Répartition inégale des investissements dans les réseaux « Une seule santé »

Depuis l’apparition de l’expression « Une seule santé » au début des années 2000, les efforts d’opérationnalisation de cette approche au niveau mondial, régional et national se sont accrus. Les gouvernements, les institutions universitaires et les organisations non gouvernementales ont mis en œuvre des philosophies « Une seule santé » et ont formalisé ces engagements dans le cadre de collaborations intersectorielles au moyen de plateformes, réseaux, comités de pilotage et groupes de travail « Une seule santé ».

L’approche « Une seule santé » de la prévention et du contrôle des maladies tient compte de l’étroite interaction qui existe entre les humains, les animaux et leur environnement commun.

La pandémie de COVID-19 a attiré l’attention sur la menace de maladies émergentes à l’interface des humains, des animaux et de l’environnement.  

Les investissements dans les collaborations « Une seule santé » devraient donc augmenter au niveau local, national et international afin de lutter efficacement contre les maladies émergentes, ré-émergentes et endémiques.

Il est utile d’effectuer une analyse des activités des réseaux « Une seule santé » dans le monde pour évaluer leur efficacité, éviter la duplication des efforts et assurer une affectation appropriée et opportune des ressources.

Une récente étude réalisée par Athman Mwatondo et ses collègues de l’Institut international de recherche sur l’élevage (International Livestock Research Institute – ILRI) à Nairobi, Kenya, a constaté que le nombre de réseaux « Une seule santé » créés et basés en Europe est plus grand que dans toute autre région. L’étude a été publiée dans la revue scientifique The Lancet en février.

Selon elle, la plupart des réseaux « Une seule santé » consacrent prioritairement leurs efforts aux infections émergentes et aux nouveaux agents pathogènes alors que d’autres, moins nombreux, mettent l’accent sur d’autres risques importants et menaces pressantes pour la sécurité sanitaire.

Des déséquilibres dans les priorités et les investissements des réseaux « Une seule santé »
 

En ce qui concerne les collaborations « Une seule santé », l’étude fait état d’une faible diversité dans la représentation des parties prenantes et la représentation sectorielle.

Pour les auteurs de l’étude, cela constitue un obstacle à la création efficace et équitable de réseaux « Une seule santé » et contribue à d’autres déséquilibres dans leurs priorités et les investissements dont ils bénéficient.

L’étude demande donc la création d’une base de données ou d’un répertoire de réseaux « Une seule santé » au niveau mondial. Cela permettrait de mieux comprendre l’affectation et la répartition des ressources existantes et garantirait par conséquent un meilleur ciblage des efforts et une répartition plus équitable des ressources dans les réseaux et les communautés qui en ont le plus besoin.

(ILRI/wi)

Référence :
Mwatondo, A., Rahman-Shepherd, A., Hollmann, L., Chiossi, S., Maina, J., Kurup, K.K., Hassan, O.A., Coates, B., Khan, M., Spencer, J., Mutono, N., Thumbi, S.M., Muturi, M., Mutunga, M., Arruda, L.B., Akhbari, M., Ettehad, D., Ntoumi, F., Scott, T.P., Nel, L.H., Ellis-Iversen, J., Sönksen, U.W., Onyango, D., Ismail, Z., Simachew, K., Wolking, D., Kazwala, R., Sijali, Z., Bett, B., Heymann, D., Kock, R., Zumla, A. and Dar, O. 2023. A global analysis of One Health Networks and the proliferation of One Health collaborations. Lancet 401(10376): 605–616. DOI: https://doi.org/10.1016/S0140-6736(22)01596-3