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Le vaccin Ebola : les résultats de l’étude de phase I sont très prometteurs
La flambée de maladie à virus Ebola en 2014 a été déclarée urgence de santé publique de portée internationale par l’Organisation mondiale de la santé (OMS). En août 2014, le gouvernement canadien a fait don à l’OMS de 800 flacons d’un candidat-vaccin contre le virus Ebola Zaïre (rVSV-ZEBOV), sous forme d’un virus recombinant de la stomatite vésiculaire (rVSV).
À l’automne 2014, le consortium VSV Ebola (VEBCON) a été créé sous les auspices de l’OMS pour lancer l’étude de phase I du vaccin « rVSV-ZEBOV » et parvenir rapidement aux études de phase II et de phase III dans les pays affectés. Le Centre allemand de recherche sur les maladies infectieuses (Deutsches Zentrum für Infektionsforschung – DZIF) est membre du consortium.
Lors de la présentation de l’étude en mai, Prof. Marylin Addo, infectiologue au Centre hospitalier universitaire de Hambourg-Eppendorf (UKE), a expliqué que les résultats pour l’innocuité, la tolérance et la réaction immunitaire au vaccin-candidat étaient très prometteurs et que les anticorps qui s’étaient développés contre le virus étaient encore détectables après six mois. Addo est convaincue qu’ « avec ceci, une vaccination unique pourrait assurer une protection durable contre Ebola ». La spécialiste des maladies infectieuses a dirigé l'essai à Hambourg. Au total, 158 adultes sains qui s’étaient portés volontaires ont été examinés à Hambourg ainsi qu'aux sites partenaires de Genève, en Suisse, de Lambaréné, au Gabon, et de Kilifi, au Kenya.
L’obtention d’un vaccin reste une nécessité urgente car l’épidémie actuelle d’Ebola n’est pas encore complètement maîtrisée et il n’est pas possible d’exclure que de nouvelles flambées de la maladie ne se produisent à l’avenir.
Informations sur l’étude
Le principe de fonctionnement du vaccin repose sur l’utilisation d’une forme atténuée, génétiquement modifiée, du virus de la stomatite vésiculaire (VSV), qui porte une protéine de surface du virus Ebola. En présence de cette protéine, le système immunitaire de la personne vaccinée produit des anticorps, qui doivent aider à enrayer la maladie en cas de contact avec le virus Ebola. Les scientifiques ont testé, pour la première fois sur l'homme, l'innocuité, la tolérance et la réponse immunitaire au vaccin.
Les résultats de l’étude montrent que chez tous les participants, la production d'anticorps dirigés contre la protéine de surface du virus Ebola a été stimulée après une seule vaccination. Ces anticorps ont pu empêcher l'infection par le virus Ebola in vitro, et étaient encore détectables après six mois. Les scientifiques évaluent positivement le profil risques-avantages.
Les résultats de ces travaux servent à présent de base à d’autres essais dans lesquels la dose vaccinique optimale précédemment déterminée est utilisée et testée, en particulier chez les enfants. Ces essais sont menés à Lambaréné, au Gabon. En Guinée également, le vaccin a déjà été testé dans un essai à grande échelle. Ce sont des personnes ayant été en contact avec des patients atteints du virus Ebola qui ont été testées dans cet essai. Les résultats intérimaires préliminaires ont prouvé que le vaccin était efficace. La demande d’homologation du vaccin par la Food and Drug Administration (FDA, « Agence américaine des produits alimentaires et médicamenteux » est prévue pour le début de 2017.
Références :
Selidji T. Agnandji, M.D.; Angela Huttner, M.D.; Madeleine E. Zinser M.D.; Patricia Njuguna M. M.D. et al.
Phase I Trials of rVSV Ebola Vaccine in Africa and Europe
New England Journal of Medicine, 28 avril 2016. doi: 0.1056/NEJMoa1502924
Publication
(idw/nejm/wi)
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