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La baisse des taux de pauvreté marque le pas
Le nombre de personnes vivant dans l’extrême pauvreté continue de diminuer, mais le recul des taux de pauvreté est plus lent. C’est ce qu’indique le résumé du premier chapitre du rapport Poverty and Shared Prosperity 2018: Piecing Together the Poverty Puzzle (Rapport 2018 sur la pauvreté et la prospérité partagée : « compléter le puzzle de la pauvreté »), qui a été pré-publié en septembre 2018 par la Banque mondiale. L’ensemble du rapport paraîtra le 17 octobre, Journée internationale pour l’élimination de la pauvreté. Le ralentissement du recul de la pauvreté fait craindre des difficultés pour atteindre l’Objectif de développement durable (ODD) 1 qui vise à « éradiquer la pauvreté sous toutes ses formes, partout dans le monde » d’ici 2030.
Selon les données de la Banque mondiale, le pourcentage de personnes dans le monde vivant dans l’extrême pauvreté est tombé au niveau sans précédent de 10 pour cent en 2015 (derniers chiffres disponibles), contre 11 pour cent en 2013. Le nombre de personnes vivant avec moins de 1,90 dollar par jour a baissé de 68 millions pendant cette période et s’établissait à 736 millions en 2015. Au cours des 25 années écoulées entre 1990 et 2015, le taux d’extrême pauvreté a reculé d’un point par an en moyenne, passant de près de 36 pour cent à 10 pour cent. Il n’a en revanche que baissé d’un point en deux ans, de 2013 à 2015.
Ce ralentissement à l’échelle mondiale s’explique principalement par une plus forte concentration de l’extrême pauvreté dans des régions où la baisse des taux de pauvreté a marqué le pas. Le ralentissement du recul de la pauvreté est par ailleurs la conséquence de la chute des prix des produits de base, des conflits et d’autres difficultés économiques dans les pays en développement. Selon les estimations préliminaires de la Banque mondiale, le taux d’extrême pauvreté devrait baisser et s’établir à 8,6 pour cent en 2018.
Les pauvres vivent en milieu rural
L’extrême pauvreté est disproportionnellement élevée dans les zones rurales. Environ 55 pour cent de la population mondiale et plus des trois-quarts de l’ensemble de la population pauvre vivent dans les zones rurales, pour la plupart en Afrique subsaharienne. En 2015, plus de la moitié des pauvres de la planète vivaient en Afrique subsaharienne et c’est dans cette région et en Asie du Sud que se concentraient 85 pour cent des personnes pauvres. La Banque mondiale estime que, selon tous les scénarios sauf les plus optimistes, l’Afrique subsaharienne enregistrera toujours un taux de pauvreté à deux chiffres en 2030 si aucun changement d’orientation politique majeur n’est mis en œuvre.
Selon le dernier rapport Perspectives de récolte et situation alimentaire publié par l'Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO en septembre 2018, quelque 39 pays, dont 31 se situent en Afrique, sept en Asie et 1 dans les Caraïbes (Haïti), nécessitent une aide extérieure pour couvrir leurs besoins alimentaires.
Ces niveaux élevés d’insécurité alimentaire sont dus à des conflits persistants et à des chocs climatiques, en particulier dans les pays d’Afrique australe et du Proche-Orient qui continuent d’avoir besoin d’une aide alimentaire, selon la FAO.
(World Bank/FAO/ile)
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