Une agricultrice éthiopienne nourrissant une de ses vaches avec des plantes de cactus. <br/> Photo: © FAO/Giulio Napolitano

Une agricultrice éthiopienne nourrissant une de ses vaches avec des plantes de cactus.
Photo: © FAO/Giulio Napolitano

Le cactus, facteur clé de la sécurité alimentaire ?

Les cactus, et en particulier les espèces Opuntia, sont une culture précieuse et méritent qu’on leur accorde davantage d’attention, rapporte la FAO. La capacité de ces plantes à stocker l’eau les rend particulièrement intéressantes pour les zones arides.

La figue de Barbarie devrait être considérée comme un atout précieux, en particulier pour l'alimentation et la nourriture du bétail dans les zones arides, a indiqué l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) à la fin du mois de novembre 2017.

Lors de la période d'intense sécheresse qui a frappé le Sud de Madagascar, le cactus s'est révélé être une source essentielle de nourriture, de fourrage et d'eau pour les populations locales et leurs animaux, souligne la FAO.  Cette même région a également connu une grave famine après avoir tenté d'éradiquer la plante que certains considéraient comme une espèce envahissante et inutile. Très vite, elle fut réintroduite.

Alors que la plupart des cactus ne sont pas comestibles, les espèces Opuntia ont beaucoup à offrir, surtout si elles sont traitées comme une culture et non comme une mauvaise herbe. Aujourd'hui, les sous-espèces Opuntia ficus-indica d'origine agricole ¬– dont les épines ont été enlevées mais refont surface en période de stress – sont cultivées dans 26 pays au-delà de sa région d'origine. Son endurance en fait un aliment de dernier ressort et contribue aux efforts en faveur de l'agriculture durable et de l'amélioration des systèmes d'élevage.

La nécessité de renforcer la résilience stimule la culture des figues de barbarie

La culture des figues de barbaries gagne peu à peu du terrain face à la nécessité de renforcer la résilience des populations confrontées à des situations de sécheresse, de températures élevées ou encore de sols dégradés, a fait remarquer la FAO. Le cactus fait partie des traditions mexicaines, où il est né, où la consommation annuelle de nopalitos – aussi appelées cladodes – pour chaque habitant s'élève à 6,4 kg.

Les Opuntias sont cultivées dans des petites fermes et récoltés à l'état sauvage sur plus de trois millions d'hectares. Dans les petites exploitations agricoles, les techniques d'irrigation goutte à goutte sont de plus en plus utilisées pour les cultiver, ce qui en fait l'une des cultures principales ou secondaires.

Aujourd'hui, le Brésil possède plus de 500 000 hectares de plantations de cactus dont l'objectif est d'être utilisé comme fourrage. La plante est également cultivée dans les fermes d'Afrique du Nord, tandis que sur les 360 000 hectares recouvrant la région du Tigray en Ethiopie, la moitié concerne des cactus.

Les cactus stockent l’eau – un atout précieux en période de sécheresse

La capacité des figues de barbarie à s'épanouir dans des conditions climatiques sèches et arides en font un contributeur essentiel de la sécurité alimentaire. En plus de son rôle en tant que source de nourriture, les branches du cactus stockent de l'eau, faisant office de puits botanique capable de fournir jusqu'à 180 tonnes d'eau par hectare, soit assez pour abreuver cinq vaches adultes. En période de sécheresse, le taux de survie du bétail élevé dans des fermes possédant des plantations de cactus est beaucoup plus important.

Les récoltes du cactus Opuntia varient de manière importante selon les régions, cultivars et techniques de cultures. Récolter plus de 20 tonnes du fruit par hectare est plutôt commun en Israël et en Italie. Quelques cas semblables – 50 tonnes de rendement – ont été enregistrés au Mexique, dans les régions ayant recours aux systèmes d'irrigation, mais les rendements sont plutôt faibles dans la plupart des régions arides et dépendantes des précipitations.

Les figues de barbarie possèdent des priorités biologiques particulières : le métabolisme acide crassulacéen, un type de photosynthèse qui permet aux plantes d'absorber l'eau pendant la nuit. La plante comporte pourtant des limites. Des températures inférieures au niveau de congélation peuvent causer des dégâts irréversibles aux branches et aux fruits. Si l'espèce Opuntia ficus-indica peut généralement survivre à des températures allant jusqu'à 66 degrés Celsius, sa capacité photosynthétique commence à ralentir au-dessus des 30 degrés, ce qui explique pourquoi on ne les voit que très peu dans les déserts du Sahel ou encore de Mojave.

Pour en savoir plus : Crop Ecology, Cultivation and Uses of Cactus Pear (FAO, ICARDA – en anglais)

(FAO/ile)

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