Un élément de la recherche a consisté à cultiver des haricots entre des plants de manioc. Le haricot absorbe l’azote de l’air et le stocke sous forme de protéines. <br/>Photo: Université de Gand

Un élément de la recherche a consisté à cultiver des haricots entre des plants de manioc. Le haricot absorbe l’azote de l’air et le stocke sous forme de protéines.
Photo: Université de Gand

En Côte d’Ivoire, une meilleure gestion des sols a contribué à tripler le rendement du manioc

Grâce à la gestion intégrée de la fertilité des sols, les travaux de recherche effectués par l’Université de Gand, Belgique, ont permis de tripler le rendement du manioc cultivé par de petits exploitants agricoles ivoiriens. Cet accroissement de la production s’est traduit par une multiplication par huit de la rentabilité par ménage.

Le manioc est une culture de base cruciale pour la sécurité alimentaire dans le sud de la Côte d’Ivoire. Toutefois, les rendements et la rentabilité sont loin d’être optimaux. Cet énorme déficit de rendement est dû au fait que le manioc est cultivé dans des sols pauvres, les sols fertiles étant réservés aux cultures commerciales telles que le palmier à huile et l’hévéa.
 
De plus, les exploitants agricoles n’ont pas les moyens d’acheter des intrants agronomiques tels que des variétés résistantes aux maladies et des engrais. Leur besoin d’argent les amène à récolter de trois à cinq mois avant la pleine maturité, si bien que les tubercules sont pauvres en fécule et riches en fibre et en eau, et par conséquent, de faible qualité.
 
Dans le cadre d’une expérience menée auprès de 20 exploitants agricoles en deux endroits de Côte d’Ivoire, Pascal Boeckx, Stefaan De Neve et Jean-Baptiste Gnélié Ghanoua, chercheurs dans le domaine de la gestion des sols à la Faculté de bio-ingénierie, Université de Gand, ont réussi à tripler le rendement du manioc (de 6 à 17 tonnes à l’hectare). Pour cela, ils ont appliqué le principe de gestion intégrée de la fertilité des sols.
 
« Pour commencer, nous avons utilisé des variétés améliorées de manioc qui résistent au virus de la mosaïque du manioc, » a expliqué le professeur Boeckx. « Ensuite, nous avons procédé à une application stratégique de quantités modérées de fertilisants organiques et minéraux. »

Le rôle des légumineuses 

Il est également important de cultiver des légumineuses entre les plants de manioc. Les chercheurs ont conçu une répartition des plants de manioc en rangs de deux mètres, en laissant un espace de cinquante centimètres entre les plants.
 
Entre les pieds de manioc, ils ont planté des haricots ou des pois qui ont la particularité d’absorber l’azote de l’air et de le stocker sous forme de protéines. M. Boeckx explique : « Les pieds de haricots ou de pois alimentent les pieds de manioc voisins. L’association du manioc et de légumineuses dans un champ laisse également moins d’espace aux mauvaises herbes. »
 
La culture de légumineuses entre les pieds de manioc présente un autre avantage important : les exploitants agricoles et les membres de leur famille bénéficient d’une alimentation plus riche en protéines fournies par les pois et des haricots ainsi cultivés dans les champs de manioc.  

Une rentabilité multipliée par huit 
 
Avec cette technique, les chercheurs ont réussi, non seulement à tripler le rendement du manioc, mais aussi à récolter, en plus, trois tonnes à l’hectare de légumineuses, ce qui s’est traduit par une multiplication par huit de la rentabilité par ménage, dont 40 pour cent proviennent de la culture du manioc et 60 pour cent de celle de haricots ou de pois.
 
Ce projet a été financé par la Coopération interuniversitaire belge (VLIR-UOS) et a été géré par l’Université de Gand (Belgique), en collaboration avec l’Unité des sciences de la terre de l’Université Félix Houphouët Boigny de Côte d’Ivoire. Y ont également participé un certain nombre d’institutions locales telles que l’Agence nationale d’appui au développement rural (ANADER), le Centre national de recherche agronomique (CNRA) et le Centre suisse de recherches scientifiques (CSRS).
 
(Université de Gand/wi)
 
Pour en savoir plus :
Regarder une vidéo de 20 minutes sur le projet (également disponible dans les langues locales).


Les résultats du projet sont examinés dans les articles scientifiques suivants :

- Intensification pathway for improvement of smallholder cassava production systems in southern Côte d’Ivoire dans Experimental Agriculture

- Assessment of low-input technologies to improve productivity of early harvested cassava in Côte d’Ivoire dans Agroecology and Sustainable Food Systems

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