Les transformateurs de mangue tels que l’association PAOLINE n’ont pas pu répondre à la demande des consommateurs dans la mesure où leur production de mangue séchée a diminué de 40 pour cent.
Photo: ©Helvetas

Helvetas – Soutenir l’innovation dans le secteur agricole en période de COVID-19

Le coronavirus a gravement affecté la vie de ceux qui vivent au jour le jour partout dans le monde, notamment dans les pays où des communautés entières en sont réduites là. Au Burkina Faso, les négociants agricoles et en bétail ont trouvé de nouveaux moyens de faire face à la situation et de gagner leur vie.

Au printemps dernier, le Burkina Faso, qui compte 19,8 millions d’habitants, a soudain connu les mêmes restrictions que le reste du monde. Les Burkinabés ne mangent pas toujours à leur faim ou de manière équilibrée, et ils manquent également d’eau potable. Le pays est également confronté à des phénomènes météorologiques extrêmes et à des attaques de groupes extrémistes. Cette situation a entraîné le déplacement massif de près d’un million de personnes. La distanciation physique obligatoire, les restrictions de déplacement, le couvre-feu et la menace de contracter le virus sans soutien médical approprié sont venus s’ajouter à la liste des problèmes que connaît le pays.

Environ 80 pour cent de la population dépendent de l’agriculture et de l’élevage pour disposer d’un revenu et nourrir leurs familles. Le secteur est durement touché par les mesures anti-COVID-19. Compte tenu de la fragilité des chaînes d’approvisionnement, la perturbation d’une activité entraîne l’effondrement des autres.  

De graves conséquences pour le secteur agricole et celui de la transformation alimentaire 


Les exploitants et les négociants agricoles connaissent de graves difficultés. À titre d’exemple, citons l’entreprise Dash in Glory qui produit des aliments destinés à la volaille, à Ouagadougou. En temps normal, elle s’approvisionne auprès de partenaires, en France. Mais compte tenu des restrictions de voyage, ces derniers n’ont pas pu effectuer les livraisons en temps utile. Il n’a donc pas été possible à l’entreprise de répondre aux besoins de ses clients. 

Autre exemple : l’effondrement des marchés des produits volaillers en raison de la fermeture des restaurants dans des villes telles que Bobo Dioulasso ou Ouagadougou. Cette situation a entraîné une grave perte de revenus pour les éleveurs de volaille de la région de Bobo Dioulasso.

Comme autres exemples de la façon dont les agriculteurs et les transformateurs alimentaires sont victimes des restrictions imposées par la COVID-19, citons les transformateurs de l’association PAOLINE, qui produit de la mangue séchée. Avec une réduction de 40 pour cent de la production de mangue séchée, elle n’a pas pu répondre à la demande des consommateurs. Au lieu des 130 femmes habituellement employées pendant la saison, seulement 50 ont pu être embauchées cette année. 

Des solutions communautaires pour tous les secteurs 


La vie de ces agriculteurs, transformateurs et négociants s’est considérablement détériorée. Mais face aux grandes difficultés, il faut avoir de bonnes idées. 

Le Programme d’appui à la promotion de l’entrepreneuriat agricole (PAPEA), projet de la Direction suisse du développement et de la coopération (DDC) mis en œuvre par Helvetas et l’ONG néerlandaise SNV, a instauré un dialogue entre les acteurs de chaque secteur afin de trouver des solutions. 

Seuls les acteurs de la chaîne ont conscience de la situation particulière de chaque secteur dans la région qui les concerne. Des solutions sur mesure, avec des investissements bien conçus, leur permettent de trouver des mesures efficaces et durables plutôt que des réponses à court terme. Ces solutions sont de trois ordres : investir dans des mesures de protection contre la COVID-19, dans de nouvelles façons de préserver, voire d’améliorer l’agroalimentaire, et dans la coopération, plutôt que la compétition, pour accroître la résilience et faire de la crise une opportunité.

Une meilleure infrastructure


Pour donner un exemple des mesures d’amélioration, le projet PAPEA a co-investi avec le directeur de l’entreprise Dash in Glory d’aliments pour volaille, à Ouagadougou, pour acheter du matériel permettant à cette dernière de produire elle-même au lieu de dépendre des importations de France. Grâce à ce nouveau matériel, l’entreprise peut augmenter sa capacité de production et réduire les conséquences de la crise sur la qualité et la quantité. Sans compter qu’elle peut créer des emplois permanents.

Combler les lacunes


Pour aider les producteurs de volaille à atténuer l’impact de la crise de COVID-19, le projet a adopté des plans d’investissement d’urgence. Une unité de contrôle étudie l’évolution des prix, des stocks d’intrants (aliments pour volaille et vaccins) et de produits (poulets et autres volatiles) et communique les informations aux producteurs. La définition des éléments les plus vulnérables contribue à identifier et éliminer les points de blocage dans les chaînes d’approvisionnement. 

Préserver la qualité des produits 


Alors que la saison de la mangue battait encore son plein en juin et juillet, les unités de transformations et les producteurs ont reçu des kits sanitaires, des thermo-flashes pour prendre la température et des affiches de sensibilisation dans le cadre de la lutte contre la COVID-19. 

Pour offrir une aide supplémentaire aux acteurs du secteur de la mangue, comme cela a été le cas dans celui de la volaille, PAPEA a mis en place un plan d’investissement d’urgence. Un bureau de renseignement économique fait un suivi des conséquences néfastes de la crise et des risques économiques afin d’accélérer l’analyse de la situation et faire en sorte que les entreprises concernées puissent réagir rapidement et collectivement.

Face aux problèmes dus à la COVID-19, il est important d’aider les acteurs de chaque secteur à trouver les meilleures solutions possibles. Nous encourageons les initiatives entrepreneuriales qui créent une communauté de personnes qui collaborent, en particulier les jeunes hommes et les femmes. Les groupes d’entreprises nouvelles et modernisées, y compris d’entreprises agricoles, accroissent les revenus et créent des emplois. Avec de l’aide, les secteurs les plus durement touchés par le coronavirus – mangue, volaille, œufs et lait – peuvent encore tirer leur épingle du jeu pendant cette période difficile.

(Helvetas/wi)

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