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Étude sur la façon dont l’agriculture peut stimuler le développement en Afrique subsaharienne
Actuellement, en Afrique sub-saharienne, l’agriculture ne peut pas nourrir la population, mais elle a le potentiel pour devenir le moteur du développement du continent. Cela peut paraître irréaliste, étant donné que les pays d’Afrique subsaharienne ont le plus faible niveau de développement et la plus forte croissance démographique du monde.
L’avenir des pays d’Afrique subsaharienne et leur développement économique font l’objet d’une nouvelle étude réalisée par l’Institut de Berlin pour la population et le développement, intitulée « Food, Jobs and Sustainability: How Agriculture Can Drive Development in Sub-Saharan Africa » (alimentation, emploi et durabilité : comment l’agriculture peut être le moteur du développement en Afrique subsaharienne), et publiée à Berlin, Allemagne, en août 2018.
Selon les auteurs de l’étude, la région a théoriquement tout ce qu’il faut pour cela : suffisamment de terres adaptées à l’agriculture et à l’élevage, des conditions climatiques favorables et une importante force de travail. Par ailleurs, ils déclarent que les gouvernements des 49 pays situés entre le Sahel et le Cap de Bonne-Espérance et les donateurs internationaux se sont rendu compte que le bond en avant urgent et nécessaire en faveur du développement doit commencer dans l’agriculture, un secteur depuis longtemps négligé.
Il reste néanmoins d’importants problèmes pratiques à résoudre. Les petites exploitations familiales, qui assurent la majeure partie de la production agricole, ne sont généralement pas très efficientes, en premier lieu parce qu’elles n’ont pas accès aux capitaux et au savoir-faire nécessaires et parce que les droits à la terre ne leur sont pas garantis. Entre changement climatique et conflits, la sécurité alimentaire se dégrade. Par ailleurs, il manque les installations nécessaires pour transformer les produits agricoles et animaux en produits alimentaires rentables de qualité commerciale et, ainsi, créer des emplois ruraux.
Les agriculteurs africains doivent sauter des étapes pour passer à une agriculture moderne
Les agriculteurs d’Afrique subsaharienne doivent devenir plus productifs, et le plus tôt sera le mieux. Toutefois, les auteurs de l’étude préviennent qu’ils doivent éviter de reproduire les erreurs commises – de la sur-utilisation des engrais à la réduction de la biodiversité – lorsque, en Europe et ailleurs, la production agricole s’est intensifiée. Et ils recommandent que l’agriculture africaine saute des étapes, sans passer par des méthodes déjà obsolètes.
La mise en œuvre réussie de la téléphonie mobile en Afrique, sans passer par l’installation coûteuse d’un réseau fixe, est un exemple classique de grand bond en avant. Les téléphones portables sont devenus si répandus qu’ils contribuent à leur tour à faire faire un bond en avant à l’agriculture africaine. L’étude montre que grâce à la téléphonie mobile, les petits exploitants agricoles ont désormais accès à des méthodes agricoles intelligentes et à des informations utiles, même dans les régions les plus reculées du continent.
Selon Reiner Klingholz, directeur du Berlin Institute for Population and Development, « l’agriculture africaine doit d’abord être en mesure de subvenir aux besoins de sa population en utilisant ses propres ressources. Et à condition de pouvoir intensifier durablement son agriculture et de mettre en place des chaînes de valeur locales, l’Afrique subsaharienne pourrait combler son retard sur le reste du monde, non seulement dans le domaine de l’agriculture, mais aussi dans tous les domaines économiques et sociaux. »
Comme le montre l’étude, les progrès réalisés dans les pays industrialisés et dans les économies émergentes ont toujours commencé par l’amélioration des rendements agricoles. Grâce à l’adoption de pratiques agricoles plus efficaces, il a fallu de moins en moins de main-d’œuvre pour nourrir une population croissante, alors que des branches de l’économie apparues dans le domaine de la production alimentaire ont offert de plus en plus de nouveaux emplois. Les progrès enregistrés au niveau du développement économique général se sont accompagnés d’une réduction générale du nombre d’enfants par famille. C’est la voie que doit suivre l’Afrique subsaharienne dès que possible si elle ne veut pas que la croissance démographique annule tous les bons résultats obtenus à ce jour.
(Berlin-Institut/wi)
En savoir plus :
Téléchargez l’étude
Lien de l’Institut de Berlin pour la population et le développement
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