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Une situation politique et économique alarmante
La démocratie et les modèles d’économie sociale de marché sont contestés un peu partout dans le monde. Parallèlement, la religion a de plus en plus d’influence sur les institutions politiques et l’ordre juridique. C’est le constat que fait l’indice de transformation de la Fondation Bertelsmann publié en février 2016. Cet indice analyse tous les deux ans 129 pays en développement et en transition depuis 2006.
Pour les 250 experts qui évaluent les pays examinés selon 17 critères, seulement six États ont un « très bon » mode de gouvernance, le niveau le plus bas jamais enregistré. En revanche, ils ont constaté que dans 46 pays, les efforts de transformation des gouvernements ont échoué ou sont insuffisants.
Progression de l’influence de la religion sur la politique
L’intensité des conflits sociaux, ethniques et religieux a augmenté au cours des dix dernières années et, parallèlement, près de la moitié des gouvernements examinés gèrent aujourd’hui les conflits plus mal qu’il y a dix ans. Dans les sociétés, les conflits suivent de plus en plus un clivage religieux. Ces conflits sont motivés par des organisations extrémistes essentiellement associées à une idéologie djihadiste militante – de Boko Haram à al- Qaida, aux Talibans et au groupe État islamique.
Selon le BTI, les dogmes religieux influencent visiblement les systèmes politiques dans pas moins de 42 pays. Dans 21 États, par exemple l’Irak, la Lybie, la Turquie et l’Éthiopie, l’ordre juridique et les institutions politiques sont aujourd’hui plus influencés par la religion qu’ils ne l’étaient en 2014. Au cours des dix dernières années, l’influence des dogmes religieux a augmenté dans 53 pays et diminué dans seulement 12.
Démocraties défaillantes et autocraties répressives
Alors que le nombre de pays gouvernés de façon démocratique a légèrement augmenté (de 72 à 74) et que le nombre d’autocraties est passé de 57 à 55, dans chaque type de régime la tendance est négative. Ces deux dernières années, la proportion d’autocraties appliquant, selon le BTI, une ligne politique « dure » est passée de 58 à 73 pour cent. Seulement 15 autocraties protègent les droits civils, ne serait-ce que de façon rudimentaire, et accordent un minimum de droits politiques. Dans les 40 autocraties qui restent, la détention arbitraire de défenseurs des droits de l’homme et de journalistes est un fait quotidien, tout comme l’est la répression des organisations de la société civile.
Selon le BTI, la moitié des démocraties examinées sont classées comme « défaillantes » et un cinquième comme « très défaillantes ». Les restrictions imposées par les gouvernements sur les droits d’association et de réunion sont particulièrement prononcées. Dans pratiquement tous les pays d’Europe du Centre-Est et d’Europe du Sud-Est, la liberté d’expression et la liberté de la presse font aujourd’hui l’objet de restrictions plus sévères qu’il y a dix ans.
(Bertelsmann Foundation/ile)
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