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Les oiseaux et les chauves-souris améliorent les rendements agricoles
Les oiseaux et les chauves-souris dévorent les insectes et donc aussi de nombreux nuisibles. De cette façon, ils améliorent les rendements de nombreuses plantes cultivées dans le monde, et notamment les récoltes dans les plantations de cacaoyers et de caféiers et dans les cultures fruitières. Selon l’étude la plus récente d’une équipe internationale de chercheurs dirigée par Dr. Bea Maas de l’université allemande Georg August de Göttingen, ces services représentent une importante valeur économique, qui n’a pas encore été étudiée à ce jour.
Selon une étude effectuée sur une plantation indonésienne de cacaoyers, les oiseaux et les chauves-souris qu’elle abrite ont, par leur façon de lutter contre les nuisibles, permis de préserver plus d’un tiers de la récolte, ce qui représente plus d’un milliard de dollars US par année. Dans les plantations de caféiers et les rizières dont vivent des millions de ménages dans les zones tropicales, ils ont des contributions d’une importance comparable qui peuvent encore être accrues grâce à une gestion ciblée. Les résultats de l’étude internationale ont été publiés à la fin de juillet 2015 dans la revue scientifique Biological Reviews.
Les scientifiques de l’étude soulignent que l’exploitation agricole intensive, en pleine expansion, menace de nombreux biotopes, espèces et ressources, en particulier dans les zones tropicales. Les services rendus naturellement par les oiseaux et les chauves-souris offrent une possibilité d’exploiter de façon plus durable et, en même temps, plus rentable ces biotopes menacés. « Les oiseaux et les chauves-souris n’ont pas été suffisamment étudiés, et leur importance pour l’agriculture est souvent sous-estimée », souligne Dr. Bea Maas, l’agro-écologiste et directrice de l’étude de Göttingen. « Notre étude et d’autres études effectuées dans sept autres pays tropicaux au total montrent cependant que ce mode de lutte contre les nuisibles peut avoir une énorme valeur économique ».
Le groupe de chercheurs a notamment vérifié dans quelle mesure les résultats d’études individuelles pouvaient être transposés à d’autres sites et régions. La comparaison montre que les oiseaux et les chauves-souris réagissent de façon très différente à l’exploitation agricole : alors que les oiseaux, et principalement les oiseaux insectivores, sont représentés avec un nombre d’espèces nettement moindre dans les surfaces agricoles, la diversité des espèces de chauves-souris ne diminue pas autant entre la forêt et les terres cultivées. « Dans le petit nombre d’études dans lesquelles les services rendus par les chauves-souris ont été pris en compte de façon sélective, on remarque que ceux-ci sont particulièrement importants », explique Madame Maas.
L’utilisation et la protection des services naturels associés seraient également bénéfiques à la protection d’autres espèces et à la durabilité. « Pour intégrer de façon optimale les oiseaux et les chauves-souris comme prestataires de services dans les paysages tropicaux, il nous faut encore mieux comprendre le rôle que jouent la composition de biotopes et la gestion locale », explique la scientifique de Göttingen. « Il ne fait cependant aucun doute qu’une gestion des paysages optimisée et respectueuse de la biodiversité peut améliorer le bien-être des êtres humains et de la nature ».
(Université de Göttingen/wi)
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