Alerte du PAM, en avril 2020 : le nombre de personnes souffrant de la faim monte en flèche dans le Sahel central.
Photo: ©WFP/Aurelia Rusek

Le COVID-19 est une menace pour les revenus dans les pays en développement

Les moyens d’existence des pays en développement sont menacés par la crise sociale et économique déclenchée par le COVID-19. C’est notamment le cas dans le Sahel central où des millions de personnes sont en situation d’insécurité alimentaire et où la situation est extrêmement préoccupante.

Fin mars 2020, le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) a averti que la crise du COVID-19 qui se propage dans le monde risque de frapper les pays en développement de manière disproportionnée, à mesure que se profilent une crise sanitaire à court terme et une crise économique et sociale dévastatrice dans les mois et les années à venir. 

Dans les pays en développement, les pertes de revenus devraient dépasser les 220 milliards USD. Selon les experts, étant donné que 55 pour cent de la population mondiale n’a pas accès à une protection sociale, ces pertes auront une incidence sur toutes les sociétés et auront des répercussions sur l’éducation, les droits de l’homme et, dans les cas les plus graves, la sécurité alimentaire et nutritionnelle de base.

Le PNUD met l’accent sur la nécessité de prendre trois mesures prioritaires : mettre en œuvre les moyens permettant de faire cesser la propagation du virus ; soutenir la lutte contre l’épidémie elle-même ; et allouer des fonds pour empêcher l’effondrement économique des pays en développement.

Grave insécurité alimentaire dans la partie centrale du Sahel en Afrique 


Alors que la pandémie de COVID-19 gagne les pays fragiles dans une région où les systèmes de santé sont les moins développés du monde, la crise humanitaire que connaît la partie centrale du Sahel est en train d’échapper à tout contrôle. Selon les résultats d’une nouvelle évaluation conjointe de la sécurité alimentaire publiés début avril 2020 par les partenaires de la sécurité alimentaire, et notamment par le Programme alimentaire mondial (PAM) des Nations unies, plus de 5 millions de personnes sont confrontées à une grave insécurité alimentaire dans la région. 

Le Burkina Faso – qui a enregistré le plus grand nombre de décès officiels dus au COVID-19 dans l’Afrique sub-saharienne – est le pays dans lequel le nombre de personnes en situation d’insécurité alimentaire devrait plus que tripler pour atteindre 2,1 millions à l’approche de la morte saison, en juin, comparativement à plus de 680 000 à la même époque l’an dernier.  

Le PAM souligne que dans la partie centrale du Sahel – région qui englobe le Burkina Faso, le Mali et le Niger – la situation est extrêmement préoccupante car le nombre de personnes souffrant de la faim augmente régulièrement à mesure que la crise s’aggrave ; ainsi, 1,3 million de personnes au Mali et 2 millions au Niger se retrouvent en situation de grave insécurité alimentaire.

Le nombre de personnes déplacées à l’intérieur de leur propre pays a également quadruplé dans la région centrale du Sahel ; au Burkina Faso il est actuellement de 780 000, contre un demi-million au début de l’année. Ces personnes ont été chassées de chez elles par des actes de violence extrémistes et, aujourd’hui, dépendent presque exclusivement de l’aide externe pour survivre.

(PAM/PNUD/ile)

Pour en savoir plus, consulter le site du PNUD et le site du PAM (en anglais)

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