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Forum Environnement et développement – Succès de la séance plénière (CSA) des Nations unies
Avec la participation d’Ophelia Nick, secrétaire d’État parlementaire, à la session plénière du Comité de la sécurité alimentaire mondiale (CSA), le gouvernement fédéral allemand et le ministère fédéral de l’Alimentation et de l’Agriculture (BMEL) ont souligné la pertinence du CSA et l’importance du droit à une alimentation adéquate. Tout particulièrement en ces temps de confrontation géopolitique, ces signaux envoyés par le gouvernement fédéral soulignent les vingt années d’efforts qu’il a consacrées à ce sujet et revêtent une importance particulière. La présentation cohérente du BMEL et du ministère fédéral de la Coopération économique et du Développement (BMZ) a également été encourageante.
La 52e session plénière du CSA a eu un résultat important : l’adoption de résolutions exigeant que l’alimentation et l’eau ne soient pas utilisées comme des armes dans les guerres de Gaza et d’ailleurs, et enfin, la dénonciation d’autres conflits et d’autres guerres ayant entraîné une forte aggravation de la faim dans le monde : à Haïti, au Liban, en Somalie, au Soudan, en Syrie et au Yémen.
De plus, pour la première fois, une formulation faisant référence à la guerre et à l’Ukraine dans une même phrase a été acceptée par la Russie. Tout cela peut ne pas paraître bien important mais, au niveau diplomatique, représente un progrès considérable – progrès qui n’a été rendu possible que grâce à l’action de la présidente du CSA, S.E. Nosipho Jezile, qui n’a jamais déchargé les États de leur responsabilité de négocier et de parvenir à des compromis.
Des impulsions positives venues du Sud global
En outre, le CSA a soutenu diverses initiatives de pays du Sud global, et notamment la proposition de la Colombie d’organiser une conférence internationale sur la réforme agricole et le développement rural (ICARRD+20). Il a été fait appel à l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) et au Fonds international de développement agricole (FIDA) pour faciliter la préparation de la conférence.
L’objectif est de donner de nouvelles impulsions à la mise en œuvre des directives volontaires du CSA pour une gouvernance responsable des régimes fonciers applicables aux terres, aux pêches et aux forêts dans le contexte de la sécurité alimentaire nationale (VGGT). Cela concerne également un large éventail de demandes de la part des petits exploitants agricoles, des pêcheurs, des pasteurs, des peuples autochtones et d’autres groupes reconnus comme détenteurs de droits dans le mécanisme de la société civile et des peuples autochtones (MSCPA).
La présentation officielle de l’Alliance mondiale contre la faim et la pauvreté (Global Alliance against Hunger and Poverty – GAHP) par le gouvernement brésilien constitue une impulsion positive supplémentaire. En effet, l’Alliance considère qu’elle est engagée vis-à-vis du CSA et de son approche fondée sur les droits humains, cette dernière partant du principe que les pays et les peuples victimes de la faim doivent eux-mêmes formuler et mettre en œuvre les solutions leur permettant d’éliminer la faim. À cet égard, le Brésil considère que ses politiques nationales, qui s’appuient sur l’inclusivité et le droit à l’alimentation, sont un exemple à suivre au sein de l’Alliance. Une fois déjà – avant le gouvernement Bolsonaro de la droite radicale – le Brésil avait réussi à éliminer la faim de cette manière.
Inégalités dans le système alimentaire mondial
Les États membres du CSA ont fait face aux inégalités croissantes constatées dans de nombreux pays et régions en adoptant des recommandations politiques visant à réduire les inégalités du système alimentaire. Les guerres, les occupations et les conflits violents, les relations commerciales inéquitables, le fort endettement de l’État et les mauvaises conditions de travail sont des exemples d’un grave déséquilibre dans les rapports de force dans et en dehors des systèmes alimentaires, ainsi que dans et entre les pays.
La nouveauté est que, pour la première fois, en plus de ces recommandations politiques, un document de politique du CSA s’efforce de lutter contre l’influence des relations commerciales et de la dette sur l’insécurité alimentaire et lance ainsi un important débat sur la mise en œuvre des directives volontaires sur le droit à une alimentation adéquate.
Tendances inquiétantes à la FAO
Cependant, des tendances inquiétantes viennent de la FAO, notamment. Par exemple, Qu Dongyu, directeur général de la FAO, a une fois de plus mis en scène le Forum mondial de l’alimentation (FMA) – qui ne négocie pas de résolutions multilatérales – pendant toute une semaine à l’occasion de la Journée mondiale de l’alimentation. Mais ce forum est avant tout un événement au cours duquel, au lieu de prendre part à des négociations politiques, les participants « chantent et dansent ensemble ». Le fait que le Mécanisme de la société civile et des peuples autochtones (MSCPA) n’ait pas eu la possibilité d’organiser son forum annuel avant la tenue du CSA à la FAO, comme cela avait été le cas par le passé, montre à quel point la FAO et son directeur général s’intéressent à la participation active des détenteurs de droits aux décisions politiques. Il importe de lutter contre ces tendances de la FAO. Il faut pour cela que les États intègrent enfin le droit à l’alimentation dans le budget général de la FAO et qu’ils resituent la date de la session plénière du CSA dans la semaine pendant laquelle la Journée mondiale de la faim a lieu.
Auteurs:
Stig Tanzmann (Brot für die Welt), Jan Dreier (FIAN Allemagne), Lena Bassermann (TMG) et Paula Gioia (Arbeitsgemeinschaft bäuerliche Landwirtschaft) ont fait partie de la délégation allemande de la société civile ayant participé à la 52e session plénière du CSA. En outre, Rahel Böhme (BUNDjugend Arbeitskreis Landwirtschaft) et Jonathan Effe (Junges Bioland e.V.) ont fait partie de la délégation des jeunes du BMEL qui a participé au Forum mondial de l’alimentation et à la session du CSA.
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