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Soutien à l'autopromotion pour les réfugiés du Soudan
Chaque jour, plusieurs centaines de réfugiés traversent la frontière pour échapper aux violences de la guerre civile au Soudan. Près de 90 pour cent d'entre eux sont des femmes et des enfants. Le Tchad, l'un des pays les plus pauvres du monde, a lancé une initiative ambitieuse : la mise à disposition gratuite de 100 000 hectares de terres, répartis équitablement entre les familles de réfugiés et les familles en difficulté des communautés d’accueil. Une superficie d'un hectare sera allouée à chaque famille. Pour restaurer les sols largement dégradés et les rendre cultivables, le Programme alimentaire mondial (PAM) apportera une assistance aux familles, indique le ministère fédéral allemand de la Coopération économique et du Développement (BMZ) dans un communiqué de presse.
Sept millions de dollars pour l'initiative Haguina au Tchad
Baptisée Haguina — « C'est à nous » en arabe tchadien — l'initiative du gouvernement tchadien repose sur un fonds qui a été mis en place avec le soutien de l'Allemagne et qui est géré par le PAM. Le financement promis jusqu'à présent s'élève à six ou sept millions de dollars américains.
Les terres concernées par le programme, souvent laissées en friche ou dégradées, doivent être réhabilitées pour devenir fertiles, avec le soutien des organisations des Nations unies. Ces efforts permettront aux réfugiés et aux habitants des communautés d’accueil vulnérables de disposer de premières possibilités de revenus.
Les parcelles sont sélectionnées selon plusieurs critères : elles doivent être éloignées de la frontière soudanaise, disposer de ressources en eau et avoir l’aval des populations locales. À ce jour, 17 500 hectares, appartenant à des propriétaires publics et privés, ont été identifiés dans six provinces. Au cours de la première phase de mise en œuvre, 3 138 hectares de terres doivent être distribués à environ 3 000 familles, dont la moitié sont des réfugiés et l'autre moitié des habitants en situation de précarité de la communauté d’accueil.
Comme le souligne le BMZ dans son communiqué de presse, cette initiative contribue à renforcer l’autonomie des populations en difficulté, à favoriser la coexistence harmonieuse entre réfugiés et communautés locales et à réduire leur dépendance à l'égard de l'aide humanitaire. Une étude de la Banque mondiale révèle qu’un euro investi dans le renforcement de la résilience en situation de fragilité permet d’économiser jusqu’à quatre euros en aide humanitaire.
En plus du PAM, plusieurs autres agences des Nations unies participent à cette initiative, notamment, le Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR), le Fonds international des Nations unies pour l'enfance (UNICEF) et l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO). Outre ses avantages pour les réfugiés et les communautés d’accueil, la récupération des terres favorise également l'adaptation au changement climatique et la lutte contre la désertification. En effet, les surfaces pour la plupart en jachère pourront être transformées en terres arables fertiles et en pâturages, en partie grâce à des moyens simples et anciens, tels que la méthode de la demi-lune.
(BMZ/wi)
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