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COP26 – Un effort conjoint pour lutter contre les changements climatiques
Selon le dernier Rapport 2021 sur l’écart entre les besoins et les perspectives en matière de réduction des émissions (Emissions Gap Report 2021: The Heat Is On) publié par le Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE) immédiatement avant la COP26, les engagements en faveur du climat sont loin de répondre aux attentes de l’Accord de Paris et ouvrent la porte à un réchauffement d’au moins 2,7°C de la température de la planète au cours de ce siècle. Les promesses d’émissions nettes nulles, à condition d’être tenues et à condition que celles qui ont été faites pour 2030 leur soient conformes, pourraient réduire ce réchauffement de 0,5°C.
Lors de la COP26 de la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (CCNUCC) organisée à Glasgow (Royaume-Uni) du 31 octobre au 12 novembre 2021, les dirigeants mondiaux discutent de la façon d’accélérer l’action pour le climat. L’Inde, la Thaïlande, le Népal, le Nigeria et le Vietnam ayant pris un nouvel engagement à réduire à zéro leurs émissions nettes lors de la Conférence, 90 pour cent de l’économie mondiale ont aujourd’hui fait cette promesse.
Déclaration de Glasgow sur les forêts et l’utilisation des terres
Lors de la COP26, plus de 100 dirigeants mondiaux ont approuvé la Déclaration de Glasgow sur les forêts et l’utilisation des terres (Glasgow Leaders’ Declaration on Forest and Land Use) et se sont engagés à stopper et inverser la perte de forêts et la dégradation des terres d’ici à 2030. Les pays ayant approuvé cette déclaration sont, entre autres, le Canada, la Russie, le Brésil, la Chine, la Colombie, l’Indonésie et la République démocratique du Congo. Ensemble, ces pays possèdent 85 pour cent des forêts mondiales, soit une superficie de plus de 32 millions de kilomètres carrés, qui absorbent environ un tiers des émissions mondiales de CO2 dues à la combustion des combustibles fossiles chaque année.
Engagement pour la réduction des émissions de méthane
Fait marquant en ce qui concerne le méthane à la COP26, 103 pays, parmi lesquels 15 importants émetteurs tels que le Brésil, le Nigeria et le Canada, ont signé l’engagement mondial sur le méthane (Global Methane Pledge), une initiative conduite par les États-Unis et l’Union européenne. Les signataires ont convenu de prendre, au niveau national, des mesures volontaires visant à réduire d’au moins 30 pour cent les émissions de méthane à l’échelle mondiale, en prenant 2020 comme année de référence. Les chercheurs considèrent que cela pourrait réduire de 0,2°C le réchauffement de la planète d’ici à 2050.
Glasgow Breakthroughs
Plus de 35 dirigeants mondiaux ont signé le Glasgow Breakthrough Agenda : un éventail de mesures portant sur cinq secteurs économiques clés représentant plus de la moitié des émissions mondiales : énergie, transports routiers, hydrogène, acier et agriculture. Parmi les signataires, citons les États-Unis, l’Inde, l’Union européenne, des pays en développement et certains des pays les plus vulnérables au changement climatique – représentant chaque région et, collectivement, plus de 50 pour cent de l’économie mondiale.
L’objectif est le suivant : faire en sorte que d’ici à 2030, à l’échelle mondiale, les technologies propres soient l’option la plus abordable, la plus accessible et la plus attrayante pour tous, dans les secteurs les plus polluants et, notamment, aider les pays en développement à accéder aux innovations et aux outils nécessaires pour une juste transition vers le niveau « zéro émission nette ».
La Déclaration de Glasgow sur l’action climatique dans le tourisme
Selon des données fournies par l’Organisation mondiale du tourisme (OMT), les émissions de CO2 dues au tourisme devraient augmenter de 25 pour cent d’ici à 2030 (comparativement à leur niveau de 2016). Lors de la COP26, plus de 300 parties prenantes (y compris les grands acteurs du secteur touristique) ont signé la Déclaration de Glasgow pour répondre au besoin d’accélérer l’action climatique dans le tourisme. Ils se sont engagés en faveur de la mesure, de la décarbonation, de la régénération et du déblocage des financements.
Déclaration de transition mondiale du charbon vers l’énergie propre
La production d’électricité à partir du charbon est la principale cause du réchauffement de la planète. Lors de la COP26, 23 nations (notamment l’Indonésie, le Vietnam, la Pologne, la Corée du Sud, l’Égypte, l’Espagne, le Népal, Singapour, le Chili et l’Ukraine) ont pris de nouveaux engagements en faveur de l’arrêt progressif de la production d’électricité à partir du charbon. Dans la déclaration de transition mondiale du charbon vers l’électricité propre (Global Coal to Clean Power Transition Statement), les pays se sont également engagés à accélérer leur production d’électricité propre et à assurer un juste abandon du charbon.
De nouvelles initiatives et de nouveaux partenariats à la COP26 :
Les dirigeants de l’Afrique du Sud, du Royaume-Uni, des États-Unis, de la France, de l’Allemagne et de l’Union européenne ont annoncé la création d’un partenariat visant à aider l’Afrique du Sud à accélérer une transition énergétique juste.
Le programme Green Grids Initiative – One Sun One World One Grid (réseau transnational de réseaux d’énergie solaire) mené par le Royaume-Uni et l’Inde et approuvé par plus de 80 pays pour mobiliser la volonté politique, la finance et l’assistance technique nécessaires pour interconnecter des continents, des pays et des communautés aux meilleures sources mondiales d’énergie renouvelable pour s’assurer que tout le monde a accès à l’énergie propre.
La Fondation Rockefeller, la Fondation IKEA et le Bezos Earth Fund (fonds Bezos pour la Terre) ont lancé le programme Global Energy Alliance for People & Planet avec un financement initial de 10 milliards de dollars US assuré par des entreprises philanthropiques et des banques de développement pour faciliter l’accès à l’électricité et le passage à une électricité propre dans l’hémisphère sud, dans le cadre d’un partenariat stratégique avec le conseil de la transition énergétique (Energy Transition Council) dirigé par le Royaume-Uni.
AIM4C, une nouvelle initiative menée par les États-Unis et les Émirats arabes unis et soutenue par plus de 30 pays, s’est engagée à accélérer l’innovation dans l’agriculture durable. Elle a annoncé une augmentation de 4 milliards USD des investissements dans l’agriculture intelligente face au climat et dans les innovations apportées aux systèmes alimentaires, dont 1 milliard USD financés par les États-Unis.
Le programme Breakthrough Energy Catalyst, dirigé par Bill Gates, vise à lever 3 milliards USD de capital concessionnel pour catalyser jusqu’à 30 milliards USD d’investissement pour réduire les coûts des technologies propres et créer des marchés pour les produits verts, l’hydrogène vert, le captage atmosphérique direct, le stockage longue durée de l’énergie et les carburants aviation durables, y compris 200 millions £ de soutien du Royaume-Uni.
La First Movers Coalition est un club d’acheteurs mené par les États-Unis. Il compte 25 grandes entreprises mondiales qui se sont engagées à acheter de nouvelles technologies propres dans des secteurs difficiles à décarboner tels que ceux de l’acier, du camionnage, du transport maritime, de l’aviation, de la production d’aluminium, de ciment et de produits chimiques, et du captage atmosphérique direct.
Ines Lechner, Rural 21
More information (in English):
Emissions Gap Report 2021: The Heat Is On
Glasgow Declaration on Forests and Land Use
Global Methane Pledge
Glasgow Declaration for Climate Action in Tourism
Glasgow Breakthroughs
Global Coal to Clean Power Transition Statement
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