Les récifs de coraux sont des écosystèmes uniques qui sont gravement menacés par le dérèglement climatique.
Photo: ©silvae/shutterstock

One Ocean Summit : Protéger les écosystèmes maritimes

Les océans jouent un rôle important pour l’équilibre climatique, environnemental et social, mais ces écosystèmes sont menacés par la pollution et la surpêche. Lors du One Ocean Summit, des leaders mondiaux ont essayé de trouver des solutions permettant de protéger nos océans.

Des chefs d’État et de gouvernement, dirigeants d’institutions multilatérales, chefs d’entreprises, acteurs de la société civile et décideurs se sont réunis lors du One Ocean Summit qui s’est tenu à Brest, du 9 au 11 février 2022, pour discuter de la façon de préserver la biodiversité de nos océans, stopper la surexploitation de nos ressources marines, lutter contre la pollution et atténuer le changement climatique. Ils ont fait part de leur détermination à préserver les océans en contribuant aux « Engagements de Brest pour l’Océan ».

Des pays supplémentaires ont approuvé l’objectif 30x30 


Lors du sommet, plus de 30 nouveaux pays ont rejoint la Coalition de la haute ambition pour la nature et les peuples lancée lors du One Planet Summit de janvier 2021, qui s’est donné comme objectif de protéger au moins 30 pour cent des terres et des océans du monde d’ici à 2030. Ce sont désormais 84 pays qui visent à atteindre cet objectif. On estime actuellement à 15 pour cent et 7 pour cent, respectivement, la superficie des terres et des océans du monde qui sont protégés. 

L’objectif 30x30 est controversé. Dans un manifeste publié en septembre 2021, les participants au congrès « Notre terre, notre nature », soutenus, entre autres, par Minority Rights Group, Rainforest Foundation UK et Survival International, ont demandé un arrêt total à la détermination de nouvelles aires protégées qui excluent les communautés autochtones et locales. Au lieu de mettre 30 pour cent de la superficie de la terre sous protection, ils demandent la mise en application d’un autre modèle de protection (Lire Rural 21).

Les deux tiers des océans ne relevant pas de la juridiction nationale et ne pouvant donc pas actuellement bénéficier du statut d’aire marine protégée, la Coalition de haute ambition sur la biodiversité dans les zones situées au-delà de la juridiction nationale (High Ambition Coalition on Biodiversity Beyond National Jurisdiction – BBNJ) a été créée par les 27 États membres de l’Union européenne, auxquels se sont joints 16 pays tiers. Cette coalition vise à favoriser la conclusion, cette année, d’un accord mondial effectif sur l’exploitation durable des hautes mers et la protection de sa biodiversité.

Lutte contre la pêche illicite, non déclarée et non réglementée


Six pays se sont engagés à ratifier l’Accord du Cap de l’Organisation maritime internationale (OMI), qui entrera enfin en application avant la date butoir d’octobre 2022 et fixera des normes de sécurité pour les navires de pêche. L’Accord du Cap 2012 vise à faciliter le contrôle de la sécurité des navires de pêche par l’État du pavillon, l’État du port et l’État côtier. Il devrait également contribuer à la lutte contre la pêche illicite, non déclarée et non réglementée (INN) et empêcher la pollution plastique des océans due à l’abandon de filets de pêche et autres équipements. Pour entrer en application, le traité doit être ratifié par au moins 22 États avec un nombre total de 3 600 navires de pêche hauturière d’au moins 24 mètres de longueur.

Lancement de la coalition pour le carbone bleu 


Les écosystèmes marins jouent un rôle important en absorbant et stockant le carbone. La coalition mondiale pour le carbone bleu lancée par la France et la Colombie, rassemblera les acteurs nationaux et multilatéraux de ce domaine pour contribuer au financement de la restauration d’écosystèmes côtiers en s’appuyant sur des méthodologies communes et rigoureuses.

Mettre fin à la pollution plastique des océans


La pollution plastique des océans est énorme : neuf millions de tonnes de plastique finissent dans les océans chaque année. À l’occasion du One Ocean Summit, la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (BERD) s’est associée à la Banque européenne d’investissement (BEI) et aux banques de développement française (AFD), allemande (KfW), italienne (CDP) et espagnole (ICO), dans le cadre de l’initiative la plus importante de réduction de la pollution plastique en mer, la Clean Oceans Initiative. Ensemble, elles ont doublé leurs efforts dans ce secteur en s’engageant à apporter 4 milliards d’euros de financement d’ici à 2025. 

Par ailleurs, un engagement mondial pour une nouvelle économie des plastiques (New Plastics Economy Global Commitment) porté par la Fondation Ellen MacArthur et le Programme des Nations unies pour l’environnement, a pour objectif d’éviter la production de produits à usage unique. Il réunit des gouvernements nationaux et des administrations locales, des entreprises et des ONG, pour accélérer le passage à une économie circulaire visant à réutiliser ou recycler 100% des matières plastiques. Lors du sommet, la Grèce, l’Italie, la Colombie, la Corée du Sud, la Ville de Paris et la Grèce-Centrale, ainsi que 500 signataires du monde entier, dont 250 entreprises, ont pris ce même engagement. 

En outre, l’Inde et la France ont conjointement lancé une initiative à visée multilatérale sur l’élimination de la pollution due aux plastiques à usage unique.  

Plus d’informations pour favoriser le développement 


Les informations sont essentielles pour le développement durable. C’est pourquoi l’Union européenne s’est engagée à produire un jumeau numérique de l’océan (Digital Twin of the Ocean) destiné à recueillir des connaissances et tester des scénarios d’action, soutenir la croissance bleue européenne, ainsi que la gouvernance mondiale. Cette initiative Digital Twin orientera les décisions politiques, fera un suivi de leurs effets, permettra à l’économie marine de se développer dans le respect des écosystèmes et alimentera le dialogue avec les parties prenantes et le public. L’UNESCO s’est engagée à ce qu’au moins 80 pour cent des fonds marins soient cartographiés d’ici à 2030.

Au total, 41 pays ont répondu à l’invitation et contribué à très haut niveau au One Ocean Summit : la Barbade, le Canada, la Chine, la Colombie, les Comores, le Costa Rica, la Côte d’Ivoire, la Croatie, Chypre, l’Égypte, la France, le Gabon, l’Allemagne, le Ghana, la Grèce, l’Islande, l’Inde, l’Irlande, l’Italie, le Japon, Madagascar, Malte, le Mexique, Monaco, le Maroc, la Namibie, la Norvège, les Palaos, le Panama, Papouasie-Nouvelle-Guinée, le Portugal, la République de Corée, la République du Congo, le Sénégal, les Seychelles, l’Espagne, la Tanzanie, Tonga, la Tunisie, le Royaume-Uni et les États-Unis. 


Ines Lechner, Rural 21, Francfort/Main, Allemagne

Plus d’informations:
Consulter le site web du One Ocean Summit
Lire les Engagements de Brest pour l’Océan
Consulter le site web de la Coalition de la haute ambition pour la nature et les peuples (en anglais)
Pour en savoir plus l’Accord du cap de l’OMI 
Rural 21, Dossier spécial: Pêche et aquaculture

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