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L’irrigation pourrait créer les conditions favorables à la prolifération de parasites végétaux
Selon les résultats d’une étude réalisée au Kenya, dans l’ensemble de l’Afrique subsaharienne l’irrigation crée des conditions favorables au développement de parasites végétaux d’origine étrangère tels que la mineuse de la tomate. Ces résultats ont été publiés par SciDev.Net en août 2015. Intitulée « Identification and risk assessment for worldwide invasion and spread of Tuta absoluta with a focus on Sub-Saharan Africa: implications for phytosanitary measures and management » (identification et évaluation des risques d’invasion et de prolifération mondiales de la Tuta absoluta, plus particulièrement en Afrique subsaharienne : implications pour les mesures phytosanitaires et leur gestion), l’étude a été publiée le même mois dans la revue PLOS One.
Les chercheurs avertissent que l ’Afrique orientale est particulièrement exposée au risque d’infestation par ce lépidoptère dans la mesure où, en raison du changement climatique, les températures et les pluies saisonnières augmentent dans la région. Ils ont découvert que l’arrosage de plus en plus fréquent des champs transforme de plus grandes superficies en habitats propices à la prolifération de cet insecte destructeur.
En plus des feuilles de tomate, la mineuse de la tomate attaque des cultures telles que celle de la pomme de terre, du poivron, de l’aubergine (brinjal) et du tabac. Originaire d’Amérique du Sud, cet insecte parasite a atteint l’Europe en 2006 avant de se répandre dans tout le Moyen-Orient et en Afrique.
L’étude montre comment, en Afrique, et compte tenu des dernières prévisions en matière de changement climatique, les pluies ont des chances d’augmenter de dix pour cent au cours des deux décennies à venir, période pendant laquelle la température moyenne devrait augmenter de 1,5 degré Celsius. Ajoutez à cela le recours accru à l’irrigation et vous obtenez un environnement chaud et humide dans lequel les insectes se nourrissant de certains végétaux et provenant d’autres pays tropicaux et d’autres continents peuvent proliférer.
Par exemple, le climat de l’habitat initial de la mineuse de la tomate en Amérique du Sud est similaire à celui qui s’installe dans de vastes parties de l’Afrique.
Les chercheurs précisent que cette étude est la première dans laquelle l’irrigation est utilisée comme indicateur de la propagation de parasites et qu’elle donne une image plus réaliste de leur prolifération prévue.
Les chercheurs kényans s’efforcent maintenant d’aider les agriculteurs touchés en leur apprenant à gérer ce parasite grâce à l’introduction de prédateurs naturels.
Lire l’article « Identification and risk assessment for worldwide invasion and spread of Tuta absoluta with a focus on Sub-Saharan Africa: implications for phytosanitary measures and management » (PLOS One, 7 aout 2015)
(Ines Nastali, SciDev/ile)
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