Réfugiés maliens dans le camp de Goudoubo, au Burkina Faso.
Photo: ©HCR/Sylvain Cherkaoui

Un pour cent de l’humanité déracinée

Au moins 100 millions de personnes ont été forcées de fuir leur foyer durant les 10 dernières années pour trouver refuge dans leur pays ou à l'étranger. Autrement dit, il y a davantage de personnes déracinées que l'entière population de l'Égypte, le quatorzième pays le plus peuplé au monde.

Les déplacements forcés concernent aujourd'hui plus de 1 pour cent de l'humanité - soit une personne sur 97 - celles qui fuient étant de moins en moins nombreuses à pouvoir rentrer dans leur pays d’origine, a fait savoir le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) en juin 2020. Pus des deux tiers de toutes les personnes déplacées en dehors de leur pays proviennent de cinq pays : la Syrie, le Venezuela, l’Afghanistan, le Soudan du Sud et le Myanmar.

Le rapport statistique annuel du HCR « Tendances mondiales » montre que 79,5 millions de personnes étaient déracinées à la fin 2019, un chiffre sans précédent. Le HCR n'a jamais constaté de chiffre plus important que celui-ci. Plus de huit réfugiés sur 10 (85 %) vivent dans des pays en développement, généralement voisins du pays qu'ils ont fui.

Amenuisement des perspectives pour les réfugiés


Le rapport signale en outre que les perspectives d'une issue rapide aux souffrances des réfugiés s'amenuisent toujours davantage. Dans les années 1990, 1,5 million de réfugiés en moyenne pouvaient rentrer dans leur pays d'origine chaque année. Au cours de la dernière décennie, ce chiffre est passé à environ 385 000, attestant d’une croissance des déplacements très supérieure aux solutions.

45,7 des 79,5 millions de personnes déracinées à la fin 2019 avaient fui vers d'autres régions de leur pays. Les autres sont partis à l’étranger, dont 4,2 millions étaient en attente de réponse à leur demande d'asile, tandis que 29,6 millions étaient des réfugiés ou comptaient parmi d’autres populations déracinées hors de leur pays.

30 à 34 millions d’enfants sont déplacés


L'augmentation annuelle du nombre de personnes déracinées qui représentait 70,8 millions à la fin 2018, tient principalement à deux facteurs. Le premier réside dans de nouvelles vagues préoccupantes de déplacements en 2019, notamment en République démocratique du Congo, dans le Sahel, au Yémen et en Syrie – qui vit actuellement sa dixième année de conflit et représente à elle seule 13,2 millions de réfugiés, demandeurs d'asile et de déplacés internes, soit un sixième du total mondial.

Le deuxième facteur concerne la situation des Vénézuéliens hors de leur pays, dont beaucoup ne sont pas légalement enregistrés en tant que réfugiés ou demandeurs d'asile alors même qu'ils devraient faire l'objet de dispositions visant à assurer leur protection.

Ces chiffres masquent tous une multitude de crises individuelles et personnelles. Ainsi, le nombre d’enfants (estimé à un chiffre situé entre 30 et 34 millions, dont des dizaines de milliers d’enfants non accompagnés) qui comptent parmi les personnes déracinées correspond au total cumulé des populations de l'Australie, du Danemark et de la Mongolie. Parallèlement, la proportion de personnes déracinées âgées de 60 ans ou plus (4%) est très inférieure à celle de la population mondiale (12%), témoignant d'inimaginables déchirements, de désespoir, de sacrifices et d'arrachements à leurs proches.

(HCR/ile)

Plus d’informations sont disponibles sur le site Internet du HCR
 

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