Femmes puisant de l’eau au puits du village à Dori, Burkina Faso.
Photo : © Adam Jones / flickr

Le Sahel confronté à une grave crise alimentaire

La FAO, l’UNICEF et le Programme alimentaire mondial ont publié un document de synthèse conjoint donnant un aperçu de la sécurité alimentaire, de la malnutrition et des moyens de subsistance dans la région du Sahel en Afrique de l’Ouest. Ils demandent une action rapide répondant aux besoins les plus pressants.

En mars 2018, l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), le Fonds des Nations unies pour l’enfance (UNICEF) et le Programme alimentaire mondiale (PAM) ont publié un document de synthèse conjoint sur les besoins d’agir dans la région du Sahel ouest-africain. Selon différentes prévisions, la région est confrontée à une grave crise alimentaire en 2018 en raison d’un déficit de pluie. La dernière analyse de sécurité alimentaire du Cadre Harmonisé (novembre 2017) indique que 4,25 millions de personnes auront besoin d’une aide alimentaire pendant la période de soudure (mai-août 2018) dans les zones pastorales de tout le Sahel (Burkina Faso, Tchad, Niger, Mali, Mauritanie et Sénégal).

La sécheresse, le prix élevé des denrées alimentaires, les conflits et les distorsions du marché ont par ailleurs aggravé la situation en matière de sécurité alimentaire et de nutrition dans le Sahel depuis la fin de 2017. Diverses évaluations effectuées par des agences des Nations unies, certains gouvernements et certains groupes donnent à penser que le nombre de personnes ayant besoin d’une aide alimentaire pourrait augmenter dans les mois à venir et atteindre 6,8 millions.

En 2017, de graves déficits pluviométriques dans de nombreuses parties de la ceinture sahélienne ont affecté la disponibilité de pâturages dans les principales zones pastorales et agropastorales de la région et ont entraîné le début précoce de la saison de soudure. Cela a eu une incidence considérable sur l’état et les déplacements du bétail. Jusqu’à 40 et 95 pour cent des zones pastorales ont respectivement été touchées, au Tchad et en Mauritanie, et environ 2,5 millions de bergers nomades et bergers agriculteurs ont besoin d’une aide alimentaire d’urgence.

Pour faire face aux besoins immédiats des personnes les plus exposées au cours des douze mois à venir, la FAO, l’UNICEF et le PAM ont adopté une approche pragmatique commune visant également à répondre à des enjeux structurels à long terme. Le soutien en temps utile de tous les partenaires, y compris les bailleurs de fonds, peut aider à atténuer la détérioration actuelle et future de la situation dans le Sahel.

C’est également un élément clé permettant de briser le cercle vicieux de la faim chronique et de la malnutrition touchant des millions de personnes dans la région.

Autres facteurs de risque

Le Sahel est touché de manière récurrente par divers facteurs de vulnérabilité et d’instabilité se renforçant les uns les autres. Selon le Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations unies, à la suite des dernières grandes sécheresses de 2011 et 2012, plus de 18 millions de personnes ont souffert de la faim et un million d’enfants ont failli mourir de malnutrition. Les tendances historiques montrent que la région connaît une période de sécheresse environ tous les trois ans, et de grande sécheresse tous les cinq à dix ans.

Les précipitations irrégulières et les déficits locaux de production agricole et de pâturages, les restrictions de franchissement des frontières, la réglementation restreignant les déplacements des bergers nomades, le prix élevé des denrées alimentaires et des aliments pour les animaux, les perturbations des marchés, les déplacements croissants des populations et les conflits armés sont autant de risques supplémentaires.

Tâches différentes, action commune

Dans un premier temps, des zones prioritaires ont été déterminées. Dans l’étape suivante, la FAO, le PAM et l’UNICEF finalisent actuellement les plans d’intervention et les plans d’urgence pour la saison de soudure et celle qui la précède au niveau national en :

  • réalisant des évaluations conjointes de sécurité alimentaire et de nutrition en soutien de l’étude en cours du Cadre Harmonisé sur les analyses de marché communes, la situation pastorale et le suivi de la crise du bétail ;
  • mettant en œuvre l’approche de l’UNICEF/du PAM pour la gestion et la prévention intégrées de la malnutrition aigüe chez les enfants de 6 à 59 mois, ainsi que chez les femmes enceintes et allaitantes, et les filles ;
  • offrant un soutien aux gouvernements et aux structures régionales et en plaidant pour une action politique d’urgence en matière de définition des stratégies au niveau national et régional ;
  • coordonnant des activités communes (domaine prioritaire, zone géographique, type d’activité, partenaires) au niveau des pays par le biais de clusters actifs et de groupes de travail technique.

 

(FAO / PAM / UNICEF / db)

En savoir plus :
Document de synthèse conjoint FAO/PAM/UNICEF – Early action and scale-up of emergency response (en anglais)

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