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Moins de financements pour les plus pauvres
L’aide publique au développement (APD) de la communauté internationale a augmenté, mais les plus pauvres sont laissés pour compte, peut-on lire dans le rapport publié par l’organisation ONE en septembre 2017.
En 2016, l’aide publique mondiale au développement (APD) s’est élevée à 140,1 milliards de dollars, soit une augmentation en termes réels de 7,4 pour cent par rapport à 2015. Cependant, près de la moitié de tous les donateurs du CAD (Comité d'aide au développement (CAD) de l'OCDE) ont utilisé plus d’un cinquième de leur aide publique bilatérale pour financer les coûts des réfugiés dans les pays donateurs.
En dépit de la hausse de l’APD, la part des pays les moins développés a reculé en 2016, passant de 32 pour cent il y a tout juste quatre ans à 28 pour cent.
L’Afrique où vivent plus de la moitié des personnes extrêmement pauvres du monde est le continent qui est le plus durement frappé en raison du manquement des pays donateurs à tenir leurs engagements en matière d’APD, de faibles niveaux d’investissements directs étrangers (IDE) et de la baisse des revenus nationaux.
La part de l’APD mondiale qui est allée à l’Afrique a baissé, passant de 36 pour cent en 2012 à 32 pour cent en 2016. Qui plus est, la chute des prix des produits de base a entraîné une baisse de 24 pour cent des revenus en Afrique depuis 2012.
À l’instar de l’APD, les ressources financières générées par les IDE sont également très inégalement réparties : 75 pour cent de tous les IDE réalisés dans l’ensemble des 42 pays africains les moins développés ou fragiles sont allés à seulement six pays, l’Angola, l’Égypte, le Nigeria, l'Éthiopie, le Mozambique et le Congo. À l’exception de l’Éthiopie, ces pays sont tous de riches producteurs de matières de base, de pétrole et de gaz.
Les États africains investissent insuffisamment dans l’agriculture
L’absence d’investissements dans la jeunesse africaine se traduira par une expansion du chômage et de l’instabilité, et menace la réalisation des objectifs de développement durable, prévient le rapport. Ce ne sont pas seulement les ressources financières liées à l’APD, aux IDE et aux revenus nationaux, mais aussi les investissements que les États africains réalisent eux-mêmes dans le développement durable de leur propre nation qui sont des facteurs primordiaux.
Les États membres de l’Union africaine s’étaient engagés à dépenser 15 pour cent de leurs budgets pour la santé, dix pour cent pour l’agriculture et vingt pour cent pour l’éducation. La réalité est bien loin de ces objectifs.
Pour les atteindre, chaque État fragile ou PMD africain doit accroître de quelque 30 pour cent de dépenses qu’il consacre à l’éducation et de près de 50 pour cent celles qu’il réalise pour la santé. La situation est plus critique encore en ce qui concerne les dépenses moyennes pour l’agriculture. Ces dernières devraient augmenter de plus de 100 pour cent.
En 2014, seulement quatre pays africains atteignaient ces objectifs dans le domaine de la santé, onze dans celui de l’éducation et trois dans celui de l’agriculture. Une volonté politique plus marquée est nécessaire. Le Malawi, qui fait partie des États moins développés et fragiles a dépassé ses objectifs de santé et d’éducation et a presque doublé ses objectifs de dépenses en faveur de l’agriculture. L'Éthiopie a, elle aussi, fait mieux que ses objectifs de dépenses dans les domaines de la santé et de l’éducation.
Pour en savoir plus : Le Rapport DATA 2017
(ONE/ile)
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