Une fillette d'un mois dans les bras de sa mère à l'unité d'isolement du mpox de l'hôpital Kamanyola, soutenu par l'UNICEF, dans la province du Sud-Kivu, en République démocratique du Congo, le 24 juillet 2024.
Photo : © UNICEF/UNI624814/Benekire

L'OMS dévoile un plan stratégique pour faire face à la crise du virus mpox en Afrique

Face à la propagation de nouveaux variants dangereux du virus mpox, l'OMS a déclaré une urgence de santé publique de portée internationale et lancé un plan d'action stratégique axé sur les vaccins, la surveillance et l'action communautaire afin de protéger les personnes les plus exposées, en particulier les enfants.

À la mi-août 2024, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) a déclaré que la recrudescence du virus mpox en République démocratique du Congo (RDC) et dans un nombre croissant d'autres pays africains constituait une urgence de santé publique de portée internationale (USPPI) en vertu du Règlement sanitaire international (RSI) de 2005. 

C'est la deuxième fois en deux ans que le mpox déclenche une telle alerte. Ce virus, appartenant au genre Orthopoxvirus, a été détecté pour la première fois chez l'homme en 1970 en RDC et est considéré comme endémique en Afrique centrale et occidentale. Initialement limité aux villages proches des forêts tropicales humides, il se propage de plus en plus dans les zones urbaines de ces régions.

La République démocratique du Congo signale des cas de variole mpox depuis plus de dix ans et le nombre de cas enregistrés chaque année n'a cessé d'augmenter au cours de cette période.   En 2023, une hausse notable des signalements a été observée, et en 2024, au moment de la déclaration de l’USPPI, plus de 15 600 cas et 537 décès avaient été enregistrés. 

L'OMS a exprimé son inquiétude face à l'émergence d'une nouvelle souche virale en RDC, le clade 1b, et sa propagation rapide dans les pays voisins, justifiant la déclaration d'urgence.

De nouveaux variants de mpox présentent un risque accru pour les enfants

Le Fonds des Nations Unies pour l'enfance (UNICEF) alerte sur le fait que le variant actuel du mpox est particulièrement dangereux pour les enfants, avec les virus des clades I et Ib provoquant des épidémies graves et souvent mortelles. 

Selon l'UNICEF, les enfants de moins de 15 ans représentent 56 pour cent des cas dans l'épidémie actuelle. Au Congo, environ 77 pour cent des décès concernent des enfants, alors qu'ils ne représentent qu'environ 5 pour cent de l'ensemble des cas de mpox, toutes tranches d'âge confondues.

Mise à disposition de vaccins contre le mpox

Deux vaccins contre le mpox, recommandés par le groupe consultatif stratégique d'experts de l'OMS, sont actuellement utilisés et approuvés par les autorités réglementaires nationales figurant sur la liste de l'OMS et par certains pays, dont le Nigeria et la RDC.

Le directeur général de l'OMS, Tedros Ghebreyesus, a lancé le processus d'inscription de ces vaccins sur la liste des utilisations d'urgence, facilitant ainsi leur accès pour les pays à faible revenu n'ayant pas encore délivré leur approbation réglementaire nationale, et permettant à des partenaires comme Gavi et l'UNICEF de les acquérir et les distribuer.

L'OMS collabore avec les pays et les fabricants de vaccins pour organiser des dons potentiels et travaille avec des partenaires par le biais du réseau intérimaire de contre-mesures médicales pour garantir un accès équitable aux vaccins, traitements, diagnostics, et autres outils essentiels.

Un plan stratégique pour stopper les épidémies

Le 26 août 2024, l'OMS a lancé un plan stratégique mondial de préparation et d'intervention visant à éradiquer les flambées de transmission du mpox de personne à personne à travers des efforts coordonnés aux niveaux mondial, régional, et national. 

À l'heure où nous écrivons ces lignes, plus de 18 000 cas suspects de mpox, dont 615 décès, ont été signalés rien qu'en RDC, dépassant le nombre record de l'année dernière, et plus de 220 cas confirmés de clade 1b ont été signalés au Burundi, au Kenya, au Rwanda et en Ouganda. Des cas de clade 1b ont également été répertoriés en Suède et en Thaïlande, chez des personnes ayant voyagé en Afrique.

La situation reste critique, encore compliquée par des flambées d'autres clades dans l'ouest de la RDC, au Cameroun, en République centrafricaine, en Côte d'Ivoire, au Libéria, au Nigéria, en République du Congo et en Afrique du Sud. 

Ce plan, couvrant la période de septembre 2024 à février 2025, nécessite un financement de 135 millions de dollars US pour soutenir les réponses de l'OMS, des États membres, des partenaires tels que les centres africains de contrôle et de prévention des maladies (Africa CDC), ainsi que des communautés et des chercheurs.

L'accent est mis sur la mise en œuvre de stratégies complètes de surveillance, de prévention, de préparation et de réponse, l'avancement de la recherche, l'accès équitable aux contre-mesures médicales telles que les tests de diagnostic et les vaccins, la réduction de la transmission de l’animal à l’homme, et l'engagement des communautés dans la prévention et la gestion des épidémies. 

Ines Lechner, rédactrice Rural 21

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