Une étude de la CARI montre que la marge bénéficiaire des riziculteurs qui utilisent l’application RiceAdvice est plus élevée que celle des riziculteurs qui ne l’utilisent pas.
Photo: ©giz

Faire progresser l’adaptation au changement climatique grâce à des solutions TIC

Les appareils électriques sont accessibles à des milliards de personnes. Au Nigeria, pour amener les femmes à utiliser ces technologies, l’Initiative pour la compétitivité du riz africain (CARI) a formé des agents de vulgarisation, surtout des femmes, à l’utilisation des technologies numériques. Un récit sur les artisans du changement pour les riziculteurs nigérians.

Pendant des années, nombreux sont ceux qui ont considéré que la fracture numérique de genre était un symptôme des défis techniques. La théorie était que le pouvoir d’achat et l’indépendance financière des femmes étaient inférieurs à ceux des hommes, mais qu’elles rattraperaient leur retard dès que les prix du matériel et de la connectivité baisseraient sur les marchés — comme l’a déclaré EQUALS Skills Coalition (UNESCO) en 2019.

Aujourd’hui, des milliards de personnes ont accès à du matériel et aux réseaux à haut débit à des prix plus abordables. Toutefois, ce sont surtout les femmes qui n’ont pas les compétences nécessaires pour profiter de ces technologies et améliorer leurs moyens d’existence. C’est pourquoi une formation spécifique adaptée à l’alphabétisation numérique, l’adoption de solutions et, surtout, un intérêt pour cette technologie et la perception du fait qu’elle offre des avantages et constitue véritablement un service public, sont très importants. 

Rien que cette année, le réseau de promotion des agricultrices (Women Farmers Advancement Network – WOFAN), une ONG nigériane partenaire (fonds de contrepartie) de la CARI (Competitive African Rice Initiative) a formé 60 agents de vulgarisation dans chacun des États nigérians suivants (Kano, Kaduna, Jigawa et le Territoire de la capitale fédérale du Nigéria), pour faire progresser l’agriculture grâce au déploiement des technologies de l’information et de la communication (TIC). La CARI est un projet mis en œuvre par la Deutsche Gesellschaft für Internationale Zusammenarbeit (GIZ) GmbH. Sur les 240 agents de vulgarisation formés, 210 sont des femmes, et 30 des hommes. Chacun d’eux doit à son tour former 150 leaders agricoles dans leur État d’origine. La formation a été assurée en collaboration avec les services nationaux de vulgarisation agricole et de liaison avec la recherche (National Agricultural Extension and Research Liaison Services – NAERLS) de l’université Ahmadu Bello, Zaria.

Présentation de l’application RiceAdvise 


La formation a familiarisé les participants à l’application RiceAdvise, une solution androïde qui aide les riziculteurs et les agents de vulgarisation à obtenir les informations dont ils ont besoin pour une bonne pratique agricole, et qui leur montre comment utiliser l’humidimètre pour connaître la teneur en humidité exacte de leur produit avant de le mettre en sac. 

L’application RiceAdvice a été développée par AfricaRice pour faire des recommandations, en fonction des champs concernés, sur les besoins d’engrais, en fonction des pratiques de gestion de l’agriculteur. C’est un outil de développement durable qui permet de bien gérer les nutriments, c’est-à-dire d’équilibrer les besoins en nutriments des plantes cultivées avec les nutriments contenus dans le sol. L’application contribue en outre à lutter contre le changement climatique et fournit des prévisions météorologiques aux riziculteurs.

Selon Hajiya Garba, directrice générale du réseau WOFAN, la formation met également les riziculteurs et les agents de vulgarisation en relation avec des assureurs pour leur permettre de protéger leurs investissements. Elle fait remarquer que le WOFAN a fait participer des compagnies d’assurance à la formation car les riziculteurs avaient besoin de savoir quoi faire en périodes de crises climatiques et en cas de pertes : « L’année dernière, de nombreux riziculteurs ont connu des problèmes d’inondation et quelques périodes de sécheresse. Maintenant, lorsqu’ils seront confrontés à de telles situations, que feront les compagnies d’assurance ? C’est pourquoi nous travaillons en partenariat avec elles pour nous assurer que les riziculteurs pourront répondre à leurs besoins, » a expliqué Hajiya Salamatu Garba.

La formation aborde également la question de l’utilisation de drones pour accroître la productivité, faire progresser la riziculture et recueillir des données, et les agents de vulgarisation ont été formés à la mise en œuvre simple de cette technologie.

En ce qui concerne le coût des équipements, Hajiya Garba a déclaré que le WOFAN a commencé, l’année dernière, à favoriser l’adoption de la technologie avec des subventions. Ces subventions étaient renouvelables, si bien que les groupes utilisant cette technologie ont produit des revenus et les subventions sont devenues accessibles à la communauté.  

« Cela veut dire que nous devons chercher les technologies et les méthodes nous permettant de faire face à la demande alimentaire du Nigéria. Ce n’est qu’en investissant dans de tels services que nous pourrons contribuer à assurer la production alimentaire. La prochaine étape consistera à assurer une production économique non fondée sur le pétrole dans le pays, » a déclaré Hajiya Garba.

Une étude réalisée par la CARI a montré que les riziculteurs qui utilisent l’application RiceAdvice parallèlement à de bonnes pratiques agronomiques ont une meilleure marge bénéficiaire que les riziculteurs qui ne l’utilisent pas. En plus du WOFAN, plus de 4 100 riziculteurs participant à l’initiative CARI utilisent l’application RiceAdvice chaque saison et obtiennent des résultats supérieurs à la moyenne. 

(giz/wi)
 

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