L’urbanisation entraîne une perte de précieuses terres agricoles.
Photo: ©FAO/Riccardo De Luca

Pression croissante exercée sur les terres

À l’échelle mondiale, les changements d’utilisation des sols exercent une pression croissante sur l’utilité des terres comme moyens de subsistance. Les chercheurs s’inquiètent de la perte des terres agricoles ; ils soulignent l’importance de la biodiversité et appellent de leurs vœux un mode de vie plus durable.

La biodiversité diminue presque partout ; tel est le message d’alarme lancé en janvier 2019 par des chercheurs de l’Institut Mercator de recherche sur le patrimoine commun de l’humanité et le changement climatique (MCC) de Berlin, Allemagne. Ces chercheurs ont étudié les changements constatés dans l’utilisation des terres à l’échelle mondiale en ce qui concerne la biodiversité, l’agriculture, le stockage du carbone et l’urbanisation pour la période 2000 à 2010.

Selon eux, la pression mondiale exercée sur les terres comme sources naturelles d’activité économique s’est considérablement accrue ces dernières années. Si les terres constituant la base des écosystèmes et de la biodiversité sont celles qui disparaissent le plus rapidement, la superficie des terres agricoles diminue également à une vitesse alarmante dans de nombreuses parties du monde.

C’est en Amazonie et en Indonésie que les espèces disparaissent le plus vite. C’est en Chine, en Inde et en Afrique du Nord que les terres agricoles reculent le plus. Et c’est en Inde et en Afrique sub-saharienne que la croissance démographique est la plus forte. Les changements d’utilisation des sols sont directement liés à ces phénomènes.

Lien entre changement d’utilisation des sols et croissance démographique

Premièrement, l’urbanisation entraîne invariablement des interventions directes dans les écosystèmes, aux dépens des précieuses terres agricoles. Mais la perte de terres au profit de l’urbanisation est moins inquiétante que le fait qu’il s’agit des terres des régions agricoles les plus productives du monde. Par exemple, en raison de l’expansion du Caire dans le delta du Nil, l’Égypte dépend de plus en plus des importations de produits alimentaires.

Deuxièmement, le changement des modes de vie et l’accélération de la croissance démographique exercent une pression particulière sur les écosystèmes à la périphérie des zones à forte densité de population. Citons l’exemple de la savane, en Afrique de l’Ouest, où la pression démographique en milieu rural s’accompagne d’une augmentation de la production agricole.
 
Troisièmement, les chercheurs constatent que les interventions dans les écosystèmes ont des causes mondiales. Par exemple, au cours des dernières décennies, les Européens ont considérablement progressé dans la préservation de leur environnement naturel, et pourtant, la demande européenne de soja brésilien (de poulets de Basse Saxe ou de porcs chinois) fait que l’Amazonie brésilienne – un des plus vastes et plus précieux écosystèmes de la planète – disparaît  progressivement. De même, la demande d’huile de palme produite en Indonésie est en partie responsable du recul considérable de la forêt tropicale indonésienne. Les chercheurs insistent sur le fait que ces lointaines conséquences engagent la responsabilité des consommateurs allemands et européens et celle de leurs politiques alimentaires locales.

En matière d’utilisation des terres, l’impact du changement climatique est en partie aléatoire, c’est-à-dire qu’il peut être bon ou mauvais pour des terres données. Il a également été constaté qu’à l’échelle mondiale les terres connaissent déjà des modifications dues au changement climatique. C’est notamment le cas du verdissement de la toundra, qui s’accompagne d’une libération considérable de méthane, un puissant gaz à effet de serre ; de la perte croissante de terres agricoles due à la sécheresse, en Australie ; et du changement constaté dans la savane africaine en raison de la modification des régimes de précipitations.

(MCC/ile)

Reference (en anglais):

Felix Creutzig, Christopher Bren d’Amour, Ulf Weddinge, Sabine Fuss, Assessing human and environmental pressures of global land-use change 2000–2010, doi: 10.1017/sus.2018.15: https://www.cambridge.org/core/journals/global-sustainability/article/assessing-human-and-environmental-pressures-of-global-landuse-change-20002010/307BC019C33F9C0914C131F888D5EB2E

 

 

 

 

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