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La récession économique menace l’espoir de mettre fin à l’extrême pauvreté d’ici à 2030.
La forte croissance économique des pays en développement — de loin supérieure à celle de la plupart des pays à revenu élevé — a considérablement contribué à atteindre l’objectif du millénaire pour le développement des Nations unies (réduire de moitié l’extrême pauvreté) cinq ans avant la date limite fixée à 2015.
Toutefois, selon les résultats de l’étude intitulée « The global economic slowdown: Implications for the rural poor » publiée en septembre 2016, les efforts visant à éradiquer l’extrême pauvreté d’ici à 2030 — premier objectif de développement durable (ODD) des Nations unies — sont aujourd’hui compromis par la détérioration des perspectives économiques mondiales.
Cette étude de l’Institut international de recherche sur les politiques alimentaires (IFPRI), conceptualisée et financée par le Fonds international de développement agricole (FIDA), tient compte de l’évolution des taux de croissance prévus dans les puissances économiques clés que sont les États-Unis, l’Europe et la Chine et dans de nombreux pays en développement.
Les zones rurales seront les plus durement touchées
L’étude estime qu’en 2030 le taux d’extrême pauvreté sera de 5,2 pour cent et non pas de 4,8 pour cent, comme prévu avant la récession économique mondiale. Ce sont ainsi 38 millions de personnes supplémentaires qui, en 2030, vivront avec moins de 1,90 USD par jour, seuil de l’extrême pauvreté.
Selon les résultats de l’étude, les zones rurales dans lesquelles vivent la plupart des 900 millions de pauvres du monde seront les plus durement touchées. La pauvreté y atteindra un niveau supérieur à celui des zones urbaines et ce sont elles qui seront le plus durement touchées par le ralentissement économique.
Selon un expert du FIDA, les progrès réalisés en matière de réduction de la pauvreté rurale au cours des 25 dernières années sont gravement menacés par la récente récession économique. Pour éradiquer l’extrême pauvreté, les investissements doivent essentiellement viser les zones rurales dans lesquelles vivent majoritairement les pauvres.
Plus de 130 pays connaîtront un ralentissement de la croissance du revenu
Les chercheurs de l’IFPRI ont eu recours à la modélisation économique et se sont appuyés sur des projections du Fonds monétaire international pour évaluer l’impact sur la pauvreté d’un ralentissement économique mondial jusqu’en 2030. Ils ont analysé les principales conséquences de la récession économique sur les pauvres — notamment en matière de déclin de la productivité, de réduction de l’épargne et des investissements, et d’évolution des salaires et des prix à la consommation.
Les projections donnent un aperçu inquiétant de ce que sera la lutte mondiale visant à éliminer la pauvreté, les perspectives étant compliquées par l’instabilité du climat économique mondial, et notamment par des événements tels que le Brexit, les migrations à grande échelle dues aux guerres ou aux chocs climatiques, et à d’autres problèmes constituant une menace pour la croissance.
L’étude montre qu’en 2030, la plupart des pays dont une grande partie de la population sera restée dans l’extrême pauvreté se situeront en Afrique sub-saharienne ou en Asie du sud.
Les projections montrent qu’à l’échelle mondiale, plus de 130 pays sur 189 connaîtront une réduction de la croissance du revenu, le taux de croissance moyen du PIB mondial tombant de 4,1 à 3,1 pour cent de 2011 à 2030. Si des mesures supplémentaires ne sont pas prises pour s’attaquer aux problèmes qui sont les leurs, ce point de pourcentage en moins enfermera des dizaines de millions de personnes dans l’extrême pauvreté.
(IFAD/IFPRI/ile)
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