude admettent toutefois que, même si les pratiques de gestion intégrée des ravageurs constituent une stratégie supplémentaire et souvent complémentaire pour lutter contre les ravageurs des cultures, particulièrement dans les régions tropicales où les ennemis naturels peuvent survivre toute l’année, elles ne sont pas encore très répandues dans les pays en développement.

(CABI/ile)

De plus amples informations sont disponibles sur le site Internet du CABI (en anglais)

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