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Une argile à base d’ARN offre une alternative écologique aux pesticides pour les plantes
Des chercheurs australiens de l’université du Queensland ont utilisé avec succès un produit d’inactivation génétique à pulvériser appelé BioClay, une combinaison de biomolécules et d’argile, pour protéger des plants de tabac d’un virus pendant 20 jours, avec une seule application. Leur étude a été publiée dans la revue Nature Plants.
« Lorsqu’on pulvérise BioClay sur une plante, l’ARNdb (acide ribonucléique double brin) spécifique au virus est lentement libéré par les nanofeuilles d’argile dans la plante, activant ainsi une voie dans la plante qui est un mécanisme de défense naturel. L’ARNdb est morcelé en petites particules d’ARN par les enzymes de cette voie. Ces petites particules attaquent le virus lorsqu’il infecte la plante, sans altérer son génome, » explique Mme Neena Mitter, chercheuse principale, dans une interview accordée à SciDev, en janvier, à Sydney/Australie.
« Même avec les pesticides actuels, nous perdons jusqu’à 40 pour cent de nos rendements agricoles en raison de parasites et d’agents pathogènes. Nous espérons que la présence de BioClay dans le mélange, comme mesure de protection agricole durable et respectueuse de l’environnement, réduira les pertes agricoles, » ajoute Mme Mitter.
Les pesticides chimiques tuent les insectes ciblés, mais ils peuvent également détruire divers autres insectes utiles, explique la chercheuse, qui ajoute que BioClay a une action spécifique et ne détruit que l’agent pathogène visé. Actuellement les agriculteurs utilisent des insecticides pour tuer le vecteur qui vient avec les virus mais elle pense qu’avec BioClay il est possible de viser le virus lui-même.
Les essais de BioClay en plein champ pourraient commencer en Australie d’ici la fin de l’année. Le premier essai est prévu sur un virus qui infecte les cultures maraîchères — poivron, tomate, piment.
Les agriculteurs peuvent utiliser leur équipement actuel pour pulvériser BioClay et les chercheurs espèrent que ce sera un produit commercialement viable pour les agriculteurs partout dans le monde. La composante argile est peu coûteuse à produire, ce qui n’est pas le cas de l’ARN, explique Mme Mitter à SciDev.
(SciDev/wi)
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