Dr Anitha Seetha, Scientist, ICRISAT, Malawi, en train d’expliquer la nouvelle technologie.
Photo: © ICRISAT

Premier dispositif à bas prix mis au point pour la détection rapide des aflatoxines

Une nouvelle technologie pour la détection des aflatoxines sur site peut sauver des vies et ouvrir des opportunités d’exportation pour les pays africains et asiatiques : le dispositif en kit pour tests rapides. Associé à un kit d’extraction mobile, ce sera le premier moyen portable et à faible coût permettant aux agriculteurs et à d’autres de détecter les aflatoxines instantanément.

L’Institut international de recherche sur les cultures dans les régions tropicales semi-arides (ICRISAT) a mis au point le kit pour la détection d’aflatoxines. Il s’agit d’un kit simple, ne faisant pas appel à un laboratoire, que des personnes sans qualifications techniques comme les agriculteurs, les négociants en produits agricoles et les industries agroalimentaires peuvent utiliser directement. A l’heure actuelle, le test peut être utilisé pour la détection d’aflatoxines dans l’arachide.

Le projet est financé par la Fondation McKnight. Les partenaires de l’ICRISAT sont l’Association des petits exploitants agricoles du Malawi [National Smallholder Farmers Association of Malawi – NASFAM], L’Union des agriculteurs du Malawi [Farmers Union Malawi (FUM)], l’Hôpital central de Kamuzu et l’Hôpital Nkhoma au Malawi,

Le kit-test a été lancé fin juillet au centre de recherche de l’ICRISAT au Malawi. Il ne nécessite guère de connaissances ou de formation techniques et les tests peuvent être effectués sur site. Par exemple, le kit peut être utilisé par les négociants pour vérifier une éventuelle contamination avant de conclure une vente. La détection rapide aide les autorités sanitaires publiques à identifier les échantillons suspects dans les cas d’empoisonnement aux aflatoxines.

Ce dispositif compact et portable est basé sur la technologie des immunoessais à flux latéral (communément appelés bandelettes-tests similaires à celles utilisées pour la détection du glucose dans le sang humain). Si de l’aflatoxine est présente dans l’échantillon, une seule ligne rose apparaît sur la bandelette alors qu’en cas d’absence d’aflatoxine ce sont deux lignes roses qui apparaissent.
« Le dispositif va contribuer à la gestion et à la réduction de l’entrée d’aflatoxines dans la chaîne de valeur agroalimentaire, à l’amélioration du diagnostic dans le cadre des échanges locaux et internationaux ; il permet aussi de venir en aide aux industries agro-alimentaires et de leur permettre de maintenir des taux d’exposition bas dans nos marchés locaux ainsi que dans nos marchés d’exportation » déclaration du Dr Anitha Seetha, scientifique à l’ICRISAT au Malawi.

Selon les estimations de l’Organisation des Nations Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture (FAO), 25 pourcent de l’ensemble des cultures dans le monde sont touchés par les aflatoxines. L’arachide, le maïs, le sorgho, le millet perlé, les chilis, les pistaches, le manioc et d’autres denrées alimentaires sont contaminés par les aflatoxines chaque année. Outre le fait qu’elles sont nuisibles pour la santé humaine et animale, elles peuvent aussi nuire à la commercialisation des denrées alimentaires. De nombreux pays refusent l’importation de produits dont les taux d’aflatoxine dépassent un niveau donné, ce qui se traduit par des pertes de millions de dollars pour les agriculteurs.
« L’ICRISAT travaille avec les petits exploitants agricoles d’Afrique pour lutter contre le problème des aflatoxines. Ce kit permettra le déploiement rapide et peu coûteux par les autorités publiques et le secteur privé de moyens pour la protection de la santé publique et l’amélioration des perspectives d’exportation pour les pays africains », déclaration du Dr David Bergvinson, Directeur Général de l’ICRISAT.

Les denrées alimentaires contaminées par les aflatoxines constituent un grave danger pour la santé et sont carcinogènes. Les symptômes de l’empoisonnement aux aflatoxines sont le cancer du foie, la rétention d’eau, l’incidence accrue de l’hépatite B et le retard de croissance chez les enfants. Chez les volailles et le bétail, l’aflatoxine peut amener l’animal à refuser de se nourrir, à une perte de poids, à une production moindre d’œufs et à la contamination du lait. Les plus touchés sont les pays tropicaux, c’est-à-dire une grande partie de l’Afrique, l’Inde et d’autres pays de l’Asie du sud.

(ICRISAT/wi)

Pour de plus amples informations sur  les recherches de l’ICRISAT sur l’aflatoxine

 

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